Les dépenses militaires peuvent renforcer l’Arctique, selon Stephen Harper

28 juin 2025
Les dépenses militaires peuvent renforcer l’Arctique, selon Stephen Harper

Assahafa.com

L’ancien premier ministre Stephen Harper affirme que la meilleure façon de construire les infrastructures indispensables dans l’Arctique est de dépenser de l’argent dans le domaine militaire.

S’exprimant vendredi lors d’une conférence sur la sécurité dans l’Arctique à Iqaluit, M. Harper a indiqué que l’optimisation des dépenses militaires permettrait de construire des routes et des pistes d’atterrissage, de créer des chaînes d’approvisionnement et de réduire le coût de la vie.

Nous devons disposer d’une gamme complète d’infrastructures de transport et de communication. […] Franchement, le moyen le plus simple de développer cette logistique est le développement militaire », a affirmé M. Harper lors d’une discussion informelle au Sommet sur la sécurité et la souveraineté dans l’Arctique du Nunavut.

Il a ajouté que les dépenses militaires ont longtemps été un catalyseur pour la construction de routes et d’aéroports dans le Nord. Iqaluit est construite autour d’une piste d’atterrissage de 8000 pieds construite par l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale.

« C’est le moyen le plus important et le plus efficace de créer l’infrastructure la plus fondamentale et la plus vaste », a estimé M. Harper.

« Et si nous pouvons y parvenir et en tirer parti, il sera beaucoup plus facile d’acheminer des matériaux de construction, de développer l’économie ou de faire venir de la nourriture par avion. Nous pourrons ainsi atteindre une masse critique permettant de réduire les prix et de construire des logements plus efficacement », a-t-il précisé.

Le Canada s’est engagé à respecter le nouvel objectif de dépenses militaires de l’OTAN, soit 5 % du PIB, et les responsables fédéraux ont évoqué ces dernières années la nécessité de lier les infrastructures du Nord aux dépenses de défense.

La stratégie de défense du Canada prévoyait la création de pôles de soutien opérationnel dans le Nord, ce qui impliquerait la modernisation des infrastructures électriques et de télécommunications. Iqaluit a été annoncée comme l’un des pôles en mars.

Udlariak Hanson, cadre de longue date au Nunavut et vice-présidente de la société minière Baffinland, a animé la conversation avec M. Harper. Elle a expliqué que les termes « sécurité » et « souveraineté » n’ont pas le même sens dans le Nord que dans le sud du Canada.

« Vous avez tout à fait raison, a répondu l’ancien premier ministre. Pour les gens d’ici, quand on parle de sécurité, on parle de sécurité alimentaire, de sécurité du logement et de sécurité énergétique. Je ne pense pas que les Canadiens du sud comprennent généralement cela ».

« Franchement, quand on parle de sécurité dans le Nord, ce que les Canadiens du sud entendront, c’est évidemment Donald Trump parler d’annexion du Canada, et probablement encore plus pertinent ici, Donald Trump parler d’annexion du Groenland », a-t-il ajouté.

Selon M. Harper, la clé est de « marier » les deux définitions de la souveraineté et de la sécurité afin de construire des infrastructures qui répondent aux besoins de sécurité sociale du Nord et aux préoccupations plus larges en matière de sécurité nationale.

Pas de commentaires sur la politique actuelle

Tout au long de cet entretien de 45 minutes, M. Harper a évité de commenter la politique gouvernementale actuelle et a évoqué son approche de la région lorsqu’il était au pouvoir.

« Je pense que la chose la plus importante que nous ayons faite ici a été de venir ici […] dans le cadre d’une tournée phare que j’effectuais chaque année dans le Nord, ce qui, je pense, a été efficace à long terme pour attirer l’attention nationale sur cette région du pays », a-t-il déclaré.

« Je pense que c’est la chose la plus importante que les futurs premiers ministres doivent faire. Nous continuons de le faire, de venir ici et de faire comprendre aux Canadiens que nous n’avons pas fait le nécessaire pour développer cette région du pays. Et si nous parlons de ce grand espoir pour l’avenir du Canada, il reste encore beaucoup à faire pour le concrétiser. »

Il n’a pas commenté le projet de loi C-5 récemment adopté, qui pourrait accélérer l’étude d’un ou plusieurs projets d’intérêt national proposés par le Nunavut. Il a toutefois prodigué quelques conseils au gouvernement libéral lorsqu’on lui a demandé.

« Essayez d’adopter une vision à long terme plus large », a-t-il avancé, se souvenant des regards révulsés à Ottawa lorsque son gouvernement proposait la construction d’un port à Iqaluit, de la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique à Cambridge Bay, au Nunavut, ou de l’autoroute menant à Tuktoyaktuk, dans les Territoires du Nord-Ouest.

« Et j’ai toujours dit que ce sont ces choses-là, les choses qui ont bâti la nation, dont les gens se souviendront, a-t-il souligné. Ce sont ces choses-là qui définiront votre mandat au gouvernement. Ne vous focalisez pas sur les dépenses actuelles ou sur les besoins immédiats. Pensez à ce que vous faites dans une perspective plus globale. »

Source: la presse

Derniers articles
Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Nous partageons également des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de médias sociaux, de publicité et d'analyse.
j'accepte!