Le rôle de l’Initiative Royale Atlantique en faveur d’une Afrique intégrée mis en avant à Niamey

13 décembre 2025
Le rôle de l’Initiative Royale Atlantique en faveur d’une Afrique intégrée mis en avant à Niamey

Assahafa.com

Le rôle de l’Initiative royale visant à favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique dans l’émergence d’une Afrique intégrée a été au cœur d’une conférence organisée, vendredi à Niamey, à l’initiative de l’Ambassade du Maroc au Niger.

Cette rencontre tenue en collaboration avec le Centre National d’Études Stratégiques et de Sécurité (CNESS) du Niger sous le thème « Le Projet Royal visant la facilitation d’accès des pays du Sahel à l’Atlantique : enjeux stratégiques et logistiques pour une Afrique intégrée », a été l’occasion de mettre en lumière la pertinence de cette initiative Royale visant à offrir aux États sahéliens enclavés à savoir le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, un accès direct à l’Atlantique, en s’appuyant sur les infrastructures marocaines.

Intervenant à cette occasion, le Directeur général des relations bilatérales au Ministère des Affaires étrangères du Niger, Djibo Barikoye, a salué le lancement de cette initiative de portée régionale internationale qui constitue une réponse ambitieuse aux défis et enjeux majeurs au niveau de la région du Sahel, portant sur l’accès aux marchés internationaux, la réduction des coûts de transport et logistique, la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, le développement économique et social de nos États.

« Au-delà des questions économiques, cette initiative est aussi un vecteur de paix car comme on le dit, la sécurité et le développement sont indissociables », a fait valoir M. Barikoye.

Et d’ajouter que le thème de cette conférence s’inscrit parfaitement en droite ligne avec les objectifs poursuivis par les États de la confédération des États du Sahel, tout en s’insérant dans la continuité des réflexions des réunions ministérielles et des task forces nationales du Maroc et des pays du Sahel concernés et sur les stratégies, la planification, le financement et la mise en œuvre des projets prioritaires pour nos pays.

De son côté, le Chargé d’Affaires a.i de l’Ambassade du Maroc au Niger, Jaafar Debbarh, a mis en avant la doctrine africaine du Royaume fondée sur la souveraineté, la solidarité active et la coopération mutuellement bénéfique, notant que l’Initiative Royale pour faciliter l’accès des Pays du Sahel à l’Océan Atlantique s’inscrit pleinement dans cette Vision africaine menée sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

« Cette approche royale rompt avec les lectures extérieures qui ont longtemps réduit le Sahel à une problématique sécuritaire. L’Initiative marocaine propose une autre lecture, celle d’un espace traversé de potentiels, à condition d’être relié, intégré et valorisé », a fait remarquer M. Debbarh.

Les pays du Sahel ont accueilli cette initiative avec une grande clarté et un soutien explicite, d’autant plus qu’ils y voient une opportunité de souveraineté économique, un vecteur de transformation structurelle et une réponse aux limites imposées par l’enclavement géographique, a souligné le diplomate, expliquant que leur engagement témoigne d’une volonté politique forte d’inscrire la région dans des dynamiques de développement endogène plutôt que dans des mécanismes d’assistance extérieure.

Cette facilitation d’accès à l’Atlantique n’est pas un simple corridor maritime, « elle porte en elle la possibilité de transformer les économies intérieures en économies ouvertes, de relier les territoires enclavés aux chaînes de valeur mondiales, d’améliorer la sécurité alimentaire en sécurisant les flux, et d’offrir aux États du Sahel une voie logistique compétitive et souveraine », a-t-il expliqué.

Le processus d’opérationnalisation de ce projet est déjà engagé, a fait remarquer M. Debbarh, rappelant que trois réunions ministérielles ont été tenues, d’abord à Marrakech au Maroc en 2023, puis à New York en 2024 et 2025, en marge des travaux multilatéraux.

D’après le diplomate, ces réunions ont permis de définir le cadre méthodologique, d’affiner les axes prioritaires, d’examiner les options de gouvernance et de lancer les premiers travaux techniques portant sur les schémas logistiques, portuaires, énergétiques et sécuritaires.

“Notre conférence d’aujourd’hui s’inscrit précisément dans cette dynamique. Elle vise à approfondir la compréhension des enjeux, à enrichir le débat stratégique et à accompagner, à notre niveau, la traduction concrète de la vision royale en réalité opérationnelle », a relevé M. Debbarh.

Pour sa part, le Directeur du CNESS, le Colonel Major Mahamadou Nouhou Bako a souligné que l’Initiative Royale Atlantique, visant à donner au Mali au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, tous enclavés, un accès à l’océan, transformera substantiellement l’économie de ces pays et de toute la région.

L’accès à l’Atlantique représente un enjeu stratégique global qui touche à la stabilité régionale, à la sécurité des échanges, à l’intégration économique et à la prospérité des populations, a insisté M. Bako, ajoutant que ce corridor devrait s’ériger en un levier de coopération régionale, un catalyseur de développement durable et un vecteur de résilience pour les nations du Sahel.

« Cette conférence dépasse le simple cadre d’un rendez-vous académique. Elle se veut une plateforme vivante du dialogue, de partage d’expériences et de confrontation d’idées. Elle offre à chacun de nous l’opportunité de réfléchir ensemble, d’imaginer des solutions concrètes et de bâtir des ponts durables entre nos pays et nos institutions », a noté le Directeur du CNESS.

Lors de Cette conférence, le professeur universitaire marocain Mohammed Amine Balambo a donné une présentation sur les enjeux stratégiques et logistique de l’Initiative Royale Atlantique et les atouts et performances de l’infrastructure portuaire et des plateformes logistiques du Royaume, ainsi que sur l’importance des corridors de transport pour le désenclavement des pays du Sahel.

Dans ce sens, l’universitaire a braqué la lumière sur le Port Tanger Med, un pilier majeur de cette Initiative, qui gère environ 35 % du commerce africain avec le reste du monde, démontrant sa position stratégique en tant que porte d’entrée pour les marchandises entrant et sortant du continent.

Ce port joue un rôle pivot dans le commerce de l’Afrique de l’Ouest, en offrant des infrastructures de classe mondiale et en augmentant l’efficacité et la capacité de traitement des marchandises de la région, facilitant ainsi un commerce intra-africain et international étendu, a soutenu M. Balambo.

L’Initiative Royale Atlantique sera également appuyée par le Port de Dakhla Atlantique prévu pour être opérationnel à partir de 2029, avec une capacité de trafic annuelle estimée à 35 millions de tonnes, ce qui en fera l’un des plus grands ports du Royaume du Maroc, a-t-il précisé.

« L’avenir économique de la région sahélo-saharienne dépendra largement des investissements dans des infrastructures transfrontalières et multimodales, à travers notamment la diversification du réseau routier, maritime et ferroviaire », a conclu l’universitaire.

Cette conférence a été marquée par la participation du Conseiller Diplomatique Spécial du Président de la République du Niger, de plusieurs diplomates accrédités au Niger et de représentants des différents ministères nigériens.

Source: map

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