Le REM manque de « sérieux », selon des inspecteurs du travail

16 mai 2025
Le REM manque de « sérieux », selon des inspecteurs du travail

Assahafa.com

Les inspecteurs du travail perdent patience quant aux problèmes récurrents de sécurité sur le chantier du REM et imposent 10 amendes supplémentaires au maître d’œuvre du projet.

Échafaudages non conformes, acrobaties dangereuses dans un puits d’ascenseur, mauvaise ventilation dans des tunnels : le consortium de construction NouvLR continue à s’attirer les foudres de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), alors que l’immense chantier achève. Il a mobilisé plus de 3000 travailleurs sur 30 sites différents au plus fort de l’activité.

Dans les 12 derniers mois, 5 rapports d’inspection se sont terminés par les phrases suivantes : « Force est de constater que le sérieux requis pour assurer le maintien des correctifs apportés n’est pas appliqué. Et ce, malgré des avis de correction répétés sur les sujets traités, sur l’ensemble du projet depuis plus de six ans. » Ces rapports portent sur un large éventail de problèmes.

« C’est du jamais vu que la CNESST tienne de tels propos dans des rapports d’intervention », a souligné la FTQ-Construction, dans une déclaration à La Presse.

Le fait qu’elle s’exprime ainsi, c’est la preuve qu’elle est concrètement en mesure de démontrer que NouvLR n’a jamais appris de ses erreurs et que le consortium continue d’avoir des pratiques dangereuses, année après année, sur le chantier du REM.

Les constats d’infraction touchent notamment l’absence d’analyse de qualité de l’air en milieu souterrain, les risques de collision sur les rails du REM et l’absence de sécurisation d’équipement de construction.

Les inspecteurs du travail ont aussi relevé l’absence de dispositif adéquat pour tester la qualité de l’air dans une partie souterraine du chantier – malgré un rappel à l’ordre préalable – ainsi que le manque de protection pour les employés qui travaillent sur les quais des stations et qui pourraient tomber sur les rails.

« Bilan très satisfaisant »

NouveLR a refusé la demande d’entrevue de La Presse. « Nous n’avons personne de disponible pour répondre en entrevue téléphonique », a indiqué l’organisation.

« NouvLR a un bilan très satisfaisant en termes de santé et [de] sécurité, considérant l’ampleur des travaux et les millions d’heures travaillées », a indiqué l’organisation, dans une déclaration écrite. « La performance de NouvLR en termes de santé et sécurité depuis 7 ans reste exemplaire dans l’industrie de la construction avec 0,952 heure perdue à la suite d’un incident par tranche de 5000 heures travaillées en 2024. »

L’organisation a ajouté que tous les problèmes soulevés dans les rapports de la CNESST ont été réglés et que tous les constats d’infraction font l’objet d’une contestation.

Aucune mort de travailleur n’est à déplorer depuis l’inauguration du chantier du REM.

Trois accidents marquants du chantier du REM

Explosion sous le mont Royal

Les travaux de réfection du tunnel sous le mont Royal ont été beaucoup plus longs et ardus que prévu. En cause : des explosifs oubliés sur place depuis le creusage original de l’ouvrage, au début du XXe siècle. En 2020, un bâton de dynamite centenaire a ainsi explosé, sans faire de blessé. L’année suivante, c’est un explosif moderne, oublié dans des gravats, qui a sauté lors du passage d’une pelle mécanique. Les méthodes de travail ont ensuite été modifiées.

Des wagons à la dérive

Au moins trois évènements impliquant des wagons de travail à la dérive se sont produits sur le réseau du REM, selon un rapport de la CNESST. Le 5 septembre 2022, un engin utilisé pour monter les lignes électriques surplombant le rail « s’est trouvé à la dérive sur une des voies du pont Samuel-De Champlain », a « pris de la vitesse » pour atteindre 50 km/h et a happé un dérailleur avant de finir sa course en « rentrant en collision avec un autre équipement », selon un rapport d’inspection. Des arpenteurs travaillant tout près « ont été bénis » de s’en sortir indemnes, selon la FTQ-Construction.

Coincé dans un tunnelier

En septembre 2021, un travailleur a failli être déchiqueté par le tunnelier qui creusait à proximité de l’aéroport Montréal-Trudeau. Selon TVA, l’immense machine aurait été mise en marche alors qu’il se trouvait toujours au cœur du mécanisme. « De toute évidence, les procédures de cadenassage ont été carrément bafouées », avait alors dénoncé la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (FIOE). « Si ton cadenas est là, il n’est pas supposé t’arriver [quelque chose], parce que ça signifie : « moi, je suis encore en train de travailler, donc ça me protège ». » Le syndicat a rapporté que l’équipe du tunnelier était majoritairement espagnole, ce qui compliquait les communications.

Coincé dans un tunnelier

En septembre 2021, un travailleur a failli être déchiqueté par le tunnelier qui creusait à proximité de l’aéroport Montréal-Trudeau. Selon TVA, l’immense machine aurait été mise en marche alors qu’il se trouvait toujours au cœur du mécanisme. « De toute évidence, les procédures de cadenassage ont été carrément bafouées », avait alors dénoncé la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (FIOE). « Si ton cadenas est là, il n’est pas supposé t’arriver [quelque chose], parce que ça signifie : « moi, je suis encore en train de travailler, donc ça me protège ». » Le syndicat a rapporté que l’équipe du tunnelier était majoritairement espagnole, ce qui compliquait les communications.

Source: Morocco word news

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