Le Canada s’engage à plus que doubler ses dépenses militaires d’ici à 2035

26 juin 2025
Le Canada s’engage à plus que doubler ses dépenses militaires d’ici à 2035

Assahafa.com

La plupart des pays membres de l’OTAN, y compris le Canada, promettent de consacrer 5 % de leur PIB aux dépenses militaires d’ici à 2035.

Le Canada, qui a longtemps été à la traîne en matière de dépenses militaires en comparaison avec les autres pays de l’OTAN, avait annoncé il y a à peine quelques semaines avoir atteint la cible précédente de 2 %.

Le 9 juin, le premier ministre Mark Carney annonçait des dépenses supplémentaires de près de 9,3 milliards de dollars comprenant des investissements dans les Forces armées canadiennes, ainsi que l’acquisition de drones, de véhicules blindés, de munitions, ainsi que des avions, avec l’objectif notamment d’accroître les capacités de surveillance en Arctique.

Avec ces nouveaux investissements, les prévisions pour les dépenses en matière de défense sont ainsi passées de 53,4 milliards de dollars à 62,7 milliards de dollars.

Pour atteindre le nouvel objectif de 5 % du PIB en dépenses militaires, le Canada devra dépenser près de 150 milliards de dollars en défense.

Le Canada doit renforcer sa défense pour mieux protéger sa souveraineté, ses intérêts et ses alliés. Ces investissements permettront non seulement de renforcer nos capacités militaires, mais aussi de développer nos industries et de créer de bons emplois bien rémunérés dans notre pays.

Une citation deMark Carney, premier ministre du Canada

Pour y arriver, le gouvernement Carney prévoit d’inclure dans ses calculs les investissements dans les infrastructures essentielles, qui sont à double usage militaire et civil, comme de nouveaux ports et aéroports.

Diversification des dépenses

Dans le cadre de cet engagement de 5 %, le Canada investira 3,5 % de son PIB dans ses capacités militaires fondamentales, en augmentant ses investissements récents, indique un communiqué publié par le bureau du premier ministre.

Cela se traduira notamment par de nouveaux investissements dans les Forces armées canadiennes, la modernisation de nos équipements et technologies militaires, le renforcement des industries de la défense du Canada et la diversification de nos partenariats en matière de défense, poursuit le texte.

Les 1,5 % supplémentaires du PIB seront consacrés aux investissements dans les dépenses essentielles liées à la défense et à la sécurité comme les nouveaux aéroports, ports, infrastructures de télécommunications, systèmes de préparation aux situations d’urgence, et autres investissements à double usage qui servent à la défense et à la protection civile, ajoute encore le bureau de M. Carney.

Lors d’un point de presse, le premier ministre a minimisé les « sacrifices » que devront faire les Canadiens pour atteindre ce nouvel objectif de dépenses en défense, affirmant que les nouveaux investissements vont également créer des emplois au pays. Pendant les prochaines années, le rythme d’accroissement va être assez lent au début parce que le gouvernement doit être prudent, a-t-il ajouté.

Les minéraux critiques essentiels pour la défense

M. Carney a également souligné que le Canada prévoit catégoriser les dépenses consacrées aux minéraux critiques, y compris les investissements dans les infrastructures, comme les ports et les chemins de fer pour le transport de ces minéraux, dans le cadre de son calcul global des dépenses de défense.

Fin 2024, l’OTAN a publié une liste de 12 minéraux critiques essentiels à la défense, identifiant des matériaux tels que l’aluminium, décrit comme un matériau crucial pour les missiles légers. Le graphite, qui est utilisé dans la fabrication de chars de combat, figure lui aussi sur cette liste, tout comme le cobalt, indispensable à la production de moteurs à réaction et de sous-marins, capable de résister à des températures et des contraintes extrêmes.

Les progrès pour atteindre ces objectifs seront évalués en 2029. Si, à ce moment-là, le nouveau seuil est jugé trop élevé, on va le réviser, a précisé Mark Carney.

Lors d’une entrevue accordée à Radio-Canada, la cheffe d’état-major canadienne Jennie Carignan a affirmé que « c’est très important d’avoir un plan qui s’étale sur plusieurs années ». Parmi les priorités en termes d’équipements militaires, elle indique que le Canada pourrait, par exemple, accélérer les lignes de production de véhicules blindés ou d’armes à longue portée.

À plus court terme, le Canada devra, selon elle, investir davantage dans la défense antiaérienne, notamment pour soutenir les pays qui appuient l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, dont la Lettonie. « Ces équipements-là sont absolument essentiels compte tenu du fait qu’on est à la frontière avec la Russie », a dit la cheffe d’état-major.

Un sommet fantastique, selon Trump

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré avant la tenue du sommet qu’il n’était pas facile pour les pays européens et le Canada de trouver des financements supplémentaires, mais qu’il était vital de le faire. L’Espagne a toutefois annoncé qu’elle était parvenue à un accord avec les autres membres pour être exclue de cet objectif de 5 %.

Mes collègues sont absolument convaincus que, compte tenu de la menace que représentent les Russes et de la situation internationale en matière de sécurité, il n’y a pas d’autre solution.

Une citation deMark Rutte, chef de l’OTAN

Lors de ce sommet à La Haye, les pays de l’OTAN ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine. Les Alliés réaffirment leur engagement souverain et durable à soutenir l’Ukraine, dont la sécurité contribue à la nôtre, face à la menace à long terme que représente la Russie, indique une déclaration commune du sommet, approuvée par les 32 dirigeants de l’OTAN, y compris le président américain Donald Trump.

Ce dernier n’a pas caché sa satisfaction de voir augmenter les dépenses militaires des Alliés, une exigence qu’il a martelée à plusieurs reprises depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier dernier. Il a salué un sommet fantastiqueun grand succès, à l’issue de la réunion des dirigeants de l’Alliance.

Une « très bonne » rencontre entre Trump et Zelensky

M. Trump, qui a été encensé par le patron de l’OTAN pour son intervention militaire contre les sites nucléaires iraniens et l’imposition d’un cessez-le-feu entre Israël et la République islamique, a affiché un ton rassurant quant à son engagement à protéger les autres membres de l’alliance transatlantique. Nous sommes avec eux jusqu’au bout, a-t-il dit.

Il a qualifié la décision de l’OTAN de relever sa cible de dépenses militaires de victoire monumentale pour les États-Unis qui, selon lui, payaient plus que leur juste partC’est quelque chose que personne ne pensait possible, a ajouté M. Trump, tout en s’attribuant le mérite de cette annonce qui va ajouter 1000 milliards de dollars par an à notre défense commune.

Plus tôt dans la journée, le président américain a rencontré son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky en marge du sommet de l’OTAN. Zelensky n’aurait pas pu être plus gentil, a dit M. Trump après sa réunion qu’il a qualifiée de très bonneIl mène une bataille courageuse et difficile.

Les deux dirigeants entretiennent des relations difficiles depuis la visite de M. Zelensky à Washington en février dernier.

Le président Trump a également indiqué qu’il compte parler bientôt avec le président russe, Vladimir Poutine, pour faire avancer les négociations de paix entre Moscou et Kiev.

Les dépenses militaires, selon la définition de l’OTAN

  • Les forces armées et les autres forces paramilitaires, comme les forces de police nationale, les gendarmeries et les gardes côtières;

  • les pensions versées au personnel militaire et civil d’organisations militaires;

  • la constitution de stocks de matériel et de fournitures militaires;

  • les opérations, les missions, les engagements et les autres activités militaires;

  • les opérations de maintien de la paix et les opérations humanitaires;

  • la destruction d’armes, d’équipements et de munitions;

  • la recherche et le développement pour la défense;

  • les contributions aux fonds d’affectation spéciale gérés par l’OTAN;

  • les activités mixtes comprenant une composante civile et une composante militaire;

  • l’assistance militaire ou financière fournie pour appuyer l’effort de défense d’un autre État membre;

  • les dépenses effectuées au profit de l’infrastructure commune de l’OTAN

Source: Radio Canada

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