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Francis Scarpaleggia, député libéral de Lac-Saint-Louis, a été élu lundi président de la Chambre des communes au premier jour de la reprise des travaux parlementaires à la suite de l’élection fédérale.
Au total, six candidats issus du Parti libéral du Canada étaient en lice pour ce rôle. Deux élus conservateurs s’étaient retirés de la course quelques minutes avant le début du vote.
À la suite de son élection, comme le veut la tradition, M. Scarpaleggia a été escorté par le premier ministre Mark Carney et par le leader de l’opposition officielle par intérim Andrew Scheer jusqu’à son fauteuil.
Bien qu’il soit élu en tant que membre d’un parti, le président de la Chambre des communes est considéré comme étant non partisan puisqu’il ne siège pas dans un caucus.
Il n’est pas appelé à voter en Chambre, sauf en cas d’égalité des voix. Lorsqu’une telle situation se présente, il se range traditionnellement du côté du gouvernement.
M. Carney, qui siège pour la première fois comme élu dans la Chambre des communes, a été le premier à féliciter le nouveau président pour ses nouvelles fonctions. Votre élection témoigne du respect qui vous a été accordé par vos collègues
, a-t-il dit.
Monsieur le Président, j’ai beaucoup à apprendre des membres de cette Chambre, a encore dit M. Carney. Je vais faire des erreurs et je n’ai aucun doute que vous allez me les souligner pour de bonnes raisons.
Débats passionnés et animés
Par la suite, M. Scheer a plaidé pour des débats passionnés et animés
dans la Chambre des communes, rappelant qu’il est du devoir des parlementaires de demander au gouvernement de rendre des comptes.
La vie des Canadiens est transformée par nos décisions, et il est donc normal que les députés soient enthousiastes et passionnés, a-t-il dit. Lorsque les enjeux sont si importants, la meilleure chose à faire est souvent de laisser les acteurs jouer un peu
.
M. Scheer remplace le chef conservateur, Pierre Poilievre, comme leader de l’opposition officielle, ce dernier n’ayant pas réussi à se faire réélire dans sa circonscription de Carleton lors de l’élection générale le 28 avril dernier. M. Poilievre prévoit toutefois un retour au Parlement plus tard cet été après que le député albertain Damien Kurek eut proposé de démissionner de son siège afin que le chef conservateur puisse se présenter à une élection partielle.
Les chefs du Bloc québécois, du Nouveau Parti démocratique et du Parti vert ont eux aussi félicité M. Scarpaleggia pour son élection comme président de la Chambre.
Tous ont réitéré l’importance de tenir des débats cordiaux et respectueux, tout en rappelant l’importance de leurs rôles en tant que députés pour la préservation de la démocratie canadienne et la défense des intérêts des Canadiens.
La question du respect en Chambre a d’ailleurs été l’un des thèmes qui ont marqué le plus les discours des candidats au poste de la présidence à l’ouverture des travaux parlementaires, lundi matin.
Débat constructif
Il ne peut y avoir de véritable liberté sans ordre
, avait notamment dit M. Scarpaleggia, quelques minutes avant son élection. Nous ne pouvons avoir d’échanges d’idées constructifs sans une Chambre des communes ordonnée et fondée sur des règles. […] Un débat constructif est essentiel à une démocratie solide.
Il a également rappelé qu’au cours de ses 20 ans d’expérience comme député fédéral, il a siégé aussi des deux côtés de la Chambre. Je connais les deux faces de la médaille et je suis sensible aux impératifs des deux côtés
, a-t-il souligné.
Avant l’élection générale, la Chambre des communes avait été paralysée pendant plusieurs mois en raison d’un bras de fer qui a opposé les libéraux aux partis d’opposition, notamment les conservateurs, et ce, sur fond d’accusations de manque de transparence, d’une part, et d’abus de pouvoir, d’autre part.
Les conservateurs exigeaient notamment des libéraux qu’ils remettent à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) des documents non caviardés sur des fonds gouvernementaux mal dépensés par une fondation consacrée aux technologies vertes.
Les libéraux, de leur côté, accusaient les conservateurs de faire de l’obstruction en Chambre. Cette ordonnance, selon eux, brouille la frontière entre le Parlement et le pouvoir judiciaire.
La Chambre a par la suite été prorogée par l’ancien premier ministre Justin Trudeau en janvier dernier au même moment où il a annoncé qu’il avait l’intention de démissionner de ses fonctions.
Ce n’est qu’aujourd’hui donc que le Parlement a rouvert, quatre mois plus tard. Il se réunit dans un contexte similaire de gouvernement libéral minoritaire, mais avec quelques différences. L’une de ces différences les plus marquantes est la perte par le NPD de son statut de parti officiel après sa défaite écrasante à l’élection fédérale le mois dernier.
La loi stipule qu’un parti doit obtenir au moins 12 sièges pour être reconnu comme parti officiel, mais le NPD n’en a obtenu que sept lors du dernier scrutin.
Source: Radio Canada