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Le départ précipité du président américain Donald Trump du Sommet du G7 a alimenté les spéculations sur la suite de la guerre en Israël et l’Iran lundi soir. Si bien qu’un porte-parole de la Maison-Blanche a jugé nécessaire d’assurer sur le réseau social X que les forces américaines restaient « dans une posture défensive » au Moyen-Orient.
Le président a convoqué son personnel de la sécurité nationale dans la Situation Room, selon ce que rapporte le réseau CNN. Dans la nuit de lundi à mardi, Trump a fait savoir que son retour anticipé à Washington n’avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l’Iran. « C’est beaucoup plus gros que ça ! Restez à l’écoute ! », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.
L’annonce du départ du dirigeant à qui tous les autres souhaitaient faire entendre raison sur la question des droits de douane est venue de la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, peu avant que les leaders se réunissent pour prendre la traditionnelle photo de famille.
« Le président Trump a passé une excellente journée au G7, signant même un accord commercial majeur avec le Royaume-Uni et le premier ministre Keir Starmer, […] mais compte tenu de la situation au Moyen-Orient, le président Trump quittera le pays ce soir après un dîner avec les chefs d’État », a-t-elle écrit.
Peu avant, sur son réseau Truth Social, le président Trump y était allé d’une sérieuse mise en garde à l’intention des près de 10 millions d’habitants de la capitale de l’Iran. « Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement », a-t-il prévenu.
L’Iran aurait dû signer l’“accord” que je leur ai dit de signer. Quelle honte, et quel mépris de la vie humaine. En termes simples, L’IRAN NE PEUT AVOIR L’ARME NUCLÉAIRE. Je l’ai dit et redit », a-t-il aussi écrit.
Le réseau américain CNN a rapporté que le président avait convoqué le personnel de la sécurité nationale à la Situation Room, cette salle de gestion de crise de la Maison-Blanche.
Le président est resté à Kananaskis pour se faire tirer le portrait. Avant de mettre le cap sur Washington, il a échangé quelques mots avec le premier ministre Mark Carney. Ce dernier a assuré qu’il appuyait la décision prise par son invité américain.
Je suis très heureux de la présence du président [au Sommet du G7] et je comprends entièrement pourquoi il doit rentrer », a lancé l’hôte de la rencontre lorsqu’un journaliste a sollicité une réaction en marge de la séance de photo.
Préparations
Avec ses commentaires et en réunissant son personnel de la sécurité nationale lundi soir, le président américain a alimenté les rumeurs d’une participation plus active des États-Unis dans le conflit opposant Israël et l’Iran. Mais l’administration a aussi rejeté dans les derniers jours la possibilité d’une plus grande implication américaine.
Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a affirmé lundi à Fox News que les États-Unis se positionnaient « défensivement », avec l’objectif d’un accord de paix.
Dans les deux derniers jours, les États-Unis ont acheminé des porte-avions, des avions ravitailleurs et des navires de guerre supplémentaires en Europe et au Moyen-Orient pour protéger les intérêts américains dans la région, selon le Washington Post.
« Israël a le droit de se défendre »
Après l’annonce du départ du président Trump, les dirigeants du G7 ont publié un communiqué commun dans lequel ils affirment qu’« Israël a le droit de se défendre » et « l’importance de protéger les civils ».
Le communiqué, qui a aussi été signé par Donald Trump selon le bureau du premier ministre Carney, rappelle également que le G7 « a toujours été clair sur le fait que l’Iran ne pourra jamais disposer d’une arme nucléaire ».
En quittant l’Alberta de manière prématurée, le président fait donc une croix sur des entretiens bilatéraux qui devaient avoir lieu avec la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, arrivée à Calgary en soirée, et avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui est attendu ce mardi.
Mais cela signifie surtout que la situation au Moyen-Orient pourrait bien s’envenimer.
« Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c’est une très bonne chose », a réagi à chaud le président français, Emmanuel Macron, en point de presse, lundi, dans des propos qui allaient être fustigés par Trump comme « erronés » pendant la nuit. Il a pris la parole au même moment où Mme Leavitt annonçait que Donald Trump rentrerait à la maison.
Il a toutefois ajouté un bémol. « Je pense que tous ceux qui croient qu’en frappant avec des bombes depuis l’extérieur, on sauve un pays malgré lui-même ou contre lui-même, se sont toujours trompés », a argué le président de la République française devant le Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge.
Je pense que les peuples sont souverains. Ils changent leurs dirigeants par eux-mêmes. Et que tous ceux qui ont voulu, par le passé, changer des régimes par des frappes ou des opérations militaires ont commis des erreurs stratégiques.
Emmanuel Macron, président de la République française
Deux en deux
C’est la deuxième fois en deux présences à un Sommet du G7 du Canada que le locataire de la Maison-Blanche effectue une sortie remarquée.
En 2018, à l’issue de la rencontre de La Malbaie, il avait brutalement désavoué le communiqué commun, non sans taxer l’ancien premier ministre Justin Trudeau de « très malhonnête » et de « faible ».
Cette fois, selon la version de la Maison-Blanche, les motifs ne sont pas les mêmes.
Source: la presse