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L’augmentation des tarifs douaniers américains sur certains produits du Canada a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique canadienne et dans le milieu des affaires. Si certains saluent qu’Ottawa n’ait pas plié aux demandes de la Maison-Blanche, d’autres rappellent que la guerre tarifaire continue d’avoir des effets néfastes sur les entreprises.
Les premiers ministres des provinces ont majoritairement appuyé la décision d’Ottawa de ne pas précipiter la signature d’une nouvelle entente commerciale avec les États-Unis.
L’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, a indiqué que des échanges professionnels et constructifs ont eu lieu avec l’équipe du président américain tout au long de la semaine. L’accord idéal pour le Canada n’était toutefois pas encore sur la table, selon la négociatrice en chef du Canada avec les États-Unis.
Je sais que vous avez soigneusement pris en considération les préoccupations soulevées par les premiers ministres provinciaux
, a indiqué le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, qui dit garder espoir qu’un accord pourra être conclu
.
Le Canada et les États-Unis n’ayant pas réussi à conclure un accord commercial avant la date butoir du 1er août, les tarifs douaniers sur les importations canadiennes qui ne sont pas couvertes par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) sont officiellement passés de 25 % à 35 % vendredi.
Malgré cette intensification de la guerre commerciale, le cabinet de David Eby, le premier ministre de la Colombie-Britannique, a tenu à saluer le travail d’Ottawa.
Le premier ministre Eby soutient les efforts du gouvernement fédéral pour obtenir un accord favorable au Canada et se réjouit de s’entretenir avec le premier ministre Carney sur la manière dont un Canada uni peut voler de ses propres ailes
, a déclaré son directeur adjoint des communications, Jimmy Smith, dans un communiqué.
En Alberta, la première ministre Danielle Smith s’est dite heureuse de constater que les marchandises conformes à l’ACEUM restent exemptes de droits de douane, y compris la grande majorité des marchandises vendues par l’Alberta aux États-Unis, telles que tous les produits pétroliers, gaziers et agricoles
.
Elle note cependant que le gouvernement fédéral doit immédiatement abroger les lois de l’ère Trudeau qui restreignent l’exploitation des ressources et qui freinent notre économie et [qu’il doit aussi] diversifier et développer nos marchés d’exportation.
Le nouveau gouvernement libéral ne l’a pas encore fait, ce qui coûte chaque jour des dizaines de millions de dollars au Canada en pertes d’activité économique
, a-t-elle affirmé.
Les droits de douane imposés par Washington sont dommageables pour nos travailleurs et pour nos entreprises
, a déploré pour sa part le premier ministre du Québec, François Legault.
Les derniers événements soulignent toute l’importance que nous devons consacrer à diversifier nos marchés et à accroître notre autonomie économique. Nous allons appuyer nos travailleurs et nos entreprises.
M. Legault a assuré que son équipe est en contact avec Ottawa et ses homologues des provinces et a spécifié qu’il faut poursuivre les discussions avec l’administration américaine
.
Susan Holt, première ministre du Nouveau-Brunswick, a exhorté le gouvernement fédéral à continuer de protéger nos secteurs du bois d’œuvre et de l’acier contre ces droits de douane dévastateurs
dans une publication sur X.
Rappelons que les tarifs sectoriels sur l’acier, l’aluminium et l’industrie automobile demeurent inchangés.
Arrêtez de minimiser l’impact des tarifs, dit la présidente d’Unifor
Lana Payne, présidente d’Unifor, le plus grand syndicat du secteur privé au pays, craint pour sa part que certains observateurs ne prennent pas la pleine mesure des impacts des tarifs sur les secteurs comme l’automobile, l’acier et l’aluminium.
Cessez d’essayer de minimiser l’impact de cette guerre commerciale américaine sur le Canada en affirmant que « la plupart des marchandises sont couvertes par l’ACEUMAccord Canada–États-Unis–Mexique et sont exemptées, donc ce n’est pas si grave »
, a-t-elle lancé vendredi.
Quiconque pense que les demandes de concessions s’arrêteront à l’automobile, à l’acier et à l’aluminium devrait se réveiller
, a-t-elle ajouté.
Les demandes de concessions vont se poursuivre. Nous avons donc le choix. Soit nous ripostons maintenant, nous faisons pression, soit nous risquons de perdre beaucoup.
Par ailleurs, ce ne sont pas tous les exportateurs qui ont rempli les documents nécessaires pour éviter les droits de douane. Plusieurs petites et moyennes entreprises n’ont pas obtenu l’exemption accordée aux produits conformes à l’ACEUM, car le processus pour obtenir la certification peut être fastidieux et dispendieux pour les entreprises de cette taille.
La meilleure entente
, malgré tout
L’impact de cette nouvelle hausse des droits de douane sera limité, avance l’économiste et sénateur Clément Gignac. En entrevue à D’abord l’info, il a estimé que l’entente entre le Canada et les États-Unis demeure meilleure que celle conclue avec les autres pays, notamment l’Union européenne.
Il croit également que le Canada ne devrait pas répondre avec des contre-tarifs, puisqu’ils coûte[nt] plus cher aux Canadiens, [ils] augmente[nt] l’inflation et [ils] nous prive[nt] de baisses supplémentaires des taux d’intérêt.
À Tout un matin, le professeur de droit international économique à l’Université Laval Richard Ouellet a quant à lui expliqué que le président américain se nuirait s’il revenait sur les termes d’un accord qu’il a négocié lui-même, alors qu’il est en train de négocier des dizaines d’accords avec d’autres pays
.
Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec, affirme pour sa part que ce ne sont pas les droits de douane qui incommodent le milieu des affaires, mais plutôt l’incertitude qui plane autour de ces derniers.
Ce ne sont pas les tarifs qui font le plus mal à nos entreprises
, dit-elle. Par contre, l’incertitude générée par les annonces du président […] a un impact réel sur nos investissements, nos emplois et nos exportations
, a-t-elle fait valoir en entrevue à Tout un matin.
Bâtir un Canada fort
Le premier ministre Carney a repris l’un de ses messages de campagne électorale dans sa réaction à l’échec de cette vague de négociations commerciales.
Alors que nous poursuivons nos négociations commerciales avec les États-Unis, le gouvernement du Canada se concentre résolument sur ce qu’il peut contrôler : bâtir un Canada fort.
M. Carney rappelle qu’il mise sur la facilitation des échanges commerciaux entre les provinces et les territoires pour bâtir une seule économie canadienne
, un autre message issu de la campagne électorale.
Selon M. Carney, les grands projets nationaux dans les cartons, et qui seront favorisés par l’adoption du projet de loi C-5, pourraient générer de nouveaux investissements de plus de 500 milliards de dollars au Canada
.
En collaborant avec les travailleurs canadiens et en utilisant les ressources de notre pays au profit de tous les Canadiens et Canadiennes, nous pouvons nous donner plus qu’aucun gouvernement étranger ne pourra jamais nous prendre
, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, ce ne sont pas tous les exportateurs qui ont rempli les documents nécessaires pour éviter les droits de douane. Plusieurs petites et moyennes entreprises n’ont pas obtenu l’exemption accordée aux produits conformes à l’ACEUM, car le processus pour obtenir la certification peut être fastidieux et dispendieux pour les entreprises de cette taille.
La meilleure entente
, malgré tout
L’impact de cette nouvelle hausse des droits de douane sera limité, avance l’économiste et sénateur Clément Gignac. En entrevue à D’abord l’info, il a estimé que l’entente entre le Canada et les États-Unis demeure meilleure que celle conclue avec les autres pays, notamment l’Union européenne.
Il croit également que le Canada ne devrait pas répondre avec des contre-tarifs, puisqu’ils coûte[nt] plus cher aux Canadiens, [ils] augmente[nt] l’inflation et [ils] nous prive[nt] de baisses supplémentaires des taux d’intérêt.
À Tout un matin, le professeur de droit international économique à l’Université Laval Richard Ouellet a quant à lui expliqué que le président américain se nuirait s’il revenait sur les termes d’un accord qu’il a négocié lui-même, alors qu’il est en train de négocier des dizaines d’accords avec d’autres pays
.
Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec, affirme pour sa part que ce ne sont pas les droits de douane qui incommodent le milieu des affaires, mais plutôt l’incertitude qui plane autour de ces derniers.
Ce ne sont pas les tarifs qui font le plus mal à nos entreprises
, dit-elle. Par contre, l’incertitude générée par les annonces du président […] a un impact réel sur nos investissements, nos emplois et nos exportations
, a-t-elle fait valoir en entrevue à Tout un matin.
Bâtir un Canada fort
Le premier ministre Carney a repris l’un de ses messages de campagne électorale dans sa réaction à l’échec de cette vague de négociations commerciales.
Alors que nous poursuivons nos négociations commerciales avec les États-Unis, le gouvernement du Canada se concentre résolument sur ce qu’il peut contrôler : bâtir un Canada fort.
M. Carney rappelle qu’il mise sur la facilitation des échanges commerciaux entre les provinces et les territoires pour bâtir une seule économie canadienne
, un autre message issu de la campagne électorale.
Selon M. Carney, les grands projets nationaux dans les cartons, et qui seront favorisés par l’adoption du projet de loi C-5, pourraient générer de nouveaux investissements de plus de 500 milliards de dollars au Canada
.
En collaborant avec les travailleurs canadiens et en utilisant les ressources de notre pays au profit de tous les Canadiens et Canadiennes, nous pouvons nous donner plus qu’aucun gouvernement étranger ne pourra jamais nous prendre
, a-t-il déclaré.
Source: Radio Canada