Assahafa.com
Le premier ministre Mark Carney a annoncé vendredi une hausse salariale pour les militaires et d’autres incitatifs financiers, alors que les Forces armées canadiennes (FAC) sont confrontées à des problèmes de rétention de personnel et de recrutement depuis plusieurs années.
L’augmentation salariale, qui sera rétroactive au 1er avril, donne suite à une promesse électorale de M. Carney.
Le Canada n’a pas vu quelque chose comme ça de tout ce millénaire […] C’est un changement générationnel dont nous sommes fiers », s’est félicité le premier ministre en point de presse à la base militaire de Trenton, en Ontario, où se trouve une base militaire.
Il était entouré, pour l’occasion, d’une foule de membres des FAC se tenant à l’arrière-plan. La chef d’état-major, Jennie Carignan, et le ministre de la Défense, David McGuinty, étaient aux côtés de M. Carney.
Le premier ministre a réitéré que le monde devient de plus en plus incertain et dangereux, ajoutant que c’est dans ce contexte que son gouvernement a promis d’investir 9 milliards cette année pour renforcer la capacité militaire du Canada.
« Au cœur de ces investissements se trouvent les hommes et les femmes des Forces armées canadiennes », a-t-il dit tout en affirmant que ceux-ci n’étaient pas rémunérés à la hauteur des leurs sacrifices.
La hausse salariale annoncée vendredi ne passera pas par le salaire de base, mais par ce qui est appelé le « facteur militaire », soit une rémunération additionnelle qui vise à reconnaître « la nature unique et exigeante du service militaire », a expliqué le ministère de la Défense dans un document d’information détaillant l’annonce.
Avec l’augmentation du « facteur militaire », un soldat occupant un poste d’échelon 1 dans la force régulière de l’armée verra sa rémunération d’entrée augmenter de 20 %. L’augmentation sera de 13 % pour les membres de la force régulière qui se situent au 2e échelon, soit ceux qui ont le grade de capitaine de frégate ou de lieutenant-colonel.
Finalement, la hausse sera de 8 % pour les colonels et capitaines de vaisseau, de même que pour tout autre poste qui se retrouve plus haut dans la hiérarchie.
En plus de prévoir une augmentation salariale, les FAC offriront un montant forfaitaire pouvant atteindre 6000 $ pour ceux qui cumuleront plusieurs années de service.
Les recrues qui se joindront aux FAC pour occuper des postes où il manque particulièrement d’effectifs recevront aussi de généreuses indemnités. Par exemple, elles recevront 10 000 $ après avoir complété leur formation de base.
Les postes plus difficiles à pourvoir dans l’armée sont ceux qui relèvent de métiers techniques, comme ceux de techniciens médicaux et d’opérateurs en cybersécurité.
« Globalement, les métiers où on a de la misère, ce sont des métiers où on compétitionne avec d’autres, par exemple la fonction publique et le secteur privé », a résumé un représentant des FAC au cours d’un breffage technique destiné aux journalistes.
Ce dernier a indiqué que l’armée accuse un déficit de personnel d’environ 12 200 personnes, tous métiers confondus.
Le gouvernement de M. Carney a aussi annoncé vendredi qu’il bonifiait des primes offertes à divers membres des Forces armées canadiennes, comme à ceux qui doivent déménager fréquemment et à ceux qui sont éloignés de leur famille.
En tout, les mesures annoncées vendredi représentent des dépenses annuelles de 2 milliards, ont indiqué les responsables des FAC qui se sont adressés aux journalistes.
Questionné à savoir quel sera le retour sur investissement pour la population canadienne, M. Carney a répondu qu’il s’agira de « la sécurité de notre pays ».
« Ces augmentations de salaire et ces incitatifs vont nous aider à revitaliser et transformer le recrutement ainsi que la rétention, de même qu’à renforcer l’état de préparation des forces armées », a dit le premier ministre.
Les 2 milliards feront partie des 9 milliards que le gouvernement Carney a promis d’injecter en matière de défense. Cet investissement doit permettre d’atteindre, d’ici la fin 2025, l’une des cibles de l’OTAN, soit que les membres de l’organisation multilatérale dépensent l’équivalent de 2 % de leur PIB en défense.
Les alliés de l’OTAN ont récemment consenti à atteindre une nouvelle cible de dépenses de 5 % d’ici 2035.
Les membres de l’OTAN ont convenu d’un plan visant à investir l’équivalent de 3,5 % de leur PIB national dans les besoins essentiels en matière de défense, tels que les avions à réaction et autres équipements, et 1,5 % dans des domaines connexes, tels que les infrastructures et la cybersécurité.
Source: la presse