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À moins d’une semaine de la rentrée scolaire au Québec, et malgré les nouvelles mesures gouvernementales, il manque encore 3858 enseignants dans le réseau. À pareille date l’an dernier, on dénombrait 3420 postes vacants dans les écoles. Le ministre de l’Éducation justifie ces manques par une hausse plus élevée que prévu des besoins d’embauche.
Vendredi dernier, on vous disait : « Il va falloir créer 3700 postes supplémentaires par rapport à l’an passé ». Eh bien, croyez-le ou non, on n’est plus à 3700 postes à créer, on est à 6000!
a souligné le ministre Bernard Drainville lors d’une mêlée de presse durant laquelle il s’est fait sérieusement talonner.
C’est cette hausse imprévue des besoins de personnel enseignant qui expliquerait, selon lui, pourquoi les chiffres des postes restant à pourvoir sont plus élevés cette année que l’an dernier à pareille date.
Pendant qu’on diminue le nombre de postes à combler, le nombre de postes à créer, lui, ne cesse d’augmenter. […] Vous comprendrez que la ligne d’arrivée ne cesse de s’éloigner de nous, alors on court après la ligne d’arrivée.
Or, selon lui, la situation aurait été encore pire sans les nouvelles mesures gouvernementales. Le fait qu’on ait commencé l’affectation plus tôt [au début de l’été], ça nous a permis beaucoup plus tôt de pourvoir les postes restants et d’être en mesure de s’ajuster à ces milliers de nouveaux postes qu’il faut créer
, a assuré le ministre.
En octobre 2023, le Québec comptait 89 268 postes d’enseignants. À l’heure actuelle, les besoins sont estimés à 95 273. Pour expliquer cette hausse plus élevée qu’anticipé, M. Drainville a notamment invoqué l’immigration, mais aussi l’hypothèse que plus d’enseignants ont choisi de travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq.
Le ministre dit toutefois avoir espoir que le nombre de postes à pourvoir continuera de diminuer d’ici la rentrée, étant donné qu’il est passé de 5704 vendredi dernier à 3858 mercredi. Les 11 centres de services scolaires qui ont plus de 100 postes vacants doivent d’ailleurs fournir au ministère leur plan pour remédier à la situation.
Voici les six régions où la situation est la plus aigüe, selon les données du gouvernement (Nouvelle fenêtre) :
- Montréal : 1061 postes vacants (soit 5,1 % des postes)
- Montérégie : 776 postes vacants (4,6 %)
- Laurentides : 668 postes vacants (7,6 %)
- Capitale-Nationale : 193 postes vacants (2,4 %)
- Lanaudière : 187 postes vacants (3,3 %)
- Mauricie : 135 postes vacants (5,2 %)
Le ministre n’était pas en mesure non plus de préciser le nombre d’employés de soutien et de professionnels manquants. Ces données devraient être dévoilées en octobre.
Lundi, deux fédérations syndicales avaient fait une sortie publique et évalué les postes vacants dans leurs domaines respectifs à :
- 4500 postes d’employés de soutien (éducateurs en milieu scolaire, éducateurs spécialisés, secrétaires d’école, ouvriers spécialisés…);
- 1500 à 2000 postes de professionnels (conseillers pédagogiques, bibliothécaires, psychologues…).
Impossible, aussi, de chiffrer le pourcentage d’enseignants qui seront en classe sans avoir de brevet d’enseignement. On sait déjà qu’il y aura des profs qui n’ont pas de brevet, mais on veut qu’il y en ait le moins possible ou qu’ils soient allés chercher les 30 crédits nécessaires
pour obtenir la certification, a indiqué M. Drainville.
Source: Radio Canada