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Un nouveau bras de fer entre Québec et Ottawa se profile, cette fois-ci, en raison du service de télémédecine offert par les employeurs puisque le gouvernement fédéral pourrait mettre fin à cette pratique.
«C’est absolument essentiel de s’assurer dans notre système universel que le patient ne paie pas», a affirmé en conférence de presse le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland.
Le ministre Holland a indiqué lundi qu’il pourrait s’attaquer à cette forme de privatisation dans le domaine de la santé.
Selon l’interprétation du gouvernement fédéral de la loi canadienne sur la santé, ce serait au Régime de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) de couvrir ces frais.
Ainsi, pour «s’assurer que le système reste public», Mark Holland menace de déduire les montants équivalents des transferts fédéraux en santé.
RÉPLIQUE DE QUÉBEC
Au cabinet du ministre Dubé à Québec, on estime que la télémédecine offerte par les entreprises est complémentaire aux services publics.
«Le gouvernement fédéral devrait soutenir le système de santé en faisant sa juste part dans le financement plutôt que d’ajouter des contraintes, a déclaré le cabinet du ministre de la Santé du Québec. Ce nouvel empiétement dans les champs de compétences du Québec est inacceptable.»
De plus, selon le PDG du Conseil pour la protection des malades, cette pratique permet d’enlever une pression majeure sur le réseau public.
«Chez celles et ceux à qui les employeurs l’offrent, on dit qu’on règle 40% des problématiques de santé mineures», a mentionné Paul G. Brunet en entrevue.
«Il y a près d’un million de personnes au Québec qui attendent pour quelque chose de la part du réseau de la santé, a-t-il ajouté. Si vous dites à la RAMQ, ou que vous dites aux provinces, « désormais vous allez intégrer [la télémédecine] à vos soins », [je vous dis:] « Bravo ». Le problème, c’est que je ne suis pas certain que vous trouverez les ressources.»
La Chambre du commerce du Canada a par ailleurs écrit au ministre Holland pour souligner l’importance de ces programmes pour les entreprises.
«C’est pour attirer et garder les employés, mais c’est aussi un enjeu de productivité», a fait remarquer un représentant de la Chambre du commerce du Canada, Liam MacDonald.
M. MacDonald a également insisté sur le fait que c’est dans l’intérêt des entreprises de garder des employés en santé.
Dans cette nouvelle prise de bec entre Québec et Ottawa, jusqu’à 10 millions de personnes pourraient perdre l’accès aux services de télémédecine payés par l’employeur.
Si le gouvernement fédéral va de l’avant, ces changements pourraient entrer en vigueur au printemps de 2026.
Source: tvanouvelles