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Depuis sa campagne électorale en 2015 et même plusieurs mois après avoir remporté les élections, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, n’a eu de cesse d’annoncer que son pays sollicitait un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour un mandat de deux ans pour les années 2021 et 2022.
Et malgré sa réputation pacifique, le Canada n’agit pas comme un acteur international inerte ou en marge du concert des nations.
A terrific few days in New York working with @CanadaUN colleagues on our preparations for a #CanadaUNSC term if elected. Le Canada veut contribuer à l'élaboration d'approches tournées vers l'avenir pour résoudre les problèmes les plus graves de la planète. #Together pic.twitter.com/fPaHHmy1Wj
— Alan Hamson (@alan_hamson) November 25, 2019
Bien au contraire. Faire campagne pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU alors que le monde est en guerre contre la COVID-19 n’est pas contradictoire en soi. Car au conseil de sécurité de l’ONU «c’est là que ça se passe.» Et il faut y avoir une place dans un monde en pleine mutation.
Et c’est une aubaine aussi pour le Maroc qui a le dossier de son intégrité territoriale à défendre. Vu les excellentes relations entre Ottawa et Rabat, un siège canadien au Conseil de sécurité de l’ONU serait un soutien de poids à la cause marocaine.
Car sur les 15 membres du Conseil, il y a bien sûr les 5 permanents qui soufflent le chaud et le froid mais il y a aussi les 10 non-permanents dont le vote est extrêmement important.
Canada’s commitment to multilateralism drives our candidacy for the #UNSC.
⭕ Innovation on Financing and the #ElsieInitiative
⭕ Breaking down the silos in the @UN system
⭕ Responding to COVID-19#Together we can ensure that the UNSC serves the interests of all Member States. pic.twitter.com/96wkVuLrhF— Canada Mission UN (@CanadaUN) May 29, 2020
Aujourd’hui, les 10 non-permanents sont l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Belgique, l’Estonie, l’Indonésie, le Niger, la République Dominicaine, Saint Vincent et les Grenadines, la Tunisie et le Viêt Nam. En sachant que Pretoria et Berlin donnent du fil à retordre à Rabat sur le dossier du Sahara, le Maroc voterait bien pour une entrée du Canada en vue de rééquilibrer la composition du Conseil.
Mais la compétition s’annonce rude, notamment dans le groupe régional auquel le Canada est rattaché : la Norvège et l’Irlande luttent aussi pour gagner l’une des deux places non permanentes pour un mandat de deux ans qui débutera le 1er janvier 2021.
Or, sur les 193 États membres de l’ONU qui vont voter, 54 sont en Afrique. L’Organisation internationale de la Francophonie, qui regroupe une majorité de pays africains et dont est membre le Canada, s’est rangée derrière Ottawa qui a besoin de 128 voix pour obtenir l’un des deux fauteuils pour le mandat 2020-2021.
On est dans la dernière ligne droite. Le vote, qui était prévu initialement ce lundi 8 juin, a été reporté au 17 avec une date butoire fixée au 17 juillet.
De notoriété, l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar Hilale, entretient d’excellentes relations avec son homologue canadien, l’ambassadeur Marc-André Blanchard de la même façon que les relations sont très cordiales entre les ministres des affaires étrangères des deux pays et de leurs ambassadrices respectives.