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Deux tiers des Québécois voteraient Oui si François Legault déclenchait un référendum sur le rapatriement des pouvoirs en immigration. Mais les électeurs n’ont aucun appétit pour la tenue d’une telle consultation sectorielle afin d’envoyer un message à Ottawa, révèle un nouveau sondage Léger.
Le coup de sonde démontre que 65% des répondants voteraient pour le rapatriement des pouvoirs en immigration par le gouvernement du Québec, après répartition des indécis, si une consultation populaire avait lieu aujourd’hui (47% avant répartition).
Avec 560 000 immigrants temporaires sur son territoire, le gouvernement Legault martèle depuis des mois que le Québec a dépassé sa capacité d’accueil, si bien que le premier ministre caquiste a récemment ravivé l’idée de tenir un référendum sectoriel afin de réclamer le plein contrôle en la matière.
Mais l’idée laisse les électeurs de glace. Seuls 34% des répondants souhaitent être consultés à ce sujet.
«Les Québécois n’en veulent pas, de référendum. Ça ne veut pas dire qu’ils ne vont pas voter Oui», résume le sondeur Jean-Marc Léger.
Toutefois, une campagne référendaire comporte des risques, puisque l’aiguille risque de bouger en fonction des débats, rappelle le président de la firme Léger.
D’ailleurs, l’appui au rapatriement des pouvoirs en immigration et à la tenue d’un référendum sectoriel suit clairement les lignes partisanes. Dans les deux cas, les électeurs caquistes et péquistes sont en faveur, tandis que la majorité des libéraux, solidaires et conservateurs s’y opposent.
DISCOURS DE PSPP
La firme Léger a également sondé l’appui des Québécois à diverses idées mises de l’avant par le Parti québécois durant son Conseil national à Drummondville, il y a deux semaines.
Ainsi, l’idée d’un gel de l’immigration temporaire en attendant que le gouvernement revoie les cibles d’immigration reçoit l’assentiment de 67% des personnes sondées.
De la même façon, 47% des répondants croient qu’un Québec souverain permettrait d’assurer l’avenir du français, contre 40% qui rejettent cette affirmation.
Seulement 39% des personnes sondées estiment que le français disparaîtra si la province québécoise demeure dans le Canada, mais le sondeur fait remarquer que cet enjeu permet à Paul St-Pierre Plamondon d’aller grappiller des votes au sein de l’électorat caquiste.
«Avec ces arguments-là, il marque des points politiques. Ce n’est pas la majorité, mais c’est plus que son vote», note Jean-Marc Léger.
«EFFACER» LE QUÉBEC
Par contre, les affirmations du chef péquiste voulant que le Canada cherche à «écraser» ceux qui refusent de s’assimiler ne semblent pas trouver écho dans la population.
«Le Canada est passé de l’indifférence envers le Québec à une action concertée pour nous affaiblir, pour nous effacer même, à tous les points de vue», avait déclaré Paul St-Pierre Plamondon lors d’un discours très dur prononcé devant ses militants, il y a une dizaine de jours.
Mais les Québécois n’appuient pas cette lecture de l’histoire canadienne: seulement 33% croient que le Canada déploie une stratégie concertée pour nuire au Québec.
«Ça ne lui donne pas de votes de plus, ce terrain-là, fait remarquer Jean-Marc Léger. Les Québécois ne sont pas convaincus sur l’argument et politiquement ça ne lui permet pas d’aller plus loin.»
Méthodologie: Le sondage web a été mené du 19 au 21 avril 2024, auprès de 1026 répondants âgés de 18 et plus. Les résultats ont été pondérés afin d’assurer un échantillon représentatif de la population ciblée. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour tel échantillon est de ± 3,06%, et ce 19 fois sur 20.
Source: tvanouvelles