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La décision du gouvernement de reporter la réforme de la carte électorale provinciale suscite la grogne des préfets des Laurentides, qui affirment que maintenir la carte actuelle jusqu’en 2030 nuira au principe du poids égal d’un électeur pour les citoyens de leur région.
L’automne dernier, la Commission de la représentation électorale a présenté une proposition de révision de la carte électorale qui faisait disparaître une circonscription en Gaspésie et une dans l’Est de Montréal. Par contre, deux autres circonscriptions allaient voir le jour : Marie-Lacoste-Gérin-Lajoie, dans le Centre-du-Québec, et Bellefeuille, dans les Laurentides.
En février, plusieurs députés, tous partis confondus, avaient dénoncé ce projet de révision. Ils déploraient que la Gaspésie perde peu à peu son poids politique, et que la taille des circonscriptions devienne démesurée.
À la fin mars, le ministre responsable des Institutions démocratiques, Jean-François Roberge, a accepté la demande des partis d’opposition pour reporter la réforme de la carte électorale.
Le gouvernement déposera donc prochainement un projet de loi afin de conserver la carte électorale actuelle pour les élections de 2026. Il lancera dans un deuxième temps une réflexion sur les critères devant être pris en compte pour établir la prochaine carte, qui ne sera en vigueur qu’en 2030.
Dans un communiqué publié lundi matin, les sept préfets des Laurentides, de même que le maire de Mirabel, ont dénoncé ce choix du gouvernement.
« La Commission de la représentation électorale, qui se doit d’être une institution indépendante, a effectué un travail rigoureux par le biais d’analyses et de consultations. Celle-ci a déposé un projet permettant de rétablir le poids démocratique de deux régions qui vivent une croissance démographique importante, les Laurentides et le Centre-du-Québec », a soulevé le préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord et maire de Saint-Colomban, Xavier-Antoine Lalande.
« En mettant de côté le projet de révision de la carte électorale, les élus provinciaux ne tiennent pas compte des valeurs qui motivent le travail de la commission qui se résume par l’impartialité, l’indépendance, l’équité, la transparence, l’écoute et la compétence », a soutenu celui qui est aussi vice-président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides.
Les préfets des Laurentides ont rappelé que d’ici 2030, les écarts populationnels risquent de continuer de se creuser entre les régions. À leur avis, il deviendra difficile pour la Commission de la représentation électorale de maintenir le principe fondamental du poids égal d’un électeur.
« Faire marche arrière (concernant la réforme) signifierait non seulement de creuser le fossé entre les régions et les grands centres urbains, mais aussi des régions entre elles. Le maintien de cette avenue accentuerait la sous-représentation des citoyennes et citoyens des régions du Québec à l’Assemblée nationale, notamment celles et ceux de notre région, dont la population a augmenté de façon très importante dans les dernières années », a ajouté le préfet de la MRC des Laurentides et maire de Brébeuf, Marc L’Heureux, qui est également vice-président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides.
La révision de la carte électorale est effectuée pour que le Québec soit divisé en 125 circonscriptions d’environ 51 000 électeurs qui ont, autant que possible, des caractéristiques communes.
La loi prévoit une révision après deux élections générales, puisque les mouvements de population créent des inégalités de représentation.
Source: la presse