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Le Front commun a obtenu des augmentations salariales de 17,4 % sur cinq ans pour les 420 000 travailleurs du secteur public qu’il représente, selon des détails qui ont circulé en ligne.
Cette information a été publiée, puis retirée d’un communiqué du Front commun dans les derniers jours.
Sur le plan des salaires, le Front commun a obtenu des augmentations de 17,4 % sur cinq ans, lesquelles s’accompagnent d’une clause de protection du pouvoir d’achat pour chacune des trois dernières années de la convention collective, ainsi que de nombreuses améliorations des conditions de travail
, peut-on y lire.
À cela s’ajoutent des gains importants concernant les assurances collectives et les vacances, en plus d’éléments relatifs aux droits parentaux, à l’attraction et la rétention des ouvriers spécialisés et des psychologues notamment
, précise-t-on également.
En ce qui concerne le régime de retraite, quelques améliorations ont été obtenues et des reculs majeurs ont été évités. Le tout s’additionnant à plusieurs bonifications obtenues dans les ententes sectorielles.
Le Front commun intersyndical est composé de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) et de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
Un examen par les instances avant la présentation aux membres
Le regroupement, qui représente quelque 420 000 employés de l’État, est parvenu à une proposition d’entente de principe avec le gouvernement de François Legault le 28 décembre dernier, après avoir fait la grève pendant 11 jours non consécutifs.
Des instances de la CSQ, de la CSN, de l’APTS et de la FTQ commencent à se réunir aujourd’hui pour étudier la proposition du gouvernement. Elles doivent confirmer si le contenu des propositions d’ententes intervenues à la table centrale et à chacune des tables sectorielles constitue bel et bien une entente de principe globale. Le cas échéant, les syndiqués devront se prononcer sur les ententes lors d’assemblées générales.
Un optimisme prudent habite certaines employées du secteur public, après une période des Fêtes riche en rebondissements. Juste qu’on ne s’en aille pas vers une grève générale illimitée, c’est bon signe
, croit notamment Yolaine Morel, une technicienne en administration.
Certaines de ses collègues tentent également de voir le bon côté des choses, bien que les aléas de l’inflation continuent de les inquiéter.
Juste avec le taux d’inflation, c’est sûr que c’est ça qui nous affecte beaucoup. On est en début de carrière, alors on ne veut pas s’appauvrir
, note Sarah Marineau, elle aussi technicienne en administration. Selon les calculs au niveau de l’inflation, ça ne l’accote pas tout à fait
, estime pour sa part Sophie Hubert, aide pédagogique. Donc, dans une certaine mesure, on perd en pouvoir d’achat.
Cette dernière se réjouit toutefois des gains obtenus durant les négociations. L’offre salariale du gouvernement était d’abord de 9 % sur cinq ans. Le Conseil du Trésor l’a ensuite bonifiée fin octobre à 10,3 % pour la même période, puis à 12,7 % au début du mois de décembre.
Les conditions de travail, le nerf de la guerre
Jean-Michel Brunet, un enseignant au primaire membre de l’APEQ–FSE, croit que la nouvelle offre salariale est intéressante.
Est-ce que c’est suffisant? Tout va dépendre des conditions de travail qui vont venir avec, dit-il. Les conditions de travail sont très, très importantes. Pour moi, c’est le nerf de la guerre, parce que ça va toucher à la composition de la classe et à tout le soutien que mes élèves vont avoir. Mes conditions de travail sont aussi les conditions de travail des élèves.
L’accord obtenu par ses collègues du personnel de soutien déterminera aussi s’il approuvera ou non l’entente de principe.
On fait partie d’un front commun, soutient M. Brunet. On se tient ensemble et la solidarité ne s’arrête pas juste parce qu’on a eu une entente de principe.
Source: Radio Canada