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L’ambassadeur du Canada en Chine, Dominic Barton, a confirmé lundi qu’il va quitter ses fonctions à la fin de l’année. Son bref mandat aura été marqué par la libération des deux Michael, après plus de 1000 jours de détention.
Quand j’ai accepté le poste en 2019, le premier ministre Trudeau a placé au cœur de mes priorités la libération de Michael Kovrig et Michael Spavor et la gestion de notre relation avec la Chine, compte tenu des graves tensions liées au mandat d’arrestation aux fins d’extradition de Meng Wanzhou
, a-t-il expliqué dans une déclaration écrite.
« Aujourd’hui, Michael Kovrig et Michael Spavor sont de retour au Canada, et le gouvernement se trouve en meilleure position pour atteindre ses autres priorités diplomatiques avec la Chine. »
Travailler à obtenir la libération des deux Michael a été l’un des événements les plus importants de ma vie
, ajoute M. Barton, qui dit avoir été incroyablement touché par la bravoure et la résilience
des deux hommes et de leurs familles.
Dans une entrevue accordée au Toronto Star, qui a révélé la nouvelle de son départ lundi matin, M. Barton explique qu’il n’entendait pas faire une carrière de diplomate et que son départ est une décision personnelle
sans lien avec des politiques gouvernementales.
Le premier ministre Justin Trudeau a dit accepter la décision de M. Barton avec beaucoup de gratitude et de respect
, en soulignant qu’il a dirigé l’ambassade avec détermination, intégrité et compassion, alors que les relations entre nos deux pays se heurtaient à des défis de taille
.
« Ardent défenseur des droits de la personne et de la primauté du droit, sa grande priorité a toujours été d’obtenir la libération de Michael Kovrig et de Michael Spavor, qui avaient été détenus de façon arbitraire en Chine pendant deux ans et demi. »
Ex-directeur général mondial de la firme de consultants McKinsey et ex-conseiller économique du premier ministre Trudeau, M. Barton avait été nommé ambassadeur en septembre 2019, après que son prédécesseur, John McCallum, eut été remercié pour avoir fait commentaires malhabiles dans le dossier de Meng Wanzhou.
Les tensions perdurent
En entrevue à Radio-Canada, l’ex-ambassadeur canadien en Chine Guy St-Jacques, a rappelé que les tensions entre Ottawa et Pékin demeurent, malgré la libération des deux Michael et de Meng Whanzou, et qu’il conviendrait que le gouvernement Trudeau confie le poste bientôt vacant à un diplomate de carrière.
Les liens n’ont pas tous été rétablis. C’est encore une relation qui est glaciale […] et ça va prendre encore du temps avant que la confiance soit rétablie. Ça veut dire, du côté canadien, qu’il y a encore une exigence pour revoir en profondeur toute notre relation avec la Chine, et le point de départ, ce serait la défense et la promotion de nos intérêts et de nos valeurs
, a-t-il fait valoir.
« Le Canada serait bien servi à ce stade-ci si un diplomate de carrière qui a eu plusieurs affectations en Chine, qui parle la langue, [était] nommé pour essayer de rebâtir la relation, mais en étant très conscient à qui on a affaire, parce que la Chine de Xi Jinping est devenue un partenaire extrêmement difficile. »
M. St-Jacques s’est lui-même exclu de la course. Je pense que moi, je ne serais pas très bien reçu des autorités chinoises, je vais laisser la chance à quelqu’un d’autre
, a-t-il laissé tomber.
Source: Radio-Canada