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Le gouvernement Legault est prêt à se fixer un nouvel objectif de transformer 30 % du territoire du Québec en aires protégées d’ici 2030.
Vivement critiqué pour avoir favorisé des projets dans des régions éloignées et difficilement accessibles pour la population, le ministre de l’Environnement Benoit Charette profitera du Jour de la Terre, jeudi, pour annoncer des investissements qui permettront d’acquérir et de protéger des terres plus au sud de la province, donc davantage à la portée des citoyens.
En décembre dernier, le ministre était bien fier d’annoncer que le Québec avait atteint sa cible de protéger 17 % du territoire. Pourtant, plusieurs citoyens se sont sentis mis de côté. D’une part parce que le gouvernement a rejeté 83 projets proposés par des groupes et des communautés, mais aussi parce que la vaste majorité du territoire protégé se trouve au nord du 49e parallèle.
Benoit Charette se défend d’avoir concentré ses efforts pour protéger des territoires dans le nord du Québec. Lorsqu’on est en zone davantage nordique, ce sont des terres publiques, alors c’est plus facile à travers une décision gouvernementale de décréter des aires protégées, explique-t-il. Mais plus au sud, ce sont des terrains qui appartiennent à des entreprises, à des organismes, à des particuliers, alors il faut en faire l’acquisition.
Le gouvernement investira donc une somme de 40 millions de dollars pour acheter des terres qui seront protégées dans le sud du Québec. C’est l’organisme Conservation de la nature Canada qui s’assurera de mettre la main sur les terrains nécessaires pour créer des corridors d’aires protégées.
On ne parle pas de dizaines de milliers de kilomètres carrés
, prévient le ministre. Avec les 40 millions, le but n’est pas de couvrir de grandes superficies, mais bien de relier les aires protégées entre elles.
Objectif 2030
Par ailleurs, le gouvernement Legault souhaite agrandir le terrain de jeu des Québécois. Benoit Charette se dit prêt à s’engager à ce que les aires protégées passent de 17 % à 30% du territoire d’ici 2030.
Si une entente devait nous mener à 30 % comme objectif, on va s’y conformer
, affirme avec confiance le ministre. Le Québec est lié aux objectifs de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies, qui doit établir une nouvelle cible en octobre prochain.
Transformer 1 % du territoire en aire protégée équivaut à protéger 16 000 kilomètres carrés, soit 32 fois la superficie de l’île de Montréal. Pour y arriver, le gouvernement a changé quelques règles du jeu en faisant adopter en février dernier la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, qui prévoit de nouvelles catégories d’aires protégées dans lesquelles il est possible de poursuivre certaines activités économiques.
Par exemple, dans les aires protégées d’utilisation durable, on pourra mener des activités, qu’elles soient agricoles ou autres, mais dans une perspective de développement durable
, conclut le ministre Charette, qui espère ainsi augmenter la part d’aires protégées accessibles à la population.
Source: Radio-Canada