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Le premier débat entre les aspirants à la chefferie libérale aura lieu samedi, mais la bataille est déjà bien commencée. Les candidats se disputent les appuis et rivalisent pour la cueillette de dons depuis des semaines. Bilan de campagne à l’aube du choc des idées.
L’ex-ministre fédéral Pablo Rodriguez a mis la table. Avec l’appui de la députée indépendante Marie-Claude Nichols, annoncé vendredi, il veut se présenter comme le candidat rassembleur, compte tenu du fait qu’il compte sept autres soutiens au sein du caucus libéral, dont Frédéric Beauchemin, un ancien aspirant à la chefferie.
Il est également le candidat qui fait le mieux au chapitre du financement. En date du 2 mai, M. Rodriguez avait récolté 209 790 $ en dons, d’après les données du Directeur général des élections du Québec (DGEQ).
Charles Milliard, auparavant président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec, a quant à lui récolté cinq appuis parmi les députés du Parti libéral du Québec (PLQ) et souhaite incarner le renouveau
de la formation politique, qui a connu des résultats électoraux décevants depuis 2018.
Tandis que Karl Blackburn, jusqu’ici président du Conseil du patronat du Québec, gagne du terrain depuis qu’il a sauté dans la mêlée de façon tardive, au début d’avril. Avec le slogan On se retrouve
, il souligne l’expérience acquise comme député de Roberval de 2003 à 2007, et par la suite en tant qu’organisateur en chef et directeur général du parti.
À ce jour, aucun élu libéral ne s’est joint à sa campagne, mais d’anciens ministres l’ont fait, de même que des personnalités telles qu’Antoine Dionne-Charest, le vice-président actuel de la commission politique du PLQ et fils de l’ex-premier ministre libéral Jean Charest.
Les six débats prévus d’ici juin donneront lieu à un choc des idées, croit le président de la formation, Rafael Primeau-Ferraro. Ils ne seront pas d’accord sur tout, c’est le propre d’une course
, dit-il en entrevue avec Radio-Canada.
Celui de samedi porte sur le thème de l’économie et se tient à Laval. On avait prévu avoir une salle qui peut accueillir 100 à 150 personnes, mais on a reçu en date d’aujourd’hui plus de 500 inscriptions
, explique le président du PLQ. On est agréablement surpris de cet intérêt-là.
Les débats de la course à la chefferie du PLQ :
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3 mai, à Laval (Économie);
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4 mai, à Sainte-Anne-de-Bellevue (débat en anglais);
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10 mai, à Gatineau (Rassembler);
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22 mai, à Québec (Services publics);
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25 mai, à Trois-Rivières (débat de la Commission jeunesse);
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1er juin, à Rivière-du-Loup (Développement régional).
Il espère que la course obtiendra plus de visibilité qu’elle n’en a eu jusqu’ici. Le contexte politique a été très particulier au cours des derniers mois
, explique-t-il.
Peu de gens s’attendaient à ce qu’il y ait une course à la chefferie sur la scène fédérale, une élection fédérale et autant d’action sur la scène politique au sud de la frontière. Alors c’est certain que ça a retenu beaucoup d’attention.
Je pense que le mois de mai sera une occasion intéressante pour le PLQ
, ajoute Rafael Primeau-Ferraro, qui souhaite que le parti profite de l’occasion pour faire le plein de nouveaux membres.
Des candidats se lancent des pointes
Même si la campagne en cours n’a pas soulevé les passions jusqu’ici, elle n’a pas pour autant été sans histoire.
Durant un événement avec des militants le 13 avril à Sainte-Julie, par exemple, où les cinq aspirants chefs étaient invités à se présenter, Mario Roy a profité de sa tribune pour remettre en doute la candidature de Karl Blackburn.
Il a fait référence à une entrevue donnée par son adversaire la veille à l’émission Tout peut arriver, au cours de laquelle il a été question des pratiques de financement au sein des troupes libérales à l’époque.
À savoir qui peut mener le parti à la prochaine campagne électorale, il faut quelqu’un qui n’a pas de squelette dans le placard
, a dit Mario Roy.
Cette déclaration a donné lieu à un moment tendu
, selon un témoin de la scène. Karl Blackburn se serait immédiatement levé pour rappeler que son intégrité n’a jamais été remise en doute.
Son équipe n’a pas souhaité commenter l’incident.
Par ailleurs, un ancien ministre qui a rejoint l’équipe de M. Blackburn s’y est pris de façon remarquée pour l’annoncer. David Whissell, qui avait donné son appui à Charles Milliard, a affirmé par la suite ne plus croire que le candidat avait une organisation de premier niveau
.
Dans le clan Milliard, une source indique que M. Whissell n’était déjà plus impliqué dans la campagne et que les deux hommes ne s’entendaient pas sur les façons de faire.
Ces échanges, quoique anecdotiques, donnent le portrait d’une course qui s’anime.
Le prochain chef du PLQ doit être choisi le 14 juin prochain, à l’occasion d’un congrès qui aura lieu à Québec.
Source: Radio Canada