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Le chef libéral Mark Carney juge que son prédécesseur Justin Trudeau a nui au projet de réforme du mode de système électoral en affichant sa préférence pour un modèle au détriment des autres.
S’il est personnellement « ouvert » à l’idée de revoir le mode de scrutin, le premier ministre sortant a dit que le projet ne figurait pas dans ses priorités au moment où le gouvernement canadien doit affronter une tempête tarifaire.
« Nous ne l’avons pas dans notre plateforme, parce que gouverner, c’est établir des priorités, et compte tenu de l’ampleur des crises économique et sécuritaire auxquelles nous sommes confrontés […], cela ne figure pas dans la plateforme », a-t-il exposé en conférence de presse.
« Ce n’est pas le moment », a-t-il résumé en français.
Sans nommer Justin Trudeau, il a fait référence à l’échec de la réforme du système électoral, qui figurait dans la plateforme libérale de 2015. Le parti pris qu’avait l’ancien premier ministre en faveur d’un mode de scrutin préférentiel a possiblement fait dérailler le projet, a avancé Mark Carney.
« Un premier ministre devrait être neutre et objectif sur ces enjeux pour qu’on n’ait pas l’impression qu’il fait pencher la balance d’un bord ou de l’autre durant le processus, s’il y en a un qui s’enclenche », a-t-il fait valoir.
« Et si on regarde ce qui est arrivé dans le passé, c’est probablement ce qui a empêché, en partie, le projet d’avancer », a-t-il complété.
L’automne dernier, Justin Trudeau a exprimé son regret de n’avoir pas utilisé la majorité dont il disposait de 2015 à 2019 pour implanter le mode de scrutin qu’il privilégiait personnellement – le vote préférentiel. Il l’a réitéré lorsqu’il a tiré sa révérence en janvier dernier.
Des surtaxes « très préoccupantes » pour l’aciérie
Le chef libéral était de passage vendredi chez Algoma Steel, un important producteur d’acier. Ici, les droits de douane de Donald Trump sont évidemment « très préoccupants » pour la compagnie et les travailleurs », a noté la directrice des affaires corporatives de l’entreprise sidérurgique, Laura Devoni.
Sans vouloir entrer dans les détails des pertes financières liées à l’imposition des surtaxes, elle a évoqué des sommes de « plusieurs millions par mois », ce qui a forcé l’entreprise à mettre à pied temporairement une trentaine d’employés, sur un total d’environ 2700.
Faire sortir le vote ontarien
Dans la ville ontarienne de Sault Ste. Marie, le chef libéral est venu appuyer son candidat Terry Sheehan, qui l’avait emporté de justesse au scrutin de 2021. Mark Carney n’a pas manqué de lancer un appel au vote, en ce jour 34 de la campagne électorale.
« Lundi, les Canadiens choisiront quel premier ministre va se tenir debout pour eux. Je demande votre vote, pour des raisons positives, peu importe pour quel parti vous avez voté dans le passé », a-t-il dit en dirigeant son regard vers la caméra.
Après cet arrêt dans la ville frontalière connue pour ses écluses reliant le lac Supérieur au fleuve Saint-Laurent, l’avion du Parti libéral s’envole vers la grande région de Toronto (aussi appelée le GTA, pour Greater Toronto Area), très lucrative en termes de sièges.
Le chiffre à surveiller le soir du 28 avril est 172.
Il s’agit là du nombre de sièges, sur un total de 343, qu’un parti doit remporter pour former un gouvernement majoritaire. En date du 25 avril, le site d’agrégation de sondages 338Canada plaçait les libéraux au-delà de ce seuil.
Le chef libéral n’a pas réclamé explicitement l’élection d’un gouvernement libéral majoritaire, contrairement à ce qu’a fait la candidate et ministre sortante des Affaires étrangères Mélanie Joly. Invité à dire s’il voudrait sceller un pacte de gouvernance avec le Bloc québécois, il n’a pas voulu spéculer.
Source: la presse