Carney doute des intentions de Poilievre

21 avril 2025
Carney doute des intentions de Poilievre

Assahafa.com

Le chef libéral Mark Carney estime qu’on ne peut croire sur parole son adversaire conservateur Pierre Poilievre lorsque ce dernier jure ne pas vouloir recourir à la disposition de dérogation pour s’attaquer au droit à l’avortement.

« Au Canada, l’avortement est un droit. Le débat devrait être clos. C’est non négociable », a lancé le premier ministre sortant dans son allocution d’ouverture lors d’une conférence de presse à Charlottetown, dimanche matin.

« Pierre Poilievre s’est engagé à utiliser la clause dérogatoire pour outrepasser vos droits constitutionnels. À partir du moment où on commence à outrepasser ces droits, où cela s’arrête-t-il ?, a-t-il enchaîné. La Charte existe pour protéger les citoyens, en particulier les plus vulnérables, des politiciens. »

Le Parti conservateur a démenti avoir l’intention d’invoquer ce que l’on appelle aussi la clause nonobstant afin de suspendre le droit à l’avortement. Le chef Pierre Poilievre a également affirmé que le droit à l’avortement serait inclus dans sa plateforme.

Invité à préciser ses propos, Mark Carney a brandi l’argument de la pente glissante.

Ce n’est pas une accusation, c’est un fait. Il veut ignorer la Constitution de notre pays, les droits et libertés de tous les Canadiens et Canadiennes. Il veut ignorer, supprimer, une décision de la Cour suprême. On commence là, mais on finit où ?

 Mark Carney, chef du Parti libéral du Canada

« Ça, c’est la question. C’est la raison pour laquelle c’est la job du premier ministre de défendre le Charte des droits et libertés », a-t-il ajouté. Le chef libéral a soutenu que tous les aspirants députés libéraux étaient en faveur du maintien de ce droit.

« Il n’y en a pas [de candidats contre l’avortement] », a-t-il tranché.

À la défense des déficits

Le premier ministre sortant est revenu sur son cadre financier, dimanche, en arguant que le climat de guerre commerciale et d’incertitude économique mondiale ne permettait pas de revenir à la tradition des budgets équilibrés qui ont jalonné les années Chrétien et Martin.

« Nous sommes dans la pire crise de notre vie », a-t-il plaidé. Car « la réorganisation fondamentale de notre relation avec les États-Unis et l’économie mondiale » exige du gouvernement fédéral qu’il dépense pour ensuite « catalyser » ces investissements, a-t-il détaillé.

« Nous avons une approche très prudente pour ce qui est de la réduction de coûts, et je m’attends à ce que nous surpassions ces objectifs de réduction de coûts », a aussi fait valoir le premier ministre sortant en réponse à la question d’un journaliste.

La plateforme libérale chiffrée dévoilée samedi passé a pu être de nature à étonner ceux qui espéraient voir Mark Carney recentrer le parti sur le plan économique et tourner la page sur les années Trudeau.

Le Parti conservateur a tiré à boulets rouges sur le cadre financier libéral.

La formation de Pierre Poilievre n’a toujours pas déposé le sien. Selon certains médias, cela se ferait mardi, au lendemain de la dernière journée de vote par anticipation, alors que des millions de citoyens auront déjà exercé leur droit de vote.

Tarification sur le carbone : quel effet dans les Maritimes ?

Le chef a donné le coup d’envoi à la dernière semaine de la campagne dans les Maritimes, où le Parti libéral détenait 23 des 32 sièges au moment de la dissolution du Parlement – un de ces sièges appartenait au libéral Andy Fillmore, depuis devenu maire de Halifax, et les huit autres appartenaient aux conservateurs.

L’étoile libérale avait cependant considérablement pâli dans la région au cours des dernières années, la taxe sur le carbone y étant très impopulaire.

L’ancien premier ministre Justin Trudeau avait pris acte de ce fait – et de la grogne qui couvait au sein de son caucus de l’Atlantique – et annoncé une première brèche dans le programme en octobre 2023. À son premier jour comme premier ministre, Mark Carney a signé l’arrêt de mort du volet pour les consommateurs.

Le Parti conservateur comptait faire de l’élection un référendum sur celle-ci, mais il s’est finalement fait couper l’herbe sous le pied. Le premier ministre sortant plaide que ce geste a été motivé par la division que cette mesure avait suscitée.

Lorsqu’il évoque l’abandon de la tarification sur le carbone dans ses rassemblements partisans, sur les routes de la campagne, le chef libéral est pratiquement toujours applaudi.

Source: la presse

Derniers articles
Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Nous partageons également des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de médias sociaux, de publicité et d'analyse.
j'accepte!