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Le ministre Benoit Charette veut faire « un premier portrait » de la situation au Québec en matière de lutte contre le racisme en juin.
Lors de sa nomination, le 24 février, il s’est engagé à répondre aux 25 recommandations du rapport du Groupe d’action contre le racisme. Le ministre veut ainsi montrer le rythme auquel le travail avance.
Moi, dès le mois de juin, j’aimerais pouvoir présenter un premier portrait de situation
, affirme Benoit Charette, qui aimerait pouvoir dire, sur les 25 recommandations, où nous en sommes, et rendre ces données-là publiques
.
Le ministre participera aujourd’hui au lancement de la Semaine d’actions contre le racisme et pour l’égalité des chances. Il veut dissiper les doutes soulevés par son double emploi de ministre de l’Environnement et de ministre responsable de la Lutte contre le racisme.
Il promet par ailleurs de faire une reddition de comptes publique de façon régulière, jusqu’à ce que les 25 recommandations soient réalisées. Est-ce que ce sera une fois ou deux fois l’an par la suite?
, s’interroge-t-il.
Quoi qu’il en soit, ce sera le plus souvent possible pour s’assurer, et rassurer la population qu’aucune mesure ne tombe entre deux chaises ou qu’on tente de l’éviter
, affirme-t-il.
Le ministre ne pourra cependant pas compter sur de nouvelles enveloppes budgétaires pour arriver à ses fins. Il ne faut pas s’attendre à découvrir dans le budget de son collègue des Finances, Eric Girard, des sommes qui seront directement consacrées à la lutte contre le racisme, prévient-il.
Je suis arrivé en poste à la veille de la fermeture du budget, pour reprendre notre jargon, donc c’était difficile de faire des représentations en ce sens-là
, explique M. Charette.
Le ministre devra donc se contenter pour le moment de l’enveloppe de 200 millions de dollars sur 5 ans que le gouvernement avait prévue, dans son dernier budget, pour répondre aux recommandations du rapport Viens et de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).
Benoit Charette ne croit pas pour autant que cela l’empêchera de respecter ses engagements : La plupart des mesures sont implantées à travers les ministères qui, eux, ont des budgets pour les réaliser
, soutient-il.
À ce chapitre, il évoque ses discussions pour contrer le profilage racial avec la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. Un rapport recommandait de rendre obligatoires l’interdiction des interpellations policières aléatoires et la création de patrouilles mixtes.
Il faut s’attendre à des mesures qui y répondront dans la réforme de la police sur laquelle planche la ministre Guilbault, selon Benoit Charette. C’est une des actions qui sera réalisée, dit-il. À ce moment-ci, je ne peux pas vous dire la forme que ça va prendre, mais depuis ma nomination, il y a déjà eu des rencontres à ce sujet.
Changement de mentalité
Outre les sommes investies, c’est le message de tolérance zéro envers les actes racistes au sein de l’administration publique que le ministre veut passer.
Il revient sur les tristes événements qui sont survenus au CISSS de Lanaudière : d’abord la mort de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette et, plus récemment, le traitement réservé par le personnel du CLSC de Joliette à une autre membre de la nation atikamekw, Jocelyne Ottawa.
Par le passé, dit-il, on entendait très peu parler de congédiement suite à des manquements. En quelques semaines, quatre congédiements ont été confirmés, donc ça veut dire une chose : il y a un mot d’ordre, c’est tolérance zéro au Québec.
Des sanctions qui, selon lui, démontrent qu’il y a bel et bien un changement de mentalité en cours. S’il y a des gens qui sont plus récalcitrants et qui posent des gestes déplorables, eh bien, maintenant, ils savent qu’il y a une sanction bien possible : celle du congédiement. C’est le mot d’ordre que l’on envoie dans toute l’administration publique
, conclut-il.
Source: Radio-Canada