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La communauté anglophone du Québec affirme ne pas faire confiance au gouvernement provincial en matière de protection de ses droits linguistiques et rejette toute diminution du rôle du fédéral dans ce domaine.
Dans un document publié vendredi, le gouvernement Legault a déclaré qu’il détenait en premier lieu
la responsabilité d’assurer la vitalité de la communauté anglophone au Québec et de répondre à ses préoccupations et enjeux particuliers.
Le gouvernement du Québec ajoute qu’il veut prendre une position de leadership au sein de la francophonie canadienne, étant donné les besoins spécifiques de promotion et de protection du français en tant que langue minoritaire à l’échelle canadienne.
C’est le français qui a besoin de soutien. Ça ne veut pas dire qu’il faut diminuer les droits ou le rôle que la communauté anglophone peut jouer ici au Québec
, affirme la ministre responsable des Relations canadiennes au sein du gouvernement Legault, Sonia LeBel.
Méfiance du côté des anglophones
Le Quebec Community Groups Network demande quand même à Ottawa de ne pas abandonner ses responsabilités à l’égard des anglophones du Québec dans la réforme à venir de la Loi sur les langues officielles.
Selon la présidente du rassemblement d’organismes communautaires, Marlene Jennings, il est impensable pour les anglophones du Québec de compter sur le gouvernement provincial dans ce domaine. Mme Jennings note que dans plusieurs causes qui ont été devant les tribunaux, le Québec s’est rallié à des gouvernements provinciaux plutôt que de défendre les droits des minorités francophones au pays.
On veut promouvoir le français comme langue commune et primaire au Québec, mais pas au détriment de nos droits
, affirme-t-elle, en entrevue à Radio-Canada.
Mme Jennings ajoute qu’Ottawa a un bien meilleur historique en matière de soutien aux communautés en situation minoritaire et qu’un recul sur la protection des anglophones au Québec pourrait mener à un recul pour les francophones dans le reste du pays.
Joly prépare son plan
Un livre blanc sur la question des langues officielles sera bientôt déposé à Ottawa sous la gouverne de la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly. Le but est de lancer un débat sur la question avant de proposer une réforme de la Loi sur les langues officielles.
En entrevue, Mme Joly promet aux anglophones du Québec qu’Ottawa veillera à ses obligations constitutionnelles en matière de protection des minorités linguistiques au Canada.
Elle affirme que cela n’empêchera pas le gouvernement fédéral d’offrir un meilleur soutien à la langue française, qui souffre de la présence dominante de l’anglais sur les plateformes numériques et dans les échanges commerciaux à l’échelle planétaire.
Oui, on a deux langues officielles, mais la langue française est une langue qui fait face à de nouvelles menaces
, dit-elle. On veut travailler dans le même sens que le gouvernement du Québec. Et puis en même temps, on va faire notre boulot, nous le gouvernement fédéral, dans notre champ de compétence.
Mme Joly ajoute qu’elle trouve que la volonté de Québec d’agir en tant que défenseur des communautés francophones à l’extérieur de la province est une bonne nouvelle.
Les francophones en situation minoritaire ont besoin de tous les alliés possibles et impossibles
, dit Mme Joly.
Source: Radio-Canada