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Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, se lancera-t-il dans la course pour succéder au premier ministre Justin Trudeau ? L’élu de la Colombie-Britannique n’a pas voulu préciser ses intentions jeudi.
J’y ai réfléchi sérieusement et je ferai une sorte de déclaration dans les prochains jours », a-t-il répondu lors d’une téléconférence pour faire le point sur sa visite de deux jours à Washington, aux États-Unis.
Certaines de ces considérations sont personnelles, mais d’autres sont liées au rôle que je joue actuellement au sein du comité [du Cabinet sur les relations] canado-américaines. »
Le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne ont tous renoncé à se lancer dans la course à la direction du Parti libéral du Canada (PLC) en raison de leurs rôles importants pour contrer la menace tarifaire américaine.
Le ministre Wilkinson a reconnu qu’il n’y a pas de « dossier plus central » que celui de l’énergie et des ressources naturelles dans ce contexte. La veille, le premier ministre Justin Trudeau et ses homologues des provinces et des territoires se sont mis d’accord sur un point litigieux, celui de couper les exportations d’énergie vers les États-Unis, à l’exception de la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith.
« Tout est sur la table », a signalé M. Trudeau à l’issue de leur rencontre mercredi.
Le Canada pourrait donc cesser d’acheminer de l’électricité, du pétrole et du gaz naturel vers les États-Unis si le président désigné Donald Trump impose des tarifs douaniers de 25 % comme il menace de le faire.
« Que je sois membre du Cabinet ou pas, je suis très concentré sur le fait de m’assurer que le gouvernement est bien équipé pour y faire face », a indiqué M. Wilkinson.
Mark Carney se lance
L’ex-gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, annoncera officiellement qu’il veut devenir le prochain chef du PLC jeudi après-midi à Edmonton, en Alberta. Il a l’appui de l’ex-ministre de l’Environnement, Catherine McKenna, qui avait mis en place la taxe sur le carbone.
Celui-ci que les conservateurs ont surnommé « Carbon Tax Carney » a toutefois pris ses distances de cette politique lors de son entrevue plus tôt cette semaine à l’émission américaine The Daily Show. Il est l’envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique.
Nous devons le faire de manière à ce que les Canadiens n’en paient pas le prix aujourd’hui », avait-il affirmé.
L’ex-ministre des Finances et ex-vice-première ministre, Chrystia Freeland, prendra aussi ses distances face à cette politique phare du gouvernement Trudeau, a indiqué une source dans son entourage. Elle doit annoncer son entrée dans la course libérale au cours des prochains jours.
Elle a reçu l’appui jeudi du député terre-neuvien, Ken McDonald, l’un des députés qui avait mené la fronde contre Justin Trudeau au caucus libéral l’automne dernier.
Elle dispose de plusieurs autres appuis au Québec, dont celui de la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Diane Lebouthillier. Elle considère que Mme Freeland est « la meilleure pour incarner le changement » dont le PLC a besoin « à un moment critique pour l’avenir » du Canada.
Elle a affronté Trump. Elle a renégocié l’ALENA. Elle a tenu tête à Poutine », a rappelé le ministre de la Santé, Mark Holland, sur X. Elle a donc deux appuis au sein du Cabinet à ce jour.
La démission de Mme Freeland le jour où elle devait présenter sa mise à jour économique en décembre a plongé le gouvernement dans une crise et a mené le premier ministre Trudeau à démissionner à son tour. Il demeure toutefois en poste jusqu’à ce que son successeur soit choisi.
Karina Gould, actuellement leader du gouvernement à la Chambre des communes, veut aussi se lancer. Elle compte se présenter comme la personne qui peut reconstruire la formation politique.
Elle a l’appui de Sheila Copps, qui a été ministre du Patrimoine canadien dans le gouvernement de Jean Chrétien. Pour elle, Mme Gould représente l’avenir du parti non seulement à cause de son âge – 37 ans –, mais également à cause de ses qualités.
Trois autres candidats moins connus – le député mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse Jaime Battiste, le député ontarien Chandra Arya et l’ancien député libéral de la région de Montréal Frank Baylis – ont indiqué avoir l’intention de se lancer dans la course.
Le nom du prochain chef libéral sera connu le 9 mars.
Source: la presse