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Le premier ministre Justin Trudeau fait monter en grade huit députés – dont deux du Québec – dans le cadre d’un remaniement sur fond de crise politique.
Le Québec compte deux nouveaux visages dans le Conseil des ministres dévoilé vendredi à Rideau Hall, où la gouverneure générale du Canada Mary Simon a procédé à la cérémonie d’assermentation.
La députée d’Outremont, Rachel Bendayan, devient ministre des Langues officielles et ministre associée à la Sécurité publique, tandis que la députée de région de Sherbrooke, Élisabeth Brière, devient ministre du Revenu national, en remplacement de Marie-Claude Bibeau, qui compte briguer la mairie de Sherbrooke.
Le député de longue date de la région d’Ottawa, David McGuinty, accède au cabinet en devenant ministre de la Sécurité publique – un ministère avec lequel il est familier puisqu’il a été à la barre du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement depuis plusieurs années.
L’élu de la région de Toronto, Nathaniel Erskine-Smith, qui est considéré comme un électron libre, devient ministre du Logement, succédant à Sean Fraser, qui a annoncé lundi qu’il ne briguera pas les suffrages au prochain scrutin.
Le député de Winnipeg-Sud, Terry Duguid, est nommé ministre des Sports et ministre responsable du Développement économique Canada pour les Prairies remplaçant Dan Vandal à la table du cabinet pour le Manitoba qui ne sera pas candidat aux prochaines élections.
La ministre des Anciens combattants, Ginette Petitpas-Taylor, devient pour sa part présidente du Conseil du Trésor. Anita Anand, qui était responsable de ce ministère tout en étant aux Transports, devient ministre des Transports et du Commerce intérieur.
Enfin, Joanne Thompson, une députée de Terre-Neuve-et-Labrador, occupera le poste de ministre des Aînés.
Les ministres influents comme le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, le ministre de l’Immigration, Marc Miller, le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et la ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, conservent leurs responsabilités.
Remaniement sur fond de crise
Devant le mécontentement qui s’intensifie au sein de son parti, le premier ministre Justin Trudeau joue sa dernière carte en remaniant son cabinet en profondeur avant de prendre la décision la plus importante de sa carrière : rester en poste ou démissionner.
« Notre équipe se concentrera sur ce qui compte le plus pour les Canadiens : rendre la vie plus abordable, faire croître l’économie et créer de bons emplois pour la classe moyenne. Ensemble, nous continuerons à bâtir un avenir prometteur pour la classe moyenne et l’ensemble des Canadiens », a indiqué Justin Trudeau.
Cette déclaration écrite est la seule que fera le premier ministre en ce jour de remaniement, lui qui ne s’est pas exprimé publiquement depuis la démission retentissante de sa ministre des Finances et vice-première ministre Chrystia Freeland, lundi dernier.
Ce jeu de chaises musicales survient alors que les rumeurs sur l’avenir politique de Justin Trudeau vont dans tous les sens. Il a d’ailleurs multiplié les appels au cours des derniers jours afin de tâter le pouls de certains de ses ministres. Certains l’ont exhorté à rester en selle, tandis que d’autres lui ont conseillé de tirer sa révérence.
Évidemment, tous ceux qui ont prêté serment vendredi à Rideau Hall ont dit avoir confiance en lui.
Il est peu probable que ces changements permettent de calmer la grogne au sein du caucus libéral. La liste des députés libéraux qui réclament publiquement le départ de Justin Trudeau ne cesse de s’allonger au fil des jours. Jusqu’ici, 18 élus libéraux ont déclaré à visage découvert que le premier ministre devait passer le flambeau.
Le député libéral de la région de Montréal, Anthony Housefather, fait partie du nombre, tout comme sa collègue de Brossard–Saint-Lambert, Alexandra Mendès.
« Politique 101. Pas un seul Canadien ou député qui souhaite un changement de leadership ne va changer d’avis parce qu’il y a un remaniement ministériel », a lâché le député Housefather sur le réseau X quelques heures avant l’annonce des changements à l’équipe ministérielle.
« J’ai écouté mes électeurs au cours des derniers mois et il est clair, après les évènements de lundi, que je ne peux plus appuyer notre chef et premier ministre […] pour diriger notre parti aux prochaines élections générales », a écrit Mme Mendès.
Les changements apportés à l’équipe ministérielle s’imposaient depuis un moment : plusieurs ministres ont annoncé au cours des dernières semaines qu’ils ne se représenteraient pas lors de la prochaine campagne électorale, alors que d’autres ont démissionné.
Source: la presse