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Dans la nuit du 2 au 3 novembre 2024, la plupart des Canadiens devront reculer leurs montres d’une heure pour passer à l’heure normale. Au Québec, ce changement d’heure pourrait bien être le dernier.
Cette fin de semaine, il sera possible de rattraper un peu de sommeil avec le changement d’heure, qui aura lieu précisément dimanche à 2 h du matin : à 2 h, il sera donc 1 h.
Seuls la Saskatchewan et le Yukon – qui ont respectivement aboli cette mesure en 1966 et en 2020 – de même que certaines parties de la Colombie-Britannique ne le feront pas.
Vestige de la Première Guerre mondiale, le changement d’heure permet aux provinces et territoires canadiens de maximiser la lumière du jour, d’accroître la production et d’économiser sur les coûts d’énergie.
Ce rituel, qui revient chaque année le premier dimanche de novembre et le deuxième dimanche de mars, fait toutefois débat depuis des décennies dans différentes provinces.
Cette année, le gouvernement Legault a annoncé qu’il se penchait pour la première fois sur la possibilité d’abolir cette pratique sur son territoire.
Bientôt la fin de la mesure au Québec?
Le temps est venu de réfléchir à la possibilité d’abolir le changement d’heure et de garder une seule et même heure toute l’année
, a déclaré le ministre québécois de la Justice, Simon Jolin-Barrette, lors d’un point de presse, le 22 octobre.
Le ministre a notamment annoncé le lancement d’une consultation publique à ce sujet. Celle-ci a lieu en ligne sur le site du gouvernement du Québec, du 22 octobre, jusqu’au 1er décembre.
Il s’agit d’un questionnaire […] qui a été élaboré afin que toutes les personnes intéressées puissent participer à cette réflexion collective
, explique-t-on sur le site du gouvernement.
En suspens
Il n’y a pas qu’au Québec où l’on songe à abolir cette tradition. L’Ontario réfléchit aussi à la question.
En octobre 2020, le député provincial Jeremy Roberts, qui représente la circonscription d’Ottawa Ouest-Nepean, avait déjà déposé un projet de loi en ce sens pour l’Ontario.
La province souhaitait toutefois que ses deux plus grands voisins, le Québec et l’État de New York, soient de la partie avant de procéder à ce changement.
Des démarches similaires sont engagées en Colombie-Britannique, ainsi que dans les États de Washington, de l’Oregon et de la Californie, qui envisagent de passer de façon permanente à l’heure d’été.
Du côté de l’Alberta, un référendum pour abolir le changement d’heure a eu lieu en 2021. Les Albertains ont toutefois rejeté de justesse le passage à l’heure d’été permanente, en décidant de conserver la mesure.
Néfaste pour la santé
, disent des experts
Selon des études menées dans le monde depuis les années 2000, il existe un lien entre le changement d’heure et l’augmentation des accidents de la route, la baisse de la productivité des employés ou encore les risques accrus de dépression et de crise cardiaque.
Ce qui est montré du doigt par ces experts, c’est le dérèglement de l’horloge biologique chez les humains. Ils rappellent notamment que le cycle de 24 heures par jour est codé dans notre ADN et qu’il est fondamental pour notre santé.
Il est évident qu’il faut cesser de changer d’heure deux fois par année, car ces changements ont de grands impacts
, a déclaré le directeur du Laboratoire de recherche sur le sommeil à l’Université de Montréal, le Dr Roger Godbout, lors d’une entrevue accordée le 24 octobre pour l’émission Fin PM.
Le sommeil, nos rythmes biologiques sont contrôlés par une horloge qui est extrêmement fragile et dès qu’on la bouscule un peu, il y a énormément de conséquences dans différents domaines qui apparaissent tant sur le domaine de la santé physique, la santé mentale, les habiletés cognitives, les habiletés motrices
, a expliqué le Dr Godbout.
Selon lui, il faudrait choisir l’heure normale de l’Est si le gouvernement en venait à abolir le changement d’heure.
Même son de cloche pour le professeur du Département de psychologie de l’Université d’Ottawa, Joseph de Koninck, qui accueille favorablement les initiatives des différents gouvernements canadiens pour mettre fin au changement d’heure.
L’idéal serait l’heure normale, avec laquelle les humains ont évolué, c’est-à-dire au moment où le soleil est tout de suite au-dessus de nous, avec le maximum d’illumination à midi.
Source: Radio Canada
