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Quatre ministres libéraux ne se représenteront pas aux prochaines élections fédérales, ce qui forcera Justin Trudeau à procéder à un remaniement cet automne.
Les ministres qui ont choisi de partir sont Marie-Claude Bibeau (Revenu national), Filomena Tassi (Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario), Carla Qualtrough (Sports) et Dan Vandal (Affaires du Nord).
Une source gouvernementale a confirmé à La Presse l’information d’abord rapportée par Radio-Canada.
La ministre Bibeau n’avait pas caché pas qu’elle était en réflexion sur son avenir politique à Ottawa.
« Être à Ottawa, c’est loin de la maison, alors c’est une réflexion. Mais une chose est sûre, c’est que mon cœur et ma tête demeurent du côté de Justin Trudeau et de l’équipe libérale », disait-elle à la mi-septembre. Elle n’a pas fermé la porte à l’idée de briguer la mairie de Sherbrooke.
Dans le cas de la ministre Tassi, la surprise n’est pas non plus énorme.
Elle avait cédé ses responsabilités de ministre des Services publics et de l’Approvisionnement en août 2022, après avoir demandé au premier ministre de prendre un pas de recul afin d’avoir davantage de temps pour s’occuper de son mari aux prises avec de sérieux problèmes de santé.
J’ai décidé de ne pas me présenter à la prochaine élection fédérale. Les raisons derrière ma décision sont personnelles — il est temps pour moi d’être plus proche de la maison, avec ma famille », a écrit la députée de l’Ontario sur le réseau X.
En ce qui a trait à Carla Qualtrough, des rumeurs circulaient aussi sur ses intentions. L’élue de la Colombie-Britannique, qui a toujours été considérée comme une ministre solide, avait accédé au conseil des ministres dès sa première victoire électorale, en 2015.
Le dernier de ce quatuor de ministres sur leur départ est Dan Vandal, du Manitoba. Lui aussi était de la cuvée 2015.
Des 38 ministres nommés au Cabinet à la suite du scrutin de 2021, environ le tiers (13 ministres en tout) n’y seront plus lorsque le premier ministre Trudeau procédera à un remaniement, ce qui doit avoir lieu « dans les prochaines semaines », selon une source gouvernementale.
Évidemment, ce scénario tient dans la mesure où le gouvernement n’est pas renversé d’ici là.
Fronde en vue
Les départs annoncés jeudi surviennent dans un contexte extrêmement difficile pour le premier ministre.
Son leadership est contesté par des élus libéraux, et tout indique que la rencontre hebdomadaire du caucus de mercredi prochain sera des plus houleuses.
Il est question que des députés montent au front pour demander à Justin Trudeau de partir, d’après ce que le réseau CTV et le quotidien The Globe and Mail ont rapporté mercredi.
Le bureau du premier ministre n’a pas voulu commenter l’affaire.
Quant au principal intéressé, il avait refusé de commenter les « processus internes du parti » lorsqu’on a parlé des tentatives de l’évincer en marge de la conférence de presse sur la crise avec l’Inde, lundi dernier.
Le lendemain, sur les ondes de CBC, Sean Casey réclamait ouvertement la démission de Justin Trudeau. Un autre, Anthony Housefather, n’a pas voulu dire à CTV s’il appuyait le capitaine libéral.
Des ministres qui sont toujours en poste ont réitéré ces derniers jours leur appui à Justin Trudeau.
C’est lui le premier ministre […] C’est lui qui va prendre sa décision. Un point c’est tout », a notamment dit à Radio-Canada la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly.
On entend beaucoup de mécontentement chez les élus des provinces de l’Atlantique, où la rafle de 2015 – les libéraux avaient fait main basse sur les 32 sièges disponibles – semble bien lointaine.
Mais on est aussi inquiet à Toronto et dans sa banlieue (le « 905 »), où les conservateurs de Pierre Poilievre pourraient faire de sérieux dommages.
Et au Québec ? Il y a une grogne, mais une moins grande propension au coulage d’informations, a chuchoté un membre de la députation québécoise, sans aller plus loin.
Source: la presse