Après l’avoir envisagé, Legault exclut de payer des migrants pour qu’ils partent

10 octobre 2024
Après l’avoir envisagé, Legault exclut de payer des migrants pour qu’ils partent

Assahafa.com

Après avoir considéré cette possibilité, François Legault exclut de payer des demandeurs d’asile pour qu’ils quittent le Québec, tout comme il abandonne l’idée de couper leur chèque d’aide sociale.

La semaine dernière, à Paris, le premier ministre disait vouloir forcer 80 000 migrants à déménager, même si le gouvernement fédéral l’avait averti que cela contreviendrait à la Charte des droits et libertés.

Bombardé de critiques, M. Legault a insisté pour dire que ces transferts forcés pouvaient se faire humainement. Le Parti libéral du Québec a rapidement qualifié la mission de M. Legault à Paris de voyage de la honte.

Le gouvernement Legault a soupesé d’autres options afin de pousser des dizaines de milliers de demandeurs d’asile à quitter le Québec pour une autre province, a révélé La Presse, mercredi.

Parmi les avenues explorées : payer le transport et une allocation aux demandeurs en échange de leur départ, et réduire les services offerts par l’État, comme le chèque d’aide sociale.

Alors qu’il se rendait au Salon rouge mercredi matin, M. Legault n’a pas nié que ces options ont été envisagées, mais il les a exclues. C’est pas quelque chose qu’on considère, a-t-il déclaré, sans élaborer davantage.

Ce n’est pas dans nos plans en ce moment, a ajouté en mêlée de presse le ministre québécois de l’Immigration, Jean-François Roberge. Ce qu’on fait en ce moment, c’est qu’on travaille avec Ottawa pour réduire les demandeurs d’asile et les répartir.

On évalue plein d’options pour l’instant, mais ce n’est pas retenu, ce n’est pas sur la table.

Une citation deJean-François Roberge, ministre québécois de l’Immigration

Sabrer dans les chèques d’aide sociale, je l’exclus, a également déclaré la ministre de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau. Quelque 56 000 demandeurs d’asile sont prestataires de l’aide sociale.

Il n’est pas question de [leur] couper l’aide sociale, a-t-elle dit. Ce qu’il faut, c’est que le gouvernement fédéral prenne vraiment ses responsabilités, qu’il y ait une meilleure distribution à travers le Canada.

Le gouvernement Legault plaide depuis des mois que l’afflux de demandeurs d’asile dans la province accentue la pression sur les services publics.

Des tactiques de diversion, selon Québec solidaire

Or, François Legault doit arrêter de lancer des paroles en l’air et réfléchir à haute voix, a réagi mercredi le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois.

Il reproche au premier ministre de mal connaître le dossier de l’immigration, même après six ans au pouvoir.

Il faut arrêter d’improviser, de bricoler des solutions broche à foin, a-t-il martelé en mêlée de presse.

François Legault fait de la diversion, c’est de la poudre aux yeux et c’est gênant, parce que l’immigration, c’est un sujet important qu’on devrait traiter avec rigueur.

Une citation deGabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire

Selon le député péquiste Pascal Paradis, il y a certainement toute une panoplie de solutions à considérer.

Ce qui est particulièrement étonnant, c’est que cette réflexion-là semble s’effectuer sans planification, sans vision, en lançant des ballons d’essai. Où sont les avis juridiques? Où sont les plans? Où est la planification? a-t-il demandé en point de presse.

Legault fait la baboune, dit le ministre Miller

D’Ottawa, le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a assuré bien travailler avec son homologue du Québec. Il s’est toutefois permis une pique au premier ministre François Legault.

Je ne sais pas à quoi ça sert d’aller à Paris faire la baboune puis pester sur les demandeurs d’asile. Je pense qu’on se doit, quand on est à l’étranger, de se comporter en homme d’État. J’estime qu’il ne l’a pas fait, a tranché M. Miller.

Pour moi, c’était maladroit, en tant que Québécois, de le voir aller de la sorte, a-t-il ajouté.

Selon le gouvernement de Justin Trudeau, il y aurait d’ailleurs 96 021 demandeurs d’asile présents au Québec en ce moment, et non 160 000 comme l’affirme le gouvernement Legault.

Source: Radio Canada

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