Ottawa fait bénir le terrain d’un nouveau monument national controversé

26 septembre 2024
Ottawa fait bénir le terrain d’un nouveau monument national controversé

Assahafa.com

Le site du futur monument commémoratif de la mission du Canada en Afghanistan sera béni jeudi matin à Ottawa, au cours d’une cérémonie dirigée par des aînés et des vétérans des Premières Nations.

Ce sera un pas en avant pour l’artiste autochtone Adrian Stimson, dont le concept du monument a été choisi dans la controverse par le gouvernement Trudeau l’an dernier.

Ce sera aussi un pas en arrière pour le projet de l’équipe Daoust du Québec, qui a remporté le concours de conception du monument, mais qui a néanmoins été écartée du processus.

Aux yeux du gouvernement fédéral, la cérémonie est un élément important dans la mise en oeuvre du projet d’Adrian Stimson, qui vise à rendre hommage aux 40 000 Canadiens qui ont servi en Afghanistan de 2001 à 2014. De ce nombre, 158 militaires et sept civils canadiens sont morts.

Le souhait des militaires, des vétérans et de leur famille est clair : ils veulent qu’un monument national représentant leur service et leur sacrifice au cours de la mission du Canada en Afghanistan soit construit le plus tôt possible, affirme Isabelle Arseneau, porte-parole de la ministre des Anciens Combattants.

Après la bénédiction du terrain cette semaine, nous espérons commencer la construction au printemps 2025, ajoute-t-elle.

Un affront

L’équipe Daoust avait remporté le concours par jury qui devait servir à choisir le design du monument. En juin 2023, toutefois, le gouvernement fédéral l’a informée qu’elle n’aurait pas le contrat.

Ottawa dit avoir choisi le projet d’Adrian Stimson car il a été plus populaire dans un sondage non-scientifique auprès de membres des Forces armées, des vétérans de cette mission militaire et de leurs familles.

L’architecte montréalaise Renée Daoust continue d’espérer qu’Ottawa fera marche arrière et reviendra sur sa décision, surtout qu’il reste encore plusieurs mois avant le début de la construction.

A tout le moins, dit-elle, le gouvernement devrait annuler le processus et recommencer à zéro.

Personne ne devrait souscrire au fait que le gouvernement a mis sur pied un concours avec de l’ingérence politique et un processus anti-démocratique, affirme-t-elle en entrevue avec Radio-Canada.

À ses yeux, la cérémonie de bénédiction du terrain jeudi matin est la plus récente illustration de l’incongruité du processus fédéral dans ce dossier.

C’est un affront à notre bureau dans le cadre du projet, mais de façon plus élargie, on est en train de créer un dangereux précédent, avance-t-elle.C’est un affront aux concours en architecture et en art public au Canada.

L’équipe de la firme d’architecte Daoust Lestage Lizotte Stecker inclut l’artiste Luca Fortin et Louise Arbour, une ancienne juge de la Cour suprême du Canada qui a une longue feuille de route sur la scène internationale.

Des appuis de l’opposition

Le député du Bloc québécois, Luc Desilets, a refusé l’invitation du gouvernement de participer à la cérémonie jeudi, ne voulant pas cautionner l’entorse aux règlements qui a mené à la sélection du projet d’Adrian Stimson.

Il garde espoir que le gouvernement en viendra à construire le projet de l’équipe Daoust sur le site prévu à cet effet, non loin du Musée canadien de la guerre à Ottawa.

Ce n’est pas la première pelletée de terre, affirme Luc Desilets. Ça nous laisse encore du temps pour pouvoir convaincre le gouvernement de changer d’opinion.

Selon le député conservateur Pierre Paul-Hus, il ne fait aucun doute que le projet a souffert d’une ingérence politique de la part du gouvernement libéral.

Le gouvernement tient tête, garde sa position et veut aller de l’avant avec sa propre décision qui est regrettable, lance Pierre Paul-Hus.

Si les conservateurs gagnent les prochaines élections, il croit que le gouvernement sera prêt à réévaluer la situation selon l’état du dossier à ce moment-là.

L’équipe Daoust dit qu’elle attend encore des réponses claires du gouvernement fédéral, se plaignant ne recevoir que des accusés de réception à ses diverses demandes.

Personne ne daigne ou ne veut nous rappeler, affirme Renée Daoust. C’est aberrant.

La ministre des Anciens Combattants, Ginette Petitpas Taylor, a chargé les fonctionnaires d’Anciens Combattants Canada d’assurer un suivi approprié avec l’équipe Daoust, affirme sa porte-parole.

Source: Radio Canada

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