Message aux élus de la CAQ : « Il faut se serrer la ceinture! »

23 septembre 2024
Message aux élus de la CAQ : « Il faut se serrer la ceinture! »

Assahafa.com

Ce n’est pas « l’austérité du gouvernement Couillard », comme le prétendent les partis d’opposition, mais c’est fini, l’époque où l’argent n’était pas un problème. Les signaux envoyés aux députés de la Coalition avenir Québec (CAQ) depuis quelque temps ne se démentent pas : des choix difficiles s’en viennent.

Les députés et leurs bureaux ne seront pas épargnés. Plusieurs devront se faire à l’idée que tous les projets ne se réaliseront pas à tout prix dans leur circonscription, indiquent nos sources dans l’entourage du premier ministre François Legault. Il leur faut nécessairement réduire leurs attentes.

Les ministres ont eux aussi reçu le mémo : ils doivent établir des priorités et, surtout, respecter les budgets octroyés. On leur demande aussi de sensibiliser leurs adjoints parlementaires à la possibilité que des dossiers moins urgents soient mis sur la glace en attendant l’amélioration de l’état des finances publiques.

La situation est insécurisante pour bien des élus, à en croire nos appels. Quel bilan pourront-ils présenter à leurs électeurs en 2026? Bien qu’ils aient l’impression que leur gouvernement s’efforce réellement d’améliorer les réseaux de la santé et de l’éducation, nombreux sont ceux qui partagent un des constats exprimés par leur collègue démissionnaire Youri Chassin : les résultats ne sont pas encore tangibles, et le seront-ils d’ici la prochaine campagne électorale?

Fini, les annonces non ficelées!

En attendant les résultats concrets des réformes, bien des élus comptaient sur l’avancement de leurs dossiers locaux pour marquer des points. L’octroi d’une subvention, la construction d’une route ou l’implantation d’une garderie, par exemple, valorisent leur travail dans leur circonscription.

Pour eux, c’est la démonstration qu’ils répondent aux besoins, et les besoins, ils les ont souvent entendus. Durant la pandémie, tous les élus ont passé beaucoup plus de temps dans leur circonscription qu’en une année normale, ce qui a eu pour effet de les sensibiliser encore plus aux préoccupations locales.

Cependant, on ne gagne pas des élections avec la réalisation de dossiers locaux, leur fait-on valoir au caucus. Les stratèges de la CAQ les invitent à regarder le portrait « macro » et tentent surtout de les ramener à la nécessité de faire des gains nationaux.

La réussite des réformes de la santé et de l’éducation sera déterminante. Aucun autre engagement ne pourra l’égaler. C’est là qu’il faut placer les priorités pour inverser la perception selon laquelle les choses ne s’améliorent pas dans le deuxième mandat du gouvernement Legault.

Le nouveau mot d’ordre : fini les annonces tant qu’elles ne sont pas ficelées. Il n’y aura pas de coupes, ont promis de nombreux ministres, mais pas de faux espoirs non plus. La réduction de la croissance des dépenses se fera sûrement sentir.

Une nouvelle réalité

Une de nos sources croit qu’il faut défaire une habitude qui s’est créée au fil des années dans le caucus caquiste : celle de penser que l’argent est toujours disponible. L’aide financière du gouvernement n’est pas la réponse à tous les maux, essaie-t-on de faire comprendre aux députés. C’est pourquoi un chantier sur l’efficacité de l’État, coordonné par la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, a été lancé.

Le gouvernement Legault a hérité d’un surplus de 7 milliards de dollars à son arrivée au pouvoir, en 2018. La situation exceptionnelle de la pandémie l’a ensuite forcé à ouvrir le robinet, une conjoncture budgétaire sans précédent pour un gouvernement québécois.

Sauf que l’argent s’est vite envolé, reconnaît cette même source, qui répète des arguments déjà avancés par François Legault. Selon elle, la reconstruction des réseaux sous-financés de la santé et de l’éducation nécessitait des investissements massifs. Le taux d’inflation a grimpé en flèche, sans parler des bonifications de salaires pour les employés de l’État et des coûts liés à l’immigration.

Autour du premier ministre, ses conseillers sont d’avis qu’il faut prendre un pas de recul. On qualifie la situation de nouvelle réalité qui nécessite de vivre selon nos moyens et de remettre en question la pertinence de toutes les décisions.

Une liste d’allègements réglementaires

Le grand ménage dans les finances publiques et le plan de retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans sont en cours d’élaboration.

En plus d’un examen des dépenses, le gouvernement Legault veut remettre en question les façons de faire dans l’appareil public. Si on ne le fait pas, nous résume un interlocuteur au bureau du premier ministre, ça va nuire beaucoup plus à la réélection des députés de la CAQ que le projet local qu’ils n’ont pas obtenu pour leur comté.

Ces élus sont d’ailleurs priés de participer à l’effort d’optimisation. Une des manières d’économiser du temps, des ressources et de l’argent, c’est d’enlever une couche de bureaucratie, leur a-t-on expliqué.

Ainsi, ils ont été invités à soumettre au Conseil des ministres une liste d’allègements règlementaires, comme le dédoublement de formulaires ou l’élimination de la paperasse, des allègements qui devraient être proposés par les citoyens de leur circonscription. À défaut de leur livrer une route ou une bâtisse, les élus pourront se vanter, en faisant leur bilan électoral, qu’ils ont travaillé à leur faciliter la vie.

Source: Radio Canada

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