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(Montréal) Le candidat à la direction du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre-Plamondon, propose de « démondialiser » le Québec, mais il rejette l’étiquette protectionniste que certains voudraient lui accoler.
M. St-Pierre-Plamondon suggère quatre mesures pour arriver à ses fins : l’indépendance alimentaire, un « Buy Quebec Act », une réindustrialisation, ainsi qu’un programme de « gazelles » pour encourager des petites et moyennes entreprises (PME) performantes.
En entrevue téléphonique, le candidat a expliqué que l’objectif était de tirer des leçons de la crise de la COVID-19 en effectuant une « saine démondialisation ».
Les échanges commerciaux se poursuivront, le Québec sera toujours ouvert à l’international, assure-t-il.
Mais selon lui, la crise sanitaire actuelle a démontré que le Québec était très fragilisé par sa dépendance aux marchés internationaux.
M. St-Pierre-Plamondon se défend proposer des mesures protectionnistes comme le fait le président américain Donald Trump. Selon lui, il s’agit simplement de « nationalisme économique ».
« Les États-Unis ont ces lois-là en place. Plusieurs pays européens ont ces mesures-là en place, a-t-il souligné. C’est normal de veiller à ses intérêts dans le contexte de la mondialisation, sinon on va se faire manger tout rond. »
Il ne croit pas non plus que ses idées s’éloignent tant de celles d’anciens chefs du PQ, les Bernard Landry et Jacques Parizeau, qui faisaient la promotion du libre-échange.
« Le commerce international en soi n’est pas un problème. Là où je fais une brisure, c’est avec l’époque de Jean Charest et de Philippe Couillard, où on présentait la mondialisation comme une panacée. »
Des produits du Québec
Le plan du candidat prévoit des mesures pour réaliser l’indépendance alimentaire du Québec et adopter un « Buy Quebec Act », à l’image de ce qu’avait proposé l’ancien chef péquiste Jean-François Lisée.
Pour y arriver, M. St-Pierre-Plamondon propose notamment d’augmenter les rabais sur l’électricité des serres québécoises pour leur permettre de s’épanouir, et de sévir contre les spéculateurs dans le milieu agricole.
Quant au Buy Quebec Act, il permettrait d’exiger du contenu québécois dans les grands projets, comme le Réseau express métropolitain (REM).
« Dans des projets comme le REM, on présente à la population la place des compagnies étrangères dans nos projets comme quelque chose d’inévitable », a fait valoir M. St-Pierre-Plamondon.
« Les intérêts du Québec devraient toujours passer avant les intérêts des accords internationaux. »
Réindustrialisation et Gazelles
Le candidat suggère également de mettre une réindustrialisation du Québec. Il souligne que le Québec pourrait redevenir concurrentiel dans certains secteurs, dont les pièces et matériaux de transports, les matériaux de construction, la machinerie et l’énergie.
Finalement, M. St-Pierre-Plamondon veut relancer le programme des gazelles québécoises mis en place par l’ancien gouvernement Marois, qui encourageait les PME performantes ou en voie de devenir performantes.
Selon le programme du candidat, toutefois, ces petites et moyennes entreprises devraient montrer patte blanche. En échange d’un soutien financier du gouvernement, elles devraient s’engager à ne pas investir leurs actifs dans des paradis fiscaux et à ne pas déménager leur siège social pour une période de 25 ans.
« Ce ne serait pas obligatoire, ce serait le choix de l’entrepreneur de déterminer si ces services et ces avantages-là justifient de rester au Québec. Dans plusieurs cas, moi je pense qu’on va arriver à une décision positive », a indiqué M. St-Pierre-Plamondon.
Le nouveau chef du PQ sera connu le 9 octobre. Le professeur d’histoire Frédéric Bastien, le député Sylvain Gaudreault, ainsi que l’humoriste Guy Nantel font également partie de la course.
Trois débats auront lieu les 26 août, 8 septembre et 22 septembre prochains.
Source: Lapresse.ca