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La Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente une grande partie des professeurs de cégep et des chargés de cours d’université, réclame le départ de la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry.
Pour la centrale syndicale, le gel du financement imposé au réseau universitaire dans le dernier budget Girard et les efforts budgétaires imposés aux cégeps, combinés à l’ingérence alléguée de la ministre Déry dans la liberté académique de certains cégeps et à sa décision d’abolir les bourses Perspective Québec, consistent en un véritable démantèlement tranquille
du réseau de l’enseignement supérieur.
Quand on affame les établissements, qu’on piétine la liberté académique et qu’on abandonne les étudiantes et les étudiants les plus vulnérables, on ne peut plus prétendre défendre l’enseignement supérieur.
Radio-Canada révélait la semaine dernière qu’au moins sept universités prévoyaient faire un déficit lors de la prochaine année budgétaire en raison du gel de l’enveloppe budgétaire allouée aux universités et à la chute projetée des inscriptions des étudiants étrangers, en raison des quotas imposés successivement par Ottawa et Québec.
Mme Senneville insiste : L’ampleur significative des compressions qui sont imposées au réseau collégial ces jours-ci est la goutte qui fait déborder le vase. Il est temps que Mme Déry cède sa place à quelqu’un qui en sera digne.
On s’attendait à une ministre qui se bat pour l’enseignement supérieur au lieu d’affaiblir les cégeps et les universités en pleine guerre commerciale
, explique de son côté Benoît Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).
Cet appel au départ de la ministre Déry se fait aussi dans la foulée d’une demande semblable de près de 800 professeurs de cégep et d’université qui ont signé, dans Le Devoir la semaine dernière, une lettre ouverte blâmant Pascale Déry pour son ingérence alléguée dans la liberté académique de cégeps qui avaient inclus des auteurs palestiniens dans le cursus de certains cours.
Plus tôt en avril, 40 professeurs juifs avaient aussi demandé son départ pour avoir demandé le déclenchement d’une enquête ministérielle dans ce dossier, une décision inappropriée
, selon eux.
Pour la CSN, Pascale Déry a compromis la liberté académique. Il n’est pas acceptable que le gouvernement qui a voté une loi pour la liberté académique dans les universités impose le contraire aux cégeps
, ajoute la présidente de la centrale, Caroline Senneville.
Finalement, la CSN reproche à la ministre Déry d’avoir laissé tomber les étudiantes et étudiants
en abolissant le programme de bourses Perspective Québec, en février, sans réinvestir les sommes économisées dans le programme général de prêts et bourses ou bien pour garantir la rémunération des stages, comme le réclament les fédérations étudiantes collégiales et universitaires.
Source: Radio Canada