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C’est finalement le mardi 13 mai que la nouvelle mouture du Conseil des ministres de Mark Carney sera connue, soit un peu plus de deux semaines après la victoire libérale au scrutin général.
C’est la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, qui présidera la cérémonie à 10 h 30 mardi, à Rideau Hall. Le premier ministre sera du même coup assermenté. Radio-Canada présentera une émission spéciale à ce moment.
Avant le déclenchement des élections, alors qu’il avait pris les rênes du Parti libéral et du gouvernement, Mark Carney avait présenté un Cabinet minceur composé de 23 ministres (en comparaison aux 37 qui siégeaient sous Justin Trudeau) qu’il surnommait alors son « Cabinet de guerre ».
Reste à savoir si cette nouvelle version du Cabinet Carney sera élargie. Le premier ministre a déjà indiqué sa volonté d’atteindre la parité hommes-femmes, ce qu’il n’était pas parvenu à faire en mars dernier.
Des noms à surveiller
M. Carney avait déjà procédé à des changements significatifs dans la distribution de ses portefeuilles en mars.
François-Philippe Champagne avait entre autres hérité du prestigieux rôle de ministre des Finances. Dominic LeBlanc, qui avait assuré l’intérim aux Finances, s’était vu confier le Commerce international, poste clé dans le contexte de guerre tarifaire avec les États-Unis. Mélanie Joly, de son côté, avait conservé ses responsabilités de ministre des Affaires étrangères.
Des noms d’envergure comme Jean-Yves Duclos et Karina Gould avaient été écartés de la table. Steven Guilbeault s’était vu retirer le ministère de l’Environnement, lui qui avait défendu bec et ongles la tarification carbone pour les particuliers, finalement annulée par Mark Carney à son premier jour comme premier ministre.
Depuis ce temps, son caucus s’est passablement agrandi, et de nouveaux visages importants y ont fait leur entrée.
Il faudra voir si Carlos Leitão, ancien ministre des Finances du Québec, réussira à se tailler une place dans l’équipe économique de M. Carney. De même pour Tim Hodgson, ancien conseiller de Mark Carney à la Banque du Canada, qui a également présidé Hydro One en Ontario.
La survivante de la tuerie de Polytechnique Nathalie Provost, parvenue à se faire élire dans Châteauguay–Les Jardins-de-Napierville, est une autre figure de proue qu’il faudra surveiller.
La représentation régionale devient également un enjeu important.
Les provinces de l’Ouest ont majoritairement voté pour les conservateurs de Pierre Poilievre, mais les libéraux sont néanmoins parvenus à y faire élire quelques députés. On pense entre autres à Greg Robertson, ancien maire de Vancouver, en Colombie-Britannique, ou à Rebecca Alty, qui était à la tête de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest.
Dans les Prairies, où la récolte libérale a été particulièrement mince, le nom de Buckley Belanger vient en tête, lui qui est parvenu à décrocher le siège de Desnethé—Missinippi—Rivière Churchill en Saskatchewan, seule tache rouge dans une mer de bleu.
Qu’adviendra-t-il de Chrystia Freeland?
En mars, Chrystia Freeland, une amie proche de M. Carney, avait hérité du portefeuille des Transports et du Commerce intérieur. Il s’agissait de son retour à la grande table, elle qui avait démissionné avec fracas de son poste de ministre des Finances quelques mois auparavant.
Son départ en décembre avait projeté son parti dans une grave crise de leadership, ce qui avait finalement poussé le premier ministre Justin Trudeau vers la sortie. Mme Freeland avait ensuite pris part à la course à la chefferie libérale, qui a finalement été remportée par Mark Carney.
Mardi, lors de la première rencontre entre le premier ministre du Canada et le président des États-Unis, Donald Trump a eu la chance de mentionner son mépris à l’égard de Chrystia Freeland, qui avait entre autres participé aux négociations de l’ACEUM en 2018. Depuis, M. Trump a rarement manqué une occasion de dire tout le mal qu’il pense de Mme Freeland.
C’est une personne terrible
, a entre autres dit M. Trump devant les caméras mardi, sans directement la nommer. Lors de la démission de Mme Freeland à titre de ministre des Finances, le président américain avait pris le temps d’écrire sur son réseau Truth Social que son comportement était complètement toxique, pas du tout favorable aux négociations bénéfiques pour les Canadiens, très mécontents
.
On ne s’ennuiera pas d’elle!!!
avait-il ajouté.
Source: Radio Canada