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Le Parti libéral de Mark Carney formera le prochain gouvernement au terme des élections de lundi, qui se sont aussi traduites par la déconfiture du Nouveau Parti démocratique et la démission de son chef Jagmeet Singh.
La perspective que les troupes libérales atteignent le seuil critique de 172 élus nécessaire pour former un gouvernement majoritaire paraissait hors de portée en milieu de nuit, les libéraux cumulant 144 élus contre 122 pour les conservateurs, vers 2 h du matin.
Les deux formations étaient en avance dans un nombre similaire de circonscriptions, alors qu’environ 94 % des votes avaient été dépouillés, d’un océan à l’autre.
La majorité des ministres sortants ont été réélus, notamment Dominic LeBlanc, Fançois-Philippe Champagne, Steven Guilbeault et Mélanie Joly.
Les conservateurs, qui obtiennent un peu plus de voix que ce qu’ils avaient dans les sondages, ont ravi au moins six circonscriptions aux libéraux et quatre aux néo-démocrates.
Leur chef Pierre Poilievre tirait par contre de l’arrière par quelque 1700 voix dans la circonscription ontarienne de Carleton, vers 2 heures, avec 89 % des bureaux de scrutin dépouillés. Sa défaite a depuis été confirmée : le candidat Bruce Fanjoy a remporté les honneurs avec plus de 3000 voix d’avance.
Les libéraux ont quant à eux ravi quatre circonscriptions aux conservateurs, quatre au Bloc québécois et une au Nouveau Parti démocratique (NPD).
Déconfiture du NPD
Le Nouveau Parti démocratique a subi une sévère déconfiture, son chef Jagmeet Singh faisant partie des députés ayant perdu leur siège.
Le NPD ne comptait que quatre élus vers 2 h, dont le Québécois Alexandre Boulerice dans Rosemont–La Petite-Patrie, bien en deçà des 12 élus requis pour être un « parti reconnu » aux fins des délibérations parlementaires.
« Ça a été l’honneur de ma vie de servir les gens de Burnaby-Centre », a déclaré Jagmeet Singh en annonçant sa démission après huit ans à la tête du parti, dans un discours devant ses militants, au côté de sa femme, qu’il a remerciée pour son soutien.
« Elle a été mon roc, ma fondation », a-t-il lancé, peinant à retenir ses larmes.
« Il y a assez de richesse au Canada pour que nous vivions tous la vie que nous méritons », a déclaré M. Singh, estimant qu’il y avait toujours une place pour une formation comme le NPD dans le paysage politique canadien.
Le NPD obtient seulement 6,1 % des voix à l’échelle nationale, un résultat inférieur aux 6,7 % du Bloc québécois.
Mince consolation : le NPD pourrait avoir suffisamment d’élus pour détenir la balance du pouvoir, tout comme le Bloc québécois.
Yves-François Blanchet a d’ailleurs été le premier chef de parti dont la réélection a été confirmée dans la soirée ; l’annonce de l’élection de Mark Carney a suivi.
La cocheffe du Parti vert Elizabeth May a été réélue dans Saanich – Gulf Islands, en Colombie-Britannique, mais le cochef Jonathan Pedneault a été défait dans Outremont, à Montréal.
Au moment de la dissolution de la Chambre des communes, le Parti libéral du Canada comptait 152 députés, le Parti conservateur du Canada 120, le Bloc québécois 33, le Nouveau Parti démocratique 24 et le Parti vert du Canada deux ; on comptait aussi trois députés indépendants et quatre sièges vacants.
Quelque 28,5 millions de personnes sont inscrites sur la liste électorale et doivent élire 343 députés, soit cinq de plus qu’à la dernière élection générale de 2021, en raison du redécoupage de la carte électorale.
Le taux de participation aux élections de 2021 avait été de 62,6 %, avec 17,2 millions de votes exprimés sur 27,5 millions d’électeurs inscrits.
Source: la presse
