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Les quelque 27 millions d’électeurs au pays peuvent voter par anticipation à compter de vendredi dans les 343 circonscriptions fédérales. Bien que ces circonscriptions soient revues aux 10 ans pour répondre aux changements de population, toutes ne sont pas de taille égale.
La circonscription moyenne au pays a une population de 107 848 habitants. En Ontario, Élections Canada visent des circonscriptions d’environ 116 600 personnes.
Des écarts importants existent cependant entre les secteurs les plus peuplés et les moins peuplés. La plus grande, Kingston et les Îles, en compte 134 415; la plus petite, Labrador, en recense 26 655.
Certaines régions ont une représentativité politique particulièrement grande. Les quatre circonscriptions de l’Île-du-Prince-Édouard, par exemple, sont parmi les districts fédéraux dont la population est la moins nombreuse.
La surreprésentation ressort de la Constitution et la nécessité d’avoir autant de députés qu’il y a de sénateurs d’une province
, explique Peter Graefe, professeur agrégé de science politique à l’Université McMaster. Pour les trois territoires du Nord, chaque territoire a son propre député
, ajoute-t-il.
L’effet d’avoir une plus grande population, c’est de diluer le vote des gens qui y habitent.
Le professeur Graefe explique que les commissions indépendantes chargées de revoir la carte électorale pourraient créer de nouvelles circonscriptions afin de réduire la population de certains comtés existants. Cependant, ajoute-t-il, ces changements agacent un peu les gens locaux.
On a tendance à ne pas le faire parce qu’il y a ce concept de « communauté d’intérêts » que les gens qui dessinent la carte électorale essaient de respecter
, dit M. Graefe. Ce concept vise à garder dans une même circonscription des électeurs qui ont des attributs similaires. Si l’ajout d’un comté demandait, par exemple, la division de la Ville d’Essex, les locaux pourraient se demander pourquoi ils n’ont pas [une même] voix
, dit-il.
Un taux d’électeurs qui varie
Le nombre de personnes sur la liste électorale correspond de façon générale à la population totale. Ainsi, les quatre circonscriptions de l’Île-du-Prince-Édouard sont du groupe de neuf circonscriptions dont le nombre d’électeurs est le moins grand. On compte aussi dans ce groupe les territoires du Nunavut et du Yukon, qui ne comptent qu’un député chacun.
De façon générale, un peu plus du trois quarts de la population d’une circonscription fait partie de l’électorat. Selon l’analyse de Radio-Canada, dans plus de 97 % des circonscriptions au pays, au moins 60 % de la population est inscrite sur la liste d’électeurs.
La proportion d’électeurs détonne toutefois dans certaines circonscriptions. Par exemple, seuls 52,9 % des résidents de la circonscription Surrey Newton, dans la région de Vancouver, font partie de la liste d’électeurs. Il s’agit du taux le plus faible au pays. Parmi les 9 circonscriptions comptant le plus faible pourcentage d’électeurs, 5 sont à Brampton, en banlieue de Toronto.
L’écart entre la population et le nombre d’électeurs est lié à trois éléments, selon le professeur Graefe : le premier, ce sont les enfants de moins de 18 ans qui ne sont pas là, le deuxième, ce sont des immigrants et des résidents temporaires sans citoyenneté et le troisième, c’est l’incapacité de la liste électorale de capter tout le monde qui change d’adresse
.
Ce taux plus faible d’électeurs au sein de la population force aussi les partis à effectuer un travail plus ciblé, explique le politologue. Le fait qu’un électeur se dise prêt à voter ne veut pas dire qu’ils ont a la capacité de poser ce geste
, dit-il.
À l’opposé, ce travail est moins complexe dans la circonscription Les Pays-d’en-Haut, au Québec. Il s’agit du comité dont le taux d’électeurs est le plus élevé au pays. Dans ce secteur des Laurentides, 88,8 % de la population est sur la liste d’électeurs. La circonscription voisine de Laurentides–Labelle arrive au troisième rang.
Source: Radio Canada
