La sécurité à la frontière s’invite dans la campagne électorale

11 avril 2025
La sécurité à la frontière s’invite dans la campagne électorale

Assahafa.com

La sécurité à la frontière canado-américaine était au cœur des promesses bloquistes et libérales en ce 19e jour de campagne électorale. Les premiers ont promis de mettre en place un ministère consacré à cette question et les seconds d’augmenter les effectifs.

La frontière est mal gérée. On pense que c’est une question d’instabilité pour beaucoup. Alors, on propose qu’il y ait un ministre des Frontières qui soit nommé, quelqu’un qui va devoir répondre au Parlement sur les enjeux, a déclaré le chef de la formation souverainiste, Yves-François Blanchet, à un jet de pierre de la frontière canado-américaine, près du poste de Saint-Bernard-de-Lacolle.

Le Bloc québécois veut aussi corriger l’exception dans l’entente entre tiers pays sûrs, qui dit que si vous réussissez à entrer caché pendant deux semaines, vous êtes correct. Ça n’a évidemment aucun sens : mode d’emploi pour l’illégalité, chapitre un.

Il propose également de durcir les peines pour les passeurs qui font entrer des migrants au pays illégalement.

Yves-François Blanchet et le chef du Parti libéral du Canada, Mark Carney, sont d’accord sur un point : il faut augmenter les effectifs à la frontière.

M. Carney a promis de gonfler les rangs de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) de 1000 agents chacun pour lutter contre le trafic de drogues et d’armes en provenance des États-Unis.

Les criminels profitent des lois américaines irresponsables sur les armes à feu et de la faiblesse de leur application aux frontières pour introduire des armes illégales au Canada.

Une citation deMark Carney, chef du Parti libéral du Canada

Il a toutefois rejeté l’idée bloquiste d’un ministère propre à la frontière. Nous venons de [déployer] des drones, plus de personnel et plus d’hélicoptères [à la frontière] et ça fonctionne. Alors, je ne crois pas que c’est une bonne idée de créer un nouveau ministère, a ajouté M. Carney.

Le gouvernement libéral a annoncé en décembre un plan pour renforcer la sécurité à frontière d’une valeur de 1,3 milliard de dollars.

Le chef libéral a également promis d’augmenter le financement pour poursuivre les gangs criminels violents, en plus de renforcer les lois sur la mise en liberté pour les cambriolages et les vols de voitures, mais également pour ceux qui utilisent les outils en ligne pour leurrer et exploiter les enfants.

Il a accusé les grandes plateformes en ligne américaines d’encourager le racisme, la misogynie, l’antisémitisme, l’islamophobie et la haine sous toutes ses formes.

M. Carney a promis de sévir contre la circulation des armes de type militaire, mais il s’est engagé du même souffle à respecter la longue tradition de la chasse et du tir sportif au Canada, notamment dans les communautés autochtones.

Mark Carney a affirmé lors de son point de presse à Brampton, en Ontario, qu’un gouvernement libéral protégera les victimes de violences sexuelles et de violence conjugale. Pour ce faire, tout meurtre motivé par la haine, y compris le féminicide, sera considéré automatiquement comme un meurtre au premier degré.

Il y a six jours, le chef conservateur Pierre Poilievre avait fait la même annonce lors de son passage à Trois-Rivières. Un gouvernement conservateur veillera à ce que le meurtre d’un partenaire intime, d’un enfant ou de l’enfant d’un partenaire soit traité comme un meurtre au premier degré, avait-il déclaré.

Poilievre promet encore de serrer la vis aux récidivistes

Stopper le crime est un des slogans favoris du chef du Parti conservateur du Canada et il a abondé dans ce sens jeudi.

De passage en Ontario, il a insisté sur le fait que c’est un petit groupe de récidivistes qui est responsable d’une grande partie des crimes au Canada. Il faut remplacer les portes tournantes par un portail en fer pour qu’ils ne puissent plus sortir, a-t-il indiqué.

La veille, le chef conservateur Pierre Poilievre a promis d’adopter une nouvelle Loi des trois coups, sur le modèle américain, pour enfermer les délinquants reconnus coupables de crimes graves pendant 10 ans, sans possibilité de libération conditionnelle, de caution ou d’assignation à résidence.

Il ne sera toutefois pas nécessaire de construire plus de prisons pour y loger tous les criminels que le chef conservateur compte emprisonner à perpétuité, puisque ce sont les mêmes qui entrent et sortent tout le temps, affirme-t-il.

Singh persiste et signe : Carney coupera en santé

De passage à Saskatoon, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a dénoncé la promesse du chef libéral, Mark Carney, de vouloir équilibrer le budget de fonctionnement du gouvernement fédéral.

Alors que les autres chefs réagissaient aux priorités du jour, dont la criminalité et la protection des frontières, Jagmeet Singh a plutôt averti les Canadiens de ne pas céder au chant des sirènes libérales.

Il a repris son thème de prédilection : la protection des services publics.

Si on gèle les investissements en santé, avec le vieillissement de la population, la croissance démographique, les besoins croissants et l’inflation, cela équivaut à une réduction.

Tous les chefs se sont engagés à reconnaître le résultat de l’élection

Autre signe que la campagne électorale est influencée par le locataire de la Maison-Blanche, tous les chefs se sont engagés à reconnaître le résultat des élections, le 28 avril prochain, lorsqu’ils ont été questionnés sur cette question.

Ce thème a d’abord été abordé par les journalistes lors d’une annonce du chef conservateur Pierre Poilievre, qui était de passage à Milton, en Ontario.

Il a été interrogé sur les militants présents à ses rassemblements qui doutent de la crédibilité des sondages actuels. Pierre Poilievre n’a pas voulu commenter ces sondages qui placent les libéraux premiers dans les intentions de vote ni sur les partisans conservateurs qui les remettent en question.

Il s’est engagé toutefois à reconnaître le résultat électoral le 28 avril : Oui, évidemment, a-t-il dit, quand on l’a pressé sur la question.

Pour sa part, Jagmeet Singh a répondu qu’il allait évidemment reconnaître le résultat des élections. On est pour les démocraties. C’est dans notre nom, a-t-il lancé.

Yves-François Blanchet soutient, lui aussi, qu’il va accepter les résultats et en tirer les leçons, le cas échéant.

Le chef libéral Mark Carney s’est lui aussi engagé à reconnaître les résultats des élections. Mais bien sûr!, s’est-il écrié en riant. Il a ensuite lancé une flèche au Parti conservateur, l’accusant d’importer des slogans des États-Unis.

Source: Radio Canada

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