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L’Assemblée nationale a réitéré son appui au Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (SPEDE), mercredi, au moment où les autres gouvernements en Amérique du Nord se détournent de plus en plus des mécanismes similaires mis en place pour lutter contre les changements climatiques.
Le vote s’est tenu en fin d’avant-midi. La motion – déposée par le porte-parole de Québec solidaire (QS) en matière d’environnement, Alexandre Leduc, avec l’appui de tous les autres partis – proposait que l’Assemblée nationale réaffirme son engagement envers le maintien du SPEDE au Québec
. Elle a été adoptée à l’unanimité.
Ce geste fait suite à l’élimination par le premier ministre Mark Carney – et par la Colombie-Britannique, qui avait mis en place son propre mécanisme – de la taxe sur le carbone imposée aux consommateurs, qui a eu pour effet de faire baisser le prix de l’essence à la pompe partout au pays.
Cette abolition, annoncée lors de la présentation du Cabinet de M. Carney, était notamment réclamée de longue date par le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, qui a longtemps trôné au sommet des sondages, avant que les tarifs douaniers imposés par le président américain Donald Trump ne viennent mêler les cartes.
Depuis le déclenchement de la campagne électorale fédérale, M. Poilievre s’est d’ailleurs engagé à aller encore plus loin en mettant fin au volet industriel de la taxe sur le carbone qui, selon des experts, représente pourtant un outil efficace pour réduire les émissions de GES.
Le PCQ isolé
La motion solidaire votée mercredi à l’Assemblée nationale visait notamment à clarifier les positions respectives de la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, au pouvoir, et du Parti québécois (PQ) de Paul St-Pierre Plamondon.
Les deux formations politiques avaient récemment laissé entendre qu’elles pourraient éventuellement changer de position par rapport au marché du carbone, dans la mesure où le Canada et les États-Unis tendent de plus en plus à se détourner de ce genre de mécanisme pour réguler leurs émissions de GES.
L’abandon de la taxe sur le carbone du Canada, qui est entrée en vigueur le 1er avril, a fait baisser le prix de l’essence dans toutes les provinces du pays, sauf au Québec. La différence oscille autour de 20 cents le litre.
Ce constat a notamment provoqué l’ire du Parti conservateur du Québec (PCQ) d’Éric Duhaime, qui avait organisé une conférence de presse mardi pour demander au gouvernement Legault d’abandonner son système et de se retirer de la bourse carbone
.
Sans représentant à l’Assemblée nationale, toutefois, le PCQ n’a pas pu marquer sa dissidence, mercredi, lors du vote sur la motion de QS.
Le Québec est un chef de file dans la lutte contre les changements climatiques et ça doit demeurer ainsi
, s’est réjoui Alexandre Leduc après l’adoption du texte.
Fort de cette motion votée à l’unanimité, QS continuera de talonner la CAQ pour que les Québécois reçoivent leur juste part dans l’utilisation du Fonds vert
, là où les sommes recueillies par le SPEDE aboutissent, a-t-il ajouté dans une déclaration écrite transmise aux médias.
Le Québec a mis en commun son marché du carbone avec celui de la Californie, un système auquel l’Ontario s’est brièvement joint avant l’arrivée au pouvoir de Doug Ford, qui s’en est retiré, en 2018.
L’État américain de Washington, cela dit, pourrait se joindre au mécanisme d’ici la fin de l’année. Des négociations sont en cours avec le Québec et la Californie afin d’en arriver à une entente – c’est en tout cas l’objectif – cet automne.
Source: Radio Canada