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Le NPD a fait de la crise du logement un enjeu phare de la campagne électorale, accompagné de promesses de l’ordre de 16 milliards de dollars.
On va construire trois millions de maisons en cinq ans.
Vérification faite : c’est trompeur.
Pour la première moitié de cet objectif, le NPD confirme qu’il ne s’appuie pas sur des fonds publics, mais plutôt sur la croissance naturelle du parc immobilier.
Les mises en chantier s’élèvent en moyenne à 247 000 par année, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Près de 1,5 million de logements verraient ainsi le jour.
Pour les logements restants, les néo-démocrates prévoient doubler le financement du Fonds pour accélérer la construction de logements, dont le budget de 4 milliards de dollars par année doit permettre la construction de 750 000 logements en 10 ans (nouvelle fenêtre).
Selon les informations fournies par le parti, ces 8 milliards permettraient de doubler leur nombre à 1,5 million de logements.
En 2023, la SCHL avait estimé qu’il faudra 3,1 millions de logements additionnels d’ici 2030 pour répondre à la demande, dans un scénario à faible croissance économique.
Les limites de la construction
La promesse du NPD d’augmenter le parc immobilier de 3 millions de logements en 5 ans implique la construction de 600 000 logements par année. Est-ce réaliste?
À en croire la SCHL, cette cible dépasse nos capacités nationales. L’organisme estimait l’an dernier que les ressources actuelles consacrées à la construction résidentielle
permettent tout au plus la mise en chantier de 400 000 logements par année (nouvelle fenêtre).
Pour y arriver, les néo-démocrates proposent de former 100 000 travailleurs de la construction. Environ 686 000 ouvriers construisaient des maisons au pays en 2023 (nouvelle fenêtre), le plus grand nombre jamais enregistré
, selon la SCHL.
De son côté, le Parti libéral du Canada prévoit doubler le taux actuel de construction résidentielle durant la prochaine décennie, pour atteindre 500 000 logements par année.
Cette cible dépasse elle aussi les capacités du secteur canadien de la construction.
Le PLC dit vouloir y arriver en encourageant la construction de maisons préfabriquées et modulaires.
Le prix du logement abordable
Non seulement promet-on plus de toits, mais encore faut-il que les Canadiens puissent se les payer.
Le NPD mise sur les logements abordables.
Le 20 % de logement abordable, à l’échelle du pays, serait un objectif vers lequel nous aimerions tendre, voire plus
, souligne un porte-parole de la campagne néo-démocrate. Cela représenterait 600 000 unités abordables construites en 5 ans.
Le Directeur parlementaire du budget évalue (nouvelle fenêtre)que chaque tranche de 1 milliard de dollars en contribution fédérale permet la création de 1846 logements abordables.
Suivant cette logique, le volet du logement abordable coûterait à lui seul 325 milliards, soit 20 fois le montant total de 16 milliards promis par le NPD.
Le NPD précise que le fond agit comme un « accélérateur » incitant des promoteurs à construire du logement abordable
, et ne prétend pas financer l’entièreté de la construction de ces unités.
Source: la presse