Québec investira plus de 5 G$ pour stimuler la création de richesse

26 mars 2025
Québec investira plus de 5 G$ pour stimuler la création de richesse

Assahafa.com

Pour renforcer l’économie québécoise face à l’incertitude, le ministre des Finances Eric Girard mise sur trois fronts : l’urgence, la transition et la destination. Il aidera ainsi les entreprises touchées par les tarifs américains grâce à une aide directe, diminuera les obstacles au commerce interprovincial et misera sur l’innovation pour stimuler les investissements.

La part du lion de cette enveloppe comprend des mesures pour soutenir et dynamiser l’économie québécoise. Québec propose notamment des crédits de 400 millions de dollars sur deux ans afin d’offrir une aide transitoire aux entreprises touchées par les tarifs douaniers américains.

Le premier ministre François Legault avait annoncé début mars que le programme Frontière permettra aux entreprises d’aller chercher une aide pouvant aller jusqu’à 50 millions de dollars pour une période de 12 mois. L’objectif est de soutenir quelque 100 000 entreprises qui ont des problèmes de liquidité. L’aide financière sera toutefois sous forme de prêts ayant un terme maximal de 7 ans avec un moratoire de remboursement allant jusqu’à 24 mois.

Québec investira 3,5 milliards de dollars sur 5 ans pour :

  • prolonger les mesures d’amortissement accéléré;
  • favoriser la réalisation de projets d’entreprises;
  • poursuivre l’Offensive de transformation numérique;
  • poursuivre l’Offensive formation en construction;
  • soutenir les fournisseurs québécois de l’industrie électrique;
  • assurer la délivrance des autorisations environnementales dans un délai optimal.

En réponse à une réforme fiscale américaine en 2018 et dans la foulée de gestes du gouvernement fédéral, Québec a mis en place à l’automne 2018 des mesures d’amortissement accéléré pour favoriser l’investissement des entreprises.

Ces mesures sont en cours d’élimination progressive depuis le 1er janvier 2024 et elles viendront à échéance à la fin de 2027.

À l’automne, le gouvernement fédéral a annoncé la prolongation des mesures d’amortissement accéléré pour une période additionnelle de cinq ans à compter du 1er janvier 2025, avec une période d’élimination progressive sur 4 ans après 2029.

En raison de la dissolution du Parlement, la prolongation des mesures n’est toujours pas entrée en vigueur.

Favoriser la diversification des marchés

Dans le contexte d’incertitude liée à nos relations commerciales avec les États-Unis, plusieurs entreprises auront intérêt à modifier leur chaîne d’approvisionnement et à diversifier leur marché.

En potentielle guerre commerciale, le gouvernement du Québec encourage ses entreprises à diversifier la destination de leurs exportations. En 2023, les trois quarts d’entre elles se rendaient aux États-Unis.

Il investit ainsi 150 millions de dollars sur 5 ans dans sa stratégie maritime, qui permettra d’augmenter la capacité portuaire du Québec pour accroître la compétitivité des entreprises. Il aidera aussi à concrétiser davantage de projets d’exportation et soutiendra le réseau des représentations à l’étranger pour favoriser l’attraction d’investissements directs.

Cette diversification se fait également à l’intérieur des frontières canadiennes. Face aux menaces tarifaires américaines, le Québec collabore étroitement avec les autres provinces et territoires et le gouvernement fédéral en vue de stimuler les échanges et de réduire, lorsque possible, les obstacles au commerce interprovincial.

Un nouveau crédit d’impôt à la recherche et développement

Le gouvernement du Québec abolit huit crédits d’impôt à la recherche et développement (R -D) et le remplacera par le nouveau crédit d’impôt pour la recherche, l’innovation et la commercialisation (CRIC). La mise en place de ce crédit représente une dépense fiscale de 2,4 milliards de dollars d’ici 2029-2030.

Le gouvernement caquiste estime qu’un coup de barre s’imposait dans la R-D, car le ratio des dépenses en R-D des entreprises en lien avec le produit intérieur brut (PIB) du Québec se situait en dessous de celui de ses principaux partenaires, notamment l’Ontario.

Le régime actuel d’aide fiscale à l’innovation du Québec est complexe, et les résultats en matière de R-D des dernières années indiquent que des changements s’avèrent nécessaires pour établir un écosystème d’innovation attractif pour les entreprises.

En période de questions avec les journalistes pendant le huis clos budgétaire, le ministre des Finances Eric Girard a affirmé que sa volonté était de simplifier ce crédit d’impôt afin que les entreprises investissent davantage en innovation. On va renverser la tendance, a-t-il indiqué, faisant référence au déclin observé au Québec ces dernières années.

Québec veut toujours former 10 000 travailleurs additionnels dans la construction

Québec dépensera 122 millions de dollars d’ici 2029-2030 dans son offensive de formation dans le domaine de la construction. Cette somme permettra d’augmenter le nombre de places offertes dans certains programmes de formation professionnelle, entre autres ceux qui mènent aux métiers de charpentier-menuisier, d’électricien, de briqueteur-maçon, de frigoriste, de tuyauteur, de monteur de lignes et de grutier.

Le gouvernement veut former ou requalifier 10 000 travailleurs additionnels dans le secteur de la construction d’ici 2028, entre autres en raison du plan d’action 2035 d’Hydro-Québec.

L’offensive de formation en construction, lancée en octobre 2023, a permis de former de 4000 à 5000 travailleurs dans certains métiers de la construction en forte demande.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore que le budget Girard reste muet en matière de formation de la main-d’œuvre. Bien de l’argent est investi en infrastructures, mais aucun budget n’est prévu pour la formation de la main-d’œuvre, sauf dans le domaine de la construction, a indiqué la présidente Caroline Senneville.

Ce n’est pas vrai que tous les travailleurs qui seront peut-être licenciés en raison de la guerre commerciale se tourneront vers ce domaine. On pense au béton, mais on pense bien peu aux salariés, alors que ce sont eux qui font fonctionner le Québec, a ajouté la présidente de la CSN.

Source: Radio Canada

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