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Nerveux en raison du glissement dans les intentions de vote et frustrés du manque d’ajustement de la stratégie électorale, des conservateurs demeurent néanmoins convaincus que leur chef tirera son épingle du jeu.
Beaucoup de conservateurs avouent être nerveux
et inquiets
, mais aussi excités
et motivés
face aux 35 prochains jours de campagne.
Radio-Canada s’est entretenue avec neuf sources conservatrices à l’aube de la campagne. La grande majorité d’entre elles demeurent confiantes, mais reconnaissent que la course est plus serrée qu’elle ne l’aurait été il y a à peine deux mois.
Plusieurs candidats sont nerveux
, reconnaît un député d’expérience, mais je ne fais pas partie de ceux-là. Il y a un flot naturel des choses, et ça va revenir en notre faveur.
Mais le premier rassemblement de campagne de Pierre Poilievre à Toronto dimanche soir, qui a attiré entre 1500 et 2000 personnes prouve, selon certains conservateur, que Pierre peut générer des émotions fortes, mobiliser des foules et faire bouger l’aiguille des sondages.
Terrain mouvant
Finie la taxe carbone, que Mark Carney a réduite à zéro. Finie la grogne contre Justin Trudeau, qui envoyait des électeurs vers l’équipe de Pierre Poilievre. Bonjour l’arrivée de Donald Trump et ses menaces envers le Canada.
La moitié de nos appuis étaient des votes anti-Trudeau
, affirme une source conservatrice. Donald Trump a changé la donne. Ça va être un défi de garder notre avance.
En décembre, le Parti conservateur avait 20 points d’avance dans les sondages. Les libéraux ont maintenant réduit l’écart et les deux partis sont maintenant au coude-à-coude.
Une tendance préoccupante
, selon certains, qui se reflète sur le terrain.
Il faut refaire notre identification d’électeurs
dans beaucoup de circonscriptions, souligne un travailleur de campagne.
Plusieurs électeurs qu’on avait identifiés comme conservateurs sont devenus indécis. Et plusieurs indécis sont devenus libéraux.
Un glissement dans les intentions de vote que certains conservateurs attribuent au manque de flexibilité et d’ajustement du centre de décision du parti, qui tourne autour de Pierre Poilievre et de sa directrice de campagne Jenni Byrne.
Il y a beaucoup de pression sur Jenni. La frustration monte
, souligne une source conservatrice de l’Ouest canadien.
Quand le PCC avait une bonne avance dans les sondages, plusieurs gens autour du chef manquaient d’humilité
, poursuit cette source.
Les gens étaient beaucoup trop confiants. Ils pensaient remporter 200 sièges, garantis. On n’est plus rendu là.
Nous sommes tombés en amour avec nos slogans, et nous avons pris trop de temps à pivoter
, indique un autre député de l’Ouest.
Les gens sont frustrés et nerveux
, poursuit-il, notamment du manque de communication de l’équipe de campagne nationale envers les candidats.
Trump et les tarifs préoccupent davantage les gens que la taxe carbone
, admet un conservateur des provinces atlantiques.
L’équipe de campagne devrait faire attention à ne pas garder un vieux plan de bataille
, poursuit-il, alors que le terrain à conquérir a changé.
En Ontario, la réticence du premier ministre conservateur Doug Ford à s’associer avec Pierre Poilievre dérange, mais ne surprend pas.
Ça ne va pas nous nuire, mais ça ne va pas nous aider non plus
, relate un conservateur ontarien.
Pierre Poilievre s’est vanté de ne pas s’associer aux membres de l’équipe de Doug Ford parce qu’ils n’étaient pas de « vrais » conservateurs. Les élus ontariens nous rendent la monnaie de notre pièce.
Sans compter que le premier ministre ontarien n’a pour le moment que de bons mots pour le nouveau premier ministre Carney, un homme d’affaires extrêmement brillant
, disait Doug Ford vendredi.
Une source conservatrice ontarienne avoue même que la décision des libéraux d’élire Mark Carney est une bonne chose pour le Canada, qui contribue à créer un environnement très différent pour la prochaine élection
.
Campagne déterminante pour Pierre Poilievre
Dans l’entourage du chef conservateur, on refuse de commenter les sondages, mais on exprime une grande confiance envers les habiletés de politicien de Pierre Poilievre.
Regardez-le bien faire campagne. Il va en surprendre plusieurs!
, prévient un fidèle. Mark Carney n’a qu’à bien se tenir, surtout dans les débats en français.
Le regain des libéraux est peut-être plus fort que prévu, mais les prochaines semaines de campagne apporteront plus de visibilité au chef conservateur.
Ça va égaliser les chances
, estime une source.
On a le couteau entre les dents, on est prêts à en découdre, mais c’est clair que la bataille qui se dessine n’est pas celle qu’on voulait.
Depuis le départ de Justin Trudeau et l’élection de Mark Carney comme chef libéral, ça nous a enlevé quelques-unes de nos lignes d’attaques, mais pas toutes
, ajoute ce conservateur.
Une autre source conservatrice y va d’une analogie sportive : Le PCC a maintenu une bonne avance pendant deux périodes dans les intentions de vote en martelant la question du coût de la vie. Les libéraux sont venus combler l’écart in extremis en fin de troisième période.
Mais comme le confie ce conservateur : En campagne électorale comme en temps supplémentaire, tout peut arriver.
Source: Radio Canada