Le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, démissionne

21 février 2025
Le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, démissionne

Assahafa.com

Le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard démissionne après six ans à la tête de la province. Dennis King estime qu’il n’est plus l’homme de la situation, alors que la menace de tarifs douaniers américains pèse sur l’économie canadienne.

Le politicien âgé de 53 ans dit qu’il a pris cette décision après en avoir discuté longuement avec les membres de sa famille pendant le congé des Fêtes. J’ai toujours répété que je ne serais pas dans ce poste à vie, a-t-il déclaré jeudi après-midi lors d’un point de presse à Charlottetown, en présence des députés de son parti.

Dennis King renonce également à son siège de député de la circonscription de Brackley–Hunter River, dans le centre de la province, et à son poste de chef du Parti progressiste-conservateur de l’Île-du-Prince-Édouard.

C’est dans l’intérêt supérieur de notre gouvernement, de notre parti, des insulaires et de ma famille que j’annonce que je démissionne des postes de premier ministre et de chef de parti.

Une citation deDennis King, 33e premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard

La démission du 33e premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard entrera en vigueur vendredi à 13 h, heure locale.

Le Parti progressiste-conservateur a choisi le ministre de l’Éducation, Rob Lantz, pour assurer l’intérim jusqu’au choix d’un nouveau chef permanent. L’élu de la région de Charlottetown deviendra de facto premier ministre. Il a déjà été chef du parti brièvement en 2015.

Dennis King, un ancien journaliste et conseiller politique, est à la barre de la plus petite province canadienne depuis 2019. Il a obtenu un deuxième mandat fort en 2023. Il dit quitter au moment qui lui semble opportun, alors que lui et son parti demeurent populaires auprès des électeurs.

Ce fut un privilège et l’honneur de toute une vie, a-t-il déclaré.

Donald Trump, la crise de trop

S’il assure qu’il se porte très bienDennis King aborde néanmoins avec candeur les conséquences des crises qu’il a eues à gérer, comme celle de la COVID-19, sur sa santé mentale. Il y a un prix à payer, a-t-il répété avec émotion à quelques reprises lors de l’annonce de sa démission.

Si votre gouvernement aide 75 % des gens, c’est un exploit. Mais il y a 25 % des gens qui ne reçoivent pas d’aide. Et à l’Île-du-Prince-Édouard, vous savez qui ils sont. Ce sont probablement vos voisins, vos amis, et cela entraîne une énorme responsabilité et un lourd fardeau, a-t-il confié à propos des défis de gouverner une province d’environ 180 000 habitants.

Depuis six ans, l’Île-du-Prince-Édouard a été frappée par deux tempêtes majeures, Dorian et Fiona, qui ont causé d’importants dégâts dans leur sillage. La province a aussi connu un épisode de gale verruqueuse de la pomme de terre, qui a empêché pendant plusieurs mois ses exportations vers le marché américain.

Une guerre commerciale avec les États-Unis aurait été la crise de trop pour Dennis King. Selon lui, il était impensable de rester à la tête du gouvernement insulaire et de faire face aux menaces du président américain Donald Trump tout en ayant un œil sur la porte de sortie.

J’avais l’impression depuis un certain temps que j’avais parcouru plus de chemin [en politique] qu’il ne m’en restait devant moi, a-t-il partagé jeudi.

Élu en 2019 à la tête d’un gouvernement minoritaire qui est devenu majoritaire en cours de mandat, Dennis King a d’abord préconisé une approche collaborative avec les partis d’opposition. La chose dont je suis le plus fier, c’est d’avoir changé la façon de faire de la politique, s’est-il félicité. Ma manière de faire de politique était parfaite pour l’époque.

Par contre, le premier ministre démissionnaire laisse entendre que Île-du-Prince-Édouard pourrait avoir besoin d’un style de leadership différent dorénavant, alors que l’administration Trump menace d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens à compter du 4 mars prochain.

L’annonce de la démission de Dennis King a provoqué jeudi une onde de choc, y compris chez les partis d’opposition à Charlottetown, qui disent craindre un certain vide à la tête de la province alors qu’une tempête se profile à l’horizon.

Salué par ses homologues de l’Atlantique

La première ministre du Nouveau-BrunswickSusan Holt, a quant à elle remercié son homologue insulaire pour sa contribution exceptionnelle à la chose publique. Je lui serai à jamais reconnaissante pour son accueil chaleureux, ses sages conseils, sa perspicacité et les éclats de rire que nous avons partagés à la table du Conseil de la fédération et lors des appels du Conseil des premiers ministres de l’Atlantique.

Le premier ministre King a dirigé l’Île-du-Prince-Édouard d’une main ferme pendant les périodes difficiles, et notre région lui est reconnaissante de ses services, a ajouté le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, dans un communiqué.

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, a salué à son tour la carrière politique exceptionnelle de Dennis KingNous sommes devenus des amis proches au fil des ans, et j’ai souvent compté sur sa contribution réfléchie. Son rire autour de la table des premiers ministres et la chaleur humaine qu’il y apportait vont me manquer, a-t-il réagi.

Source: Radio Canada

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