Course à la chefferie libérale : la bataille avant la bataille

24 janvier 2025
Course à la chefferie libérale : la bataille avant la bataille

Assahafa.com

C’est un combat qui se mène loin des caméras, à coups d’appels téléphoniques, de signatures et de poignées de main.

On fait signer du monde, explique une source dans le camp de Mark Carney. C’est la priorité du soir au matin. L’ancien gouverneur de la Banque du Canada passe ses journées au téléphone pour mobiliser des organisateurs. Il commence avec ses contacts en Atlantique le matin et termine avec la côte pacifique en soirée, en suivant les fuseaux horaires.

Chrystia Freeland vit elle aussi scotchée à son téléphone. L’ex-ministre des Finances consacre 11 heures par jour aux coups de fil qu’elle donne à des militants et à des organisateurs d’un océan à l’autre. Elle a même publié une photo d’elle sur les médias sociaux, où on la voit avec quatre cellulaires.

Les candidats à la succession de Justin Trudeau n’ont qu’un objectif en tête : inscrire le plus de nouveaux militants possible, aux quatre coins du pays, qui vont leur offrir leur vote au moment de choisir le nouveau chef libéral, le 9 mars prochain.

Le temps presse. Le PLC a fixé à lundi prochain, le 27 janvier, la date butoir pour devenir membre et être admissible au vote pour choisir le prochain chef.

L’important en ce moment : entrer en contact avec des organisateurs locaux qui peuvent aider à recruter des membres.

Les divers camps se concentrent sur les circonscriptions dites orphelines au pays, celles qui ne sont pas représentées par des députés libéraux. Pourquoi? Elles comptent souvent moins de militants inscrits et sont plus faciles à saisir pour un camp ou l’autre. C’est la clé.

Toutes les circonscriptions du Canada ont un poids égal, avec un système de pointage, dans le choix du chef. Un comté qui n’a que quelques dizaines de militants libéraux inscrits dans le nord de la Saskatchewan est aussi important qu’un autre qui en a des centaines à Toronto.

C’est vraiment une campagne de coulisses et de terrain, explique une source libérale.

En d’autres mots, c’est la bataille avant la bataille.

Il ne faut pas confondre une course à la chefferie avec une campagne électorale. Ce n’est pas la même stratégie.

Une citation deUne source libérale haut placée

Une fois la date butoir de lundi passée, la dynamique dans la campagne va changer, préviennent plusieurs libéraux. On va passer d’une phase de recrutement à une phase de persuasion, explique un proche de Chrystia Freeland.

Pour recruter des militants, il faut des organisateurs branchés et expérimentés dans chaque province.

Au Québec, Mark Carney peut compter sur le réseau étendu de la ministre Mélanie Joly, qui a coprésidé la campagne nationale en 2021. L’ancien ministre David Lametti donne un coup de main pour mobiliser les troupes dans son ancienne circonscription de LaSalle–Émard–Verdun. Le ministre François-Philippe Champagne pourra aussi s’impliquer à l’extérieur de la région montréalaise.

Mark Carney fera d’ailleurs ses premiers pas en terrain québécois à Shawinigan dimanche, où le ministre Champagne lui confirmera son appui à l’occasion d’un événement.

En Ontario, l’ex-banquier central a réussi à mettre le grappin sur l’ancien ministre libéral Navdeep Bains et son patriarche Papa Bains, deux organisateurs influents de la communauté sikhe. Mark Carney a aussi des appuis dans la communauté musulmane, selon une source libérale haut placée.

En Colombie-Britannique, le ministre de confession sikhe Harjit Sajjan active aussi son réseau en faveur de Mark Carney, tout comme le président de la section provinciale du PLC, Duncan Wlodarczak.

Dans les rangs libéraux, plusieurs sources consultées par Radio-Canada estiment que Mark Carney a l’avantage du point de vue de la machine actuellement, mais que rien n’est joué.

Le camp Freeland n’a pas dit son dernier mot. D’abord parce que l’ex-ministre des Finances compte aussi sur des politiciens clés sur le terrain, par exemple le président du caucus du Québec, Stéphane Lauzon, celui de l’Ontario, Michael Coteau, et des ministres comme Mark Holland ou Terry Beach.

Le directeur national de campagne de Chrystia Freeland, Tom Allison, a aussi l’habitude des courses au leadership. Il a travaillé sur une quinzaine d’entre elles au total, dont celle que Kathleen Wynne a remportée en Ontario.

Et puis, même si Mark Carney semble se dessiner comme le meneur, reconnaît une source dans le camp Freeland, tout pourrait changer au bout du compte.

Chrystia Freeland a énormément d’expérience politique, alors que Mark Carney embarque dans quelque chose qu’il n’a jamais fait jusqu’à maintenant, ajoute cette source proche de l’ancienne ministre. On ne sait pas s’il va être aussi bon dans cette job que dans les autres postes qu’il a occupés. C’est un risque pour lui et pour tous ceux qui le soutiennent.

Jusqu’à maintenant, plus d’une quarantaine d’élus libéraux ont apporté leur soutien à Mark Carney, contre environ 25 pour Chrystia Freeland.

Le prochain chef libéral sera choisi le 9 mars.

Source: Radio Canada

Derniers articles
Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Nous partageons également des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de médias sociaux, de publicité et d'analyse.
j'accepte!