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Le premier ministre Justin Trudeau se donne la période du temps des Fêtes pour prendre une décision quant à son avenir politique, selon les informations recueillies par Radio-Canada.
Sa réflexion n’est pas encore terminée, mais elle en est à un stade avancé, selon deux sources libérales qui ont participé à des rencontres avec le premier ministre au cours des derniers jours.
Je pense qu’il a décidé de partir
, confie l’une de ces sources. Dans les prochains jours, il pourrait sûrement aller prendre sa marche dans la neige
, ajoute-t-elle en référence au père du premier ministre, Pierre Elliott Trudeau, qui avait annoncé sa démission en 1984 après une promenade hivernale.
Cependant, au moins une personne de son entourage confie que le premier ministre penche plutôt pour rester en poste.
Ceux qui ont eu une rencontre avec le premier ministre décrivent le ton et l’ambiance comme sobres, mais pas sombres.
Selon nos informations, la plupart des personnes qui ont parlé à M. Trudeau lui ont dit qu’il ne pouvait plus continuer comme chef et premier ministre.
La seule personne ou presque qui essaie de le convaincre de rester, c’est Katie [Telford, sa cheffe de cabinet]
, confie une source libérale.
On voit qu’il se sent confronté à l’inévitable
, confie une source libérale.
Il a toujours été convaincu qu’il était le meilleur campaigner, le mieux placé pour battre Pierre Poilievre, mais les événements des derniers jours ont ébranlé sa conviction à ce sujet.
Selon nos informations, Justin Trudeau se préoccupe notamment de ne pas laisser un vide, si jamais il annonçait sa démission.
Il ne veut pas partir sans que le parti ait un plan en place pour sa succession
, confie une source. Il veut s’assurer que la marche à suivre est claire
, ajoute une autre.
Des scénarios évalués
Selon nos informations, les libéraux réfléchissent à des scénarios potentiels qui permettraient d’avoir un chef le plus rapidement possible tout en respectant les règles du parti, si c’était le souhait du premier ministre.
Un des scénarios évoqués : Justin Trudeau pourrait annoncer qu’il ne se représentera pas aux prochaines élections et déclencherait une course rapide à la chefferie qui prendrait fin, si possible, d’ici trois mois.
Une autre source libérale lui recommande d’annoncer son départ le plus rapidement possible afin qu’un nouveau chef soit désigné au printemps
. En attendant, il pourrait se concentrer sur l’arrivée de la nouvelle administration de Donald Trump aux États-Unis.
Selon cette source, il vaudrait mieux proroger le Parlement jusqu’à la nomination du nouveau chef, qui présenterait ensuite un discours du Trône, un budget et partirait immédiatement en campagne électorale
.
Ça nous prend un pilote dans l’avion quand Donald Trump deviendra président le 20 janvier, et Justin Trudeau est le mieux placé pour assurer ce rôle, en attendant le prochain chef.
Toutefois, de nombreuses questions restent à éclaircir, dont celle-ci : est-ce qu’un nouveau chef devrait se présenter devant la gouverneure générale pour démontrer qu’il a la confiance de la Chambre? C’est un risque
, confie l’une de nos sources libérales.
S’il ne quitte pas bientôt, confie une autre de nos sources, Justin Trudeau devra composer avec une fronde qui prend de l’ampleur au sein du caucus
et des membres de son Conseil des ministres qui se lanceront dans une campagne larvée au leadership
. Chrystia Freeland, notamment, a les coudées franches, maintenant qu’elle n’est que simple députée après sa démission fracassante à titre de ministre, lundi dernier.
Il y a déjà des camps qui commencent à se former autour des aspirants à la chefferie, et des tensions risquent de s’accentuer entre eux avec le temps, selon nos sources.
Pendant que ces réflexions ont lieu en coulisse, des députés continuent d’exiger publiquement la démission de Justin Trudeau. Trois autres députés libéraux, soit Chandra Arya, Ali Ehsassi et Rob Oliphant, ont affirmé aujourd’hui que le premier ministre doit quitter
ses fonctions.
Pendant ce temps, les trois partis d’opposition à la Chambre des communes semblent maintenant sur la même longueur d’onde. Après les conservateurs et les bloquistes, c’est au tour du chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, d’exiger, pour la première fois en trois ans, un vote de confiance au retour des Fêtes.
De son côté, le chef conservateur, Pierre Poilievre, estime que M. Trudeau n’a plus la confiance du Parlement
et demande à la gouverneure générale de rappeler les députés aux Communes le plus tôt possible afin de tenir un vote de confiance avant la fin de l’année
.
Source: Radio Canada
