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Le président désigné des États-Unis, Donald Trump, a reçu le premier ministre Justin Trudeau pour un souper de travail à sa résidence de Mar-a-Lago, vendredi. Il lui a ouvert les portes quelques jours après avoir menacé d’imposer un tarif douanier de 25 % sur les importations canadiennes.
L’avion du premier ministre s’est posé à West Palm Beach en fin d’après-midi, avec à son bord sa cheffe de cabinet, Katie Telford, et le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, ont indiqué à La Presse des sources haut placées.
Donald Trump avait convié à sa table une poignée de personnes qu’il a choisies pour faire partie de sa future administration : Doug Burgum (secrétaire à l’Intérieur), Howard Lutnick (secrétaire au Commerce) et Mike Waltz (conseiller à la sécurité nationale).
Sur une photo publiée sur les réseaux sociaux, l’on peut apercevoir messieurs Trudeau et Trump attablés avec messieurs Lutnick, Waltz et Burgum.
M. Lutnick, qui supervisera le programme tarifaire, a qualifié les tarifs douaniers d’« outil formidable » pour protéger les travailleurs américains, dans les dernières semaines. Pour sa part, Mike Waltz a déjà critiqué Justin Trudeau pour sa gestion des questions liées à la Chine, et a exprimé dans un récent article que Pierre Poilievre allait le « renvoyer en 2025 » et « commencer à sortir le Canada du pétrin progressiste dans lequel il se trouve ».
Cette rencontre au sommet ne figurait pas à l’itinéraire quotidien publié par le bureau de Justin Trudeau – des médias canadiens ont eu la puce à l’oreille vendredi en constatant que l’appareil Challenger du gouvernement avait mis le cap vers le sud de la frontière, à partir d’Ottawa.
Une source proche du dossier a indiqué à The Associated Press qu’il s’agissait d’une rencontre « positive, à large portée, qui a duré trois heures ». Cette personne, qui a requis l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à prendre la parole publiquement, a affirmé que des sujets, comme le commerce, la sécurité frontalière, le fentanyl, la défense, l’Ukraine, l’OTAN, la Chine et les pipelines, ainsi que la réunion du G7 l’an prochain au Canada.
« C’était une excellente conversation », a brièvement lancé à la presse Justin Trudeau samedi matin en quittant son hôtel pour revenir au Canada.
Branle-bas de combat
La visite du premier ministre survient moins d’une semaine après que Donald Trump a brandi la menace de frapper toutes les importations canadiennes de tarifs douaniers de 25 %.
Cette mise en garde annoncée lundi sur le réseau Truth Social a provoqué un branle-bas de combat sur la scène politique au Canada.
Dans les heures ayant suivi la publication du message, Justin Trudeau a appelé Donald Trump.
« J’ai eu un bon appel avec Donald Trump […] pour rappeler certains faits et parler des relations positives entre nos deux pays et tout ce qu’on peut accomplir en travaillant ensemble », a-t-il relaté mardi matin.
Le lendemain, le premier ministre a réuni ses homologues des provinces et des territoires afin de discuter de la stratégie à adopter. À l’issue de la rencontre, le fédéral a promis des investissements afin d’assurer une surveillance accrue à la frontière canado-américaine.
Le président désigné a fait du renforcement des contrôles frontaliers l’une des deux conditions à l’annulation de la mesure qu’il veut implanter dès son arrivée au pouvoir, le 20 janvier prochain.
« Cette taxe restera en vigueur jusqu’à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays ! », a-t-il écrit.
« Le Canada comme le Mexique ont le droit et le pouvoir absolu de régler facilement ce problème de longue date », a ajouté Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.
Source: la presse