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Le marathon pour construire et livrer du logement communautaire se poursuit à Montréal. Au total, sept projets sont inaugurés cette semaine pour un total de plus de 600 logements. Plusieurs seront destinés à des femmes vulnérables.
Après de nombreuses démarches et des représentations au ministère des Finances en 2021, le projet LoReLi, par exemple, dans le quartier Saint-Henri, près du canal Lachine, accueillera ses premières résidentes prochainement.
Pour la directrice générale de l’organisme Logifem, Sally Richmond, il devenait essentiel de développer 35 logements permanents pour offrir du logement abordable, notamment destiné à des femmes vulnérables.
On travaille avec les femmes qui sont en situation d’itinérance pour diverses raisons. Donc, ça peut être à cause de la violence conjugale, des difficultés financières, des difficultés au niveau de la santé mentale, des difficultés au niveau de l’immigration
, explique-t-elle.
Selon Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif et responsable de l’habitation à la Ville de Montréal, la contribution du promoteur a été le terrain, […] et la construction s’est étalée sur environ 24 mois, le même temps que ça prend pour faire des condos tout juste à côté
.
Ainsi, on retrouve sur le site 300 condos et 112 logements pour femmes.
De ce nombre, 22 logements seront disponibles pour une clientèle d’aînées lesbienne, un projet né de la crainte de devoir réaffirmer son orientation sexuelle lorsque vient le temps de se reloger à un certain âge, et du désir de lutter contre la solitude.
Dans la société en général, puis dans les RPA ou les CHSLD, quand tu arrives quelque part tu es toujours présumée hétérosexuelle
, observe Isabelle Duclos, la trésorière de la Maison des RebElles, une habitation solidaire.
Notre génération de lesbiennes, on s’est beaucoup battues pour se faire reconnaître, obtenir des droits. […] Ça ne nous tentait vraiment pas de retourner dans le placard en devenant plus âgées.
Parce qu’on devient dépendante des personnes qui s’occupent de nous, on a peur des préjugés
, explique Mme Duclos, qui ajoute que ce projet permettra aux résidentes de combattre la solitude en restant actives, ensemble.
Surtout que plusieurs d’entre elles n’ont pas d’enfant et ont parfois rompu les liens avec le reste de leur famille. Les risques de se retrouver isolées sont encore plus grands
, affirme-t-elle.
Bien qu’elles aient chacune leur appartement, la philosophie d’une habitation solidaire est de préserver un esprit collectif
.
Les loyers seront sous la moyenne québécoise, indique Mme Duclos, dont certains seront subventionnés et calculés en fonction du revenu de la locataire.
Permettre à des femmes de retrouver leurs enfants
Par ailleurs, 55 logements seront disponibles pour des femmes seules vulnérables monoparentales.
Comme le souligne Maryan Kikhounga-Ngot, organisatrice communautaire au P.O.P.I.R comité logement, il y a des femmes actuellement dans notre groupe qui se sont vues retirer la garde des enfants par la DPJ, parce qu’elles n’avaient pas de logement. […] Dès que ces femmes vont [avoir un logement], il y a deux femmes par exemple qui vont ravoir la garde de leurs enfants.
Ça c’est quand même notre récompense à nous, de voir qu’on a aidé ces femmes.
Vendredi, Québec, Ottawa et Montréal doivent annoncer la mise en chantier de 293 logements communautaires supplémentaires.
Au total il s’agit d’un investissement total de 340 millions $ pour les 893 logements, dont 53 millions $ proviennent de la Ville de Montréal.
Source: Radio Canada