Legault veut que le gouvernement Trudeau tombe

19 septembre 2024
Legault veut que le gouvernement Trudeau tombe

Assahafa.com

François Legault n’en peut plus de Justin Trudeau. Il invite le Parti québécois à « être courageux » et faire pression sur le Bloc québécois pour faire tomber le gouvernement minoritaire libéral. Le PQ y voit une « tentative désespérée » et l’accuse de se coller à Pierre Poilievre.

Le premier ministre n’a plus confiance en Justin Trudeau pour régler les problèmes en immigration et renvoie la chaleur sur le Parti québécois pour qu’il pousse le Bloc québécois à participer à faire tomber le gouvernement. François Legault est allé encore plus loin en Chambre : « ce qu’on a besoin, à Ottawa, c’est un gouvernement économique », a-t-il dit.

Le Parti conservateur est largement en avance dans les intentions de vote au pays. Selon le site de projections électorales, Canada338, Pierre Poilievre remporterait une majorité avec 219 sièges.

« Je pense qu’aujourd’hui il faut se parler effectivement du gouvernement fédéral, parce que le parti frère du Parti québécois, le Bloc québécois, s’apprête à appuyer M. Trudeau », a lancé M. Legault.

« Pas plus tard que cette semaine, le chef du Parti québécois disait : “Moi, je vais demander aux Québécois de voter pour le Bloc. M. Trudeau devrait agir pour réduire le nombre d’immigrants.” Or, qu’est-ce qu’il fait aujourd’hui ? Il s’assoit sur ses mains puis il n’a pas le courage, le chef du PQ, de dire à Yves-François Blanchet : “N’appuyez pas Justin Trudeau” », a-t-il ajouté au Salon bleu.

Le premier ministre avait mis la table quelques minutes avant la période des questions en y allant d’une sortie musclée contre le Parti québécois et le Bloc québécois.

« Moi, je demande à M. St-Pierre Plamondon, au chef du Parti québécois, d’avoir aujourd’hui du courage et de demander à son camarade du Bloc québécois de reculer, de ne pas appuyer le gouvernement Trudeau la semaine prochaine, puis de défendre les intérêts des Québécois puis de la nation québécoise », a-t-il ajouté devant les journalistes, sans prendre les questions.

Pour assurer sa survie, le gouvernement Trudeau doit avoir l’appui du Bloc québécois ou du Nouveau Parti démocratique. Son avenir est incertain depuis que le NPD a déchiré l’entente avec les libéraux.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, y voit de son côté « une tentative désespérée » du premier ministre qui a perdu sa « crédibilité » dans le dossier de l’immigration, et affirme que la CAQ prend maintenant fait et cause pour le Parti conservateur de Pierre Poilievre.

En 2021, François Legault avait donné son appui aux conservateurs d’Erin O’Toole. Malgré les critiques, M. Legault avait dit ne pas regretter à l’époque son intervention dans les élections fédérales.

« Si François Legault veut faire ça, qu’il le fasse. Moi je me rangerai auprès de ceux qui sont loyaux auprès du Québec. Parce que les conservateurs de l’Alberta ne feront pas campagne en fonction des intérêts du Québec », a réagi M. St-Pierre Plamondon lors d’un point de presse.

En avril, M. St-Pierre Plamondon lançait une charge contre Justin Trudeau. « Dans toutes les provinces canadiennes, les francophones ont été assimilés. Statistique Canada […] nous dit que le français recule et ça correspond à l’absence de collaboration du fédéral en culture, en immigration et sur les langues officielles. C’est intentionnel et Justin Trudeau continue l’œuvre de son père Pierre Elliott Trudeau », disait-il.

Il n’y a toutefois pas d’urgence à battre son gouvernement, croit-il, parce qu’un gouvernement Poilievre agirait exactement de la même façon.

Sur le réseau X, le chef du Bloc québécois a rapidement fermé la porte à changer sa position. « Ça reste non. Je ne suis ni conservateur, ni libéral… ni caquiste. Je suis chef du Bloc québécois. Je sers les Québécois, pas les Libéraux, selon mon seul jugement. La motion des conservateurs ne porte d’ailleurs pas du tout sur l’échec en immigration de Justin Trudeau », a écrit M. Blanchet.

Manque de courage

M. St-Pierre Plamondon n’a d’ailleurs pas répondu à l’appel du premier ministre, qui a fait le choix de répondre aux questions du député Pascal Paradis. Ce qui est plutôt rare. Au sortir du Salon bleu, M. Legault n’a pas raté l’occasion d’en rajouter une couche : « Quel manque de courage du chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, qui ne s’est pas levé pour me poser une question parce qu’il savait que c’était gênant ce qui s’est passé avec son parti frère », a-t-il lancé.

Le gouvernement Legault voulait forcer jeudi les élus du Parti québécois à se prononcer publiquement en déposant une motion selon laquelle « les députés québécois siégeant à la Chambre des communes ne devraient accorder leur confiance à un gouvernement fédéral que si ce dernier respecte les champs de compétences du Québec ».

Le nouveau ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, qui est aussi ministre responsable des Relations canadiennes a affirmé que la décision du Bloc québécois « est prématurée » et qu’il devrait plutôt tenter d’obtenir des « garanties » pour le Québec.

« Ce qu’on veut faire vraiment, c’est rappeler que tous les élus québécois qui siègent à Ottawa ne peuvent pas reconduire et garder au pouvoir un gouvernement qui ne respecte pas les champs de compétence du Québec », a fait valoir M. Roberge. Le Parti libéral du Québec n’a finalement pas consenti à la motion.

Source: la presse

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