Air Canada : Trudeau n’interviendra pas dans le conflit de travail, pour l’instant

14 septembre 2024
Air Canada : Trudeau n’interviendra pas dans le conflit de travail, pour l’instant

Assahafa.com

Pour l’instant, le gouvernement canadien ne compte pas intervenir pour mettre fin au conflit entre Air Canada et ses pilotes. Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré vendredi qu’il a plutôt l’intention de faire pression sur les deux parties pour éviter un arrêt de travail.

On appuie toujours les négociations et on ne va pas s’ingérer, on ne va pas prendre action [sic] avant un moment où, vraiment, ça devient très clair qu’il n’y a pas de travail ou de bonne volonté à la table de négociations pour résoudre ces ententes-là, a affirmé M. Trudeau lors d’une activité vendredi à Sainte-Anne-de-Bellevue, au Québec.

On ne veut pas d’un monde où les employeurs ou les syndicats vont dire : « Oh, on va attendre que le gouvernement règle les choses. » Ça ne marche pas comme ça. Moi, je m’attends à ce que les deux parties fassent leur job de trouver la solution à leur différend, sans mettre en péril le bien-être de millions de personnes et de milliers d’entreprises, a ajouté le premier ministre.

De son côté, l’Air Line Pilots Association (ALPA), syndicat qui représente quelque 5400 pilotes d’Air Canada, a pressé Ottawa vendredi de respecter les droits de négociation collective et de s’abstenir d’intervenir dans le processus de négociation.

Dans un communiqué, le président de l’ALPA, Tim Perry, s’est inquiété des récentes interventions du gouvernement visant à mettre fin à des conflits de travail dans le secteur fédéral, en faisant référence à la récente manœuvre d’Ottawa qui a mis fin au conflit de travail dans le secteur ferroviaire.

Les employeurs considèrent à présent l’intervention gouvernementale comme une alternative séduisante à un règlement négocié, dénonce-t-il.

L’intervention gouvernementale dans le processus de négociation collective viole les droits et libertés constitutionnels des Canadiens.

Une citation deTim Perry, président de l’ALPA, dans un communiqué

Risque de pertes pour l’économie canadienne

Gilles Levasseur, professeur de droit et de gestion spécialisé en relations de travail à l’Université d’Ottawa, croit toutefois qu’une intervention d’Ottawa sera une nécessité.

Le système d’aviation au Canada est essentiel. Si le système casse, on n’est pas capables de rapidement demander aux autres compagnies aériennes de prendre la relève, explique-t-il.

Cet apport essentiel d’Air Canada amène le professeur Levasseur à émettre l’hypothèse suivante : si un arrêt de travail a lieu, il ne durera pas longtemps.

Jeudi, la compagnie aérienne avait appelé le gouvernement à être prêt à intervenir – au moyen d’un arbitrage exécutoire – pour éviter les perturbations majeures qu’une interruption de service entraînerait sur ses quelque 110 000 voyageurs et 670 vols quotidiens, de même que pour le transport de fret.

Un arrêt de travail signifierait des pertes de 98 millions de dollars par jour pour l’économie canadienne, selon une analyse de Desjardins.

À partir de dimanche, Air Canada et les pilotes seront en mesure de donner un préavis de grève ou de lock-out de 72 heures. La compagnie aérienne a indiqué que cet avis déclencherait son plan de réduction progressive de trois jours et donnerait le coup d’envoi à un arrêt de travail complet qui pourrait survenir dès le 18 septembre.

Source: Radio Canada

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