Rentrée chargée dans un nouveau décor

10 septembre 2024
Rentrée chargée dans un nouveau décor

Assahafa.com

C’est jour de rentrée pour les députés de l’Assemblée nationale, alors que le gouvernement Legault entame la deuxième moitié de son mandat. Survol des débats parlementaires à venir qui auront lieu dans un nouveau décor.

N’ajustez pas votre appareil. Oui, les murs de la salle où les députés débattent sont maintenant rouges au lieu d’être bleus. C’est que les élus s’installent au Salon rouge en raison des travaux au Salon bleu, qui subira une cure de jouvence au cours des deux prochaines années au coût de 32 millions. On y a déplacé les fauteuils et les pupitres des députés, tout comme le trône de la présidence. Fait cocasse : on a retrouvé la corne de la licorne qui se trouve dans les armoiries en bois au-dessus du trône ; on l’appelait le « cheval » depuis la triste perte. Il s’agit des premières rénovations d’importance au Salon bleu depuis un demi-siècle : le « Salon vert » était passé au bleu avec le début de la télédiffusion.

La nouvelle « superministre » entre en scène

Tous les yeux sont rivés sur la nouvelle « superministre » de François Legault : Christine Fréchette. Titulaire des portefeuilles détenus jusqu’à la semaine dernière par Pierre Fitzgibbon (Économie, Innovation et Énergie), elle pilote dès ce mardi le début des auditions publiques du projet de loi 69, une importante réforme énergétique. Mme Fréchette devra également naviguer dans ses nouvelles responsabilités en se sachant observée par le premier ministre lui-même, qui s’impliquera dans les dossiers concernant Hydro-Québec. La société d’État prévoit des investissements colossaux de 155 à 185 milliards d’ici 2035 afin de doubler sa production et décarboner l’économie du Québec. Le premier ministre veut limiter à 3 % par an la hausse des tarifs résidentiels, mais évoque des augmentations allant jusqu’à 6 % pour les entreprises.

Du boulot pour Roberge à l’Immigration

L’ajustement ministériel provoqué par le départ précipité de Pierre Fitizgibbon amène un nouveau visage à l’Immigration : Jean-François Roberge. Celui qui détient aussi les responsabilités en matière de Langue française et de Relations canadiennes déposera en novembre le plan d’immigration du Québec pour l’année 2025, qui vise les catégories d’immigrants permanents. Il doit aussi convaincre Ottawa d’aller plus loin pour réduire le nombre d’immigrants temporaires dans la province. À ce sujet, M. Roberge déposera cet automne un projet de loi pour diminuer le nombre d’étudiants étrangers dans les établissements « où il y a eu des abus », dans le contexte où leur nombre a globalement augmenté de 70 % entre 2018 et 2024.

L’agence de Guilbault sous la loupe

C’est cet automne que les parlementaires façonneront les contours de Mobilité Infra Québec, la toute nouvelle agence de la ministre Geneviève Guilbault, qui aura pour mandat d’analyser, de planifier et de réaliser « des projets complexes de transport » routier et collectif. En parallèle, un autre projet de loi sera à l’étude, celui du ministre des Infrastructutres, Jonatan Julien, visant à réduire les coûts et les délais de construction. Le troisième lien entre Québec et Lévis sera aussi au menu, alors que Mme Guilbault a prévu une mise à jour sur l’avancement du projet avant le 20 décembre.

Début de Santé Québec, négos difficiles

Les négociations avec les infirmières et les médecins de famille seront « très, très difficiles », de l’aveu de François Legault. Après plus de 500 jours, Québec et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) n’ont pas conclu d’entente. La FIQ demandera à ses membres de refuser les heures supplémentaires dès le 19 septembre. Les négos achoppent sur l’enjeu de la mobilité des infirmières. C’est un élément clé du succès de Santé Québec, qui entre en fonction le 1er décembre. Un bras de fer se profile aussi avec les médecins de famille : Québec veut « optimiser » leur rémunération de 3 milliards tandis que la Fédération des omnipraticiens du Québec (FMOQ) réclame des augmentations. De leur côté, les spécialistes s’impatientent alors que leur entente est échue depuis un an et demi ; ils réclament déjà un arbitrage en cas d’impasse. Les députés étudieront un projet de loi pour réduire la charge administrative des médecins.

Les défis de Bernard Drainville

En éducation, les défis ne manquent pas pour Bernard Drainville, surtout avec cette autre rentrée scolaire marquée par la pénurie d’enseignants et de professionnels qualifiés. Le ministre doit également réagir aux plus récents résultats des examens du Ministère, alors que le taux de réussite à l’examen d’écriture en français de cinquième secondaire a baissé de 4,2 points de pourcentage par rapport à l’an dernier, et ce, même si les contenus ont été allégés. Dans ce contexte, les organismes qui viennent en aide aux élèves plaident pour qu’une partie du financement accordé au plan de rattrapage (qui prend fin en décembre) soit renouvelé. Et un autre dossier qui s’ajoute à la pile : M. Drainville doit présenter « rapidement », à la demande du premier ministre, un plan sur la discipline à l’école.

Une commission transpartisane sur les écrans chez les jeunes

Dans une approche transpartisane, les quatre formations politiques représentées à l’Assemblée nationale ont mis sur pied en juin dernier une commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé des jeunes. Les députés tiendront cet automne des auditions publiques afin d’entendre à la fois des experts, la population et des jeunes (qui sont les principaux concernés) pour évaluer comment encadrer le temps d’écran à l’école, baliser l’accès aux réseaux sociaux, contrer la cyberintimidation. On documentera aussi des enjeux sociaux comme la dépendance aux écrans, la publicité destinée aux enfants sur les applications et l’accès à la pornographie en ligne.

Le projet de loi « Maureen Breau » à l’étude

Les consultations sur le projet de loi « Maureen Breau » débutent mardi, au moment même où la coroner MGéhane Kamel expliquera devant les médias les conclusions de son enquête publique sur la mort de la policière. Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a déjà promis de « s’ajuster » pour tenir compte des recommandations. MKamel sera d’ailleurs entendue en commission parlementaire mardi. Le texte législatif resserre le suivi de personnes ayant déjà fait l’objet d’un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou d’inaptitude à avoir leur procès. C’était le cas pour Isaac Brouillard Lessard, qui a tué la policière lors d’une intervention qui a mal tourné en 2023.

Un automne chargé pour l’opposition

En tête dans les sondages, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, aura d’abord les yeux rivés sur la circonscription de Terrebonne, où il tentera de faire élire un cinquième député lors de la prochaine élection partielle provoquée par le départ de Pierre Fitzgibbon. Du côté des libéraux, ses membres se réuniront en congrès en novembre et débattront de thèmes identitaires, notamment pour doter le Québec d’une constitution. La course à la direction du Parti libéral débutera officiellement en janvier. En novembre, les membres de Québec solidaire éliront celle qui remplacera Émilise Lessard-Therrien à titre de co-porte-parole féminine du parti. La députée Ruba Ghazal est la seule qui a pour l’instant confirmé son intérêt pour le poste.

Source: la presse

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