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Dans un discours à saveur électorale, Paul St-Pierre Plamondon a assuré jeudi que son parti est « prêt » et « motivé » à reconquérir la circonscription de Terrebonne, laissée vacante par la démission de Pierre Fitzgibbon. Le chef péquiste a par ailleurs pressé le premier ministre François Legault de déclencher « rapidement » cette élection partielle.
La Coalition avenir Québec (CAQ), le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS) se sont montrés moins confiants, admettant jeudi, chacun dans ses mots, qu’ils auront fort à faire pour remporter la victoire à cette élection complémentaire alors que le Parti québécois (PQ) trône depuis des mois au sommet des sondages.
Réunis en caucus présessionnel à Rouyn-Noranda cette semaine, les quatre élus péquistes ont écourté leur séjour dans cette ville de l’Abitibi afin d’organiser jeudi en fin d’après-midi une assemblée citoyenne à Terrebonne.
J’ai un message tout spécial pour le gouvernement. […] Par respect pour les gens de Terrebonne, il faut déclencher l’élection partielle le plus rapidement possible. Nous, on est prêts et motivés
, a lancé M. St-Pierre Plamondon en conférence de presse devant une centaine de personnes réunies à Terrebonne.
Selon la loi, une élection partielle devra être déclenchée d’ici six mois dans la circonscription de Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, qui a causé la surprise mardi en annonçant à ses collègues du Conseil des ministres sa démission à la veille de la rentrée parlementaire.
On n’a pas de problème de motivation
, a lancé le chef péquiste dans une allusion à peine voilée à M. Fitzgibbon, qui a affirmé mercredi que sa motivation au travail avait récemment décliné
.
Pierre Fitzgibbon aura rompu son contrat. Ça laisse en plan plusieurs dossiers. Ce n’est pas parce qu’une personne décide de lâcher son mandat que le premier ministre doit en rajouter en privant les gens de Terrebonne d’un député.
Avant l’élection du caquiste Pierre Fitzgibbon, en 2018, Terrebonne avait presque toujours été une circonscription remportée par le PQ. M. St-Pierre Plamondon semble convaincu de pouvoir regagner cet ancien château fort péquiste.
Nos premiers chiffres sont encourageants
, a-t-il lancé à Terrebonne en faisant référence à la foule venue l’accueillir.
Le nombre de personnes [rassemblées] est un témoignage vibrant d’à quel point on va avoir du fun pendant cette campagne-là! […] Je pense qu’avec la force du nombre, on va y arriver.
Le chef du PQ avait affirmé mercredi que cette élection complémentaire constituait un beau défi
et qu’elle pouvait être un baromètre pour le scrutin général de 2026.
Dans le Vieux-Terrebonne, le chef péquiste a par ailleurs écorché le bilan caquiste en matière de transport collectif, de logement et de taux d’occupation des urgences dans Lanaudière.
Une candidate?
En mêlée de presse mercredi matin, le chef péquiste avait confirmé que plusieurs aspirants souhaitent porter la bannière péquiste en vue de la prochaine élection complémentaire.
Toutefois, il espère ajouter une femme à son caucus exclusivement masculin, composé de quatre députés.
Mon souhait, c’est d’avoir une femme, mais il demeure qu’il y a un processus, il y a un paquet de critères, je ne veux simplement pas spéculer.
Il ne s’est donc pas avancé sur des noms ou sur le nombre de candidats potentiels intéressés.
Il y a un an, M. St-Pierre Plamondon avait dû défendre son choix de candidat en vue de l’élection complémentaire dans Jean-Talon, Pascal Paradis, qui avait enlevé cette circonscription à la CAQ mais qui ajoutait un autre homme dans un caucus déjà entièrement masculin.
Des partis plus timides
Le premier ministre François Legault a quant à lui reconnu jeudi, en faisant le bilan du caucus de la CAQ à Rimouski, que la lutte qui se prépare dans l’ancien fief de M. Fitzgibbon ne sera pas facile
, sans développer davantage. On aura l’occasion d’en rejaser
, a-t-il lancé à la presse.
Réuni à Gatineau avec ses troupes, le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, a lui aussi tenu à modérer les attentes au sujet de l’élection partielle qui sera organisée dans Terrebonne, où le PLQ n’a fait élire aucun candidat depuis 1976. Nous, on aborde chaque élection en se disant « on veut la gagner », mais vous connaissez notre historique dans Terrebonne : on est réalistes
, a-t-il déclaré.
Même chose à Québec solidaire, qui n’a jamais fait mieux que la troisième place dans ce comté de la Rive-Nord. Questionné à ce sujet alors qu’il s’apprêtait à rencontrer son caucus à Granby en vue de la rentrée parlementaire, le co-porte-parole masculin du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, est demeuré prudent. C’est une circonscription où il y a beaucoup de travail à faire pour Québec solidaire
, s’est-il limité à dire.
Par ailleurs, le déplacement improvisé du PQ dans le Vieux-Terrebonne n’a pas semblé impressionner M. Nadeau-Dubois.
Je laisse M. St-Pierre Plamondon gérer les attentes qu’il crée
, a laissé tomber le chef parlementaire de QS.
M. Nadeau-Dubois a indiqué que son parti n’avait pas de préférence
quant à la date du coup d’envoi de la campagne. Toutefois, dans son camp, les avis divergent.
Lui-même élu à l’issue d’une élection complémentaire, le député Guillaume Cliche-Rivard s’est prononcé jeudi en faveur d’un déclenchement hâtif, affirmant que le plus rapidement possible quelqu’un peut représenter les citoyens et citoyennes, le mieux c’est
.
Source: Radio Canada