Gel du programme des travailleurs étrangers temporaires : les CPE accusent le coup

4 septembre 2024
Gel du programme des travailleurs étrangers temporaires : les CPE accusent le coup

Assahafa.com

Le milieu des services de garde éducatifs ne comprend pas pourquoi les centres de la petite enfance (CPE) ont été exclus de la liste des exemptions du moratoire de six mois sur l’embauche de travailleurs étrangers temporaires pour des postes à bas salaire dans la région de Montréal, en vigueur depuis mardi matin.

Les garderies estiment qu’elles constituent un service public essentiel et, par conséquent, qu’elles devraient être exemptées de l’application du moratoire au même titre que les secteurs de l’éducation et de la santé.

Ce moratoire cause des maux de tête à plusieurs établissements dans la grande région de Montréal qui emploient des éducatrices en garderie venant de l’étranger. Cela vient s’ajouter au resserrement des critères pour des emplois à bas salaire décrété par le gouvernement fédéral, dans toutes les villes où le taux de chômage dépasse 6 %, qui entre en vigueur le 26 septembre prochain.

En entrevue à Midi info, la directrice générale Affaires publiques et gouvernementales de l’Association québécoise des CPE, Marie-Claude Lemieux, confirme que cette situation touche de plein fouet ses membres. On a une pénurie de main-d’œuvre qui est criante dans les CPE, dans les services de garde éducatifs, dit-elle.

Si Mme Lemieux ne se prononce pas sur le nombre d’éducatrices provenant du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), elle confie que quelque 10 % des CPE sont intéressés par le recrutement à l’international.

Surprise? Non. Choquée? Oui

Sans être surprise par ces politiques gouvernementales, Marie-Claude Lemieux avoue être choquée de voir que les garderies ont été exclues de la liste des métiers d’exception comme ceux de la construction, de l’agriculture, de l’éducation et de la santé.

C’est extrêmement choquant quand le gouvernement dit qu’on va faire une exception pour l’éducation et que les services de garde éducatifs ne sont pas considérés dans cette exception.

Une citation deMarie-Claude Lemieux, directrice générale Affaires publiques et gouvernementales de l’Association québécoise des CPE

Mme Lemieux s’interroge sur la valeur que le gouvernement accorde aux éducatrices et au travail qu’elles font auprès des enfants dans leur développement global et la préparation au parcours scolaire.

Les services de garde éducatifs, c’est de l’éducation. L’éducation ne commence pas à 4 ans, rappelle-t-elle. On a l’impression en ce moment que le gouvernement ne considère les services de garde éducatifs que sous le prisme du droit du parent à travailler.

Cri du cœur d’une directrice de garderie

Plus tôt mardi, c’est un véritable cri du cœur qu’Aurélie Dumas, directrice de la garderie La plume et l’enfant, lançait dans La Presse puis sur les ondes de Tout un matin.

La garderie de Mme Dumas compte dix éducatrices, dont six sont des travailleuses étrangères temporaires. L’une d’entre elles sait qu’elle ne peut pas continuer à travailler.

Aurélie Dumas dit craindre que d’autres permis de travail soient touchés dans les prochaines semaines et les prochains mois.

On ne comprend pas pourquoi les services de garde n’ont pas été inclus dans les exemptions. Pour moi, ça n’a aucun sens.

Une citation deAurélie Dumas, directrice de la garderie La plume et l’enfant

Mme Dumas dit comprendre qu’on veuille recruter de la main-d’œuvre locale, mais la réalité est que lorsqu’on place une annonce, on a peu de candidatures, voire pas de candidatures locales. Il n’y en a pas. Elle donne l’exemple de sa dernière annonce, pour laquelle elle n’a reçu aucune candidature locale. Toutes les candidatures que j’ai reçues étaient celles de personnes qui ont des permis de travail temporaires.

On ne reviendra pas sur notre décision, dit Québec

Appelé à réagir aux inquiétudes exprimées par le milieu des CPE et des garderies, le cabinet de la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, a déclaré : On ne reviendra pas sur notre décision.

Le cabinet de la ministre rappelle que l’arrivée massive de résidents non permanents met une pression insoutenable sur notre capacité d’accueil. On doit faire des choix et notre gouvernement a décidé d’agir. On demande au fédéral de faire sa part : il faut qu’Ottawa diminue de moitié le nombre d’immigrants dans le programme de mobilité internationale [PMI].

Le gel de six mois annoncé le 19 août dernier par le gouvernement du Québec ne concerne que les travailleurs étrangers temporaires qui veulent s’installer dans la région de Montréal, qui représentaient, en 2023, 20 % des quelque 59 820 bénéficiaires du PTET.

La politique du Québec ne vise que les emplois à un salaire inférieur à 57 000 $ par année, avec une exemption pour les domaines considérés comme essentiels tels que la santé, l’éducation, la construction, l’agriculture et la transformation alimentaire.

Source: Radio Canada

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