Électrification des autobus scolaires : une cible difficile à atteindre

27 août 2024
Électrification des autobus scolaires : une cible difficile à atteindre

Assahafa.com

Le gouvernement québécois souhaite électrifier 65 % des autobus scolaires d’ici 2030, une cible difficile à atteindre pour les transporteurs, notamment en raison du coût élevé des véhicules.

Je suis convaincu qu’on n’atteindra pas cet objectif-là! Le président-directeur général de la Fédération des transporteurs par autobus, Luc Lafrance, est sans équivoque : Québec doit bonifier son aide auprès des transporteurs s’il souhaite électrifier les deux tiers du parc d’autobus jaunes d’ici six ans.

Un autobus scolaire électrique coûte environ 400 000 $. L’aide financière de base offerte aux transporteurs pour l’achat d’un tel véhicule atteint 150 000 $. Le Programme d’électrification du transport scolaire se termine le 31 mars 2025 et les transporteurs ne savent toujours pas s’il sera reconduit et quel montant sera offert.

Il reste quand même 250 000 $ aux transporteurs à financer par autobus. […] Tout le monde est un peu en attente sur ce programme-là pour savoir si on continue à renouveler le parc, explique Luc Lafrance.

L’électrification du transport scolaire est d’ailleurs l’un des principaux défis auxquels fait face le Groupe Autobus Auger, qui dessert environ 400 parcours scolaires chaque jour. L’entreprise compte actuellement 10 autobus électriques dans son parc de 450 véhicules consacrés au transport scolaire.

On attend les nouvelles règles budgétaires pour le financement des autobus scolaires sur le long terme. […] La subvention n’est pas suffisante. Il y a un autre montant qui était donné annuellement, mais il a été retiré. On attend de savoir comment ça va être remplacé, explique le directeur général du Groupe Autobus Auger, Robert Forest.

Le transporteur ne prévoit pas l’achat de nouveaux autobus électriques avant 2026, mais admet qu’il va falloir accélérer le pas.

 va devoir se mettre en mode acquisition à coups de 30, 40 ou 50 [autobus] pour ne pas se retrouver avec le délai à la fin et être obligés d’acheter des autobus. Ce sont quand même de grosses sorties de fonds, alors il faut le prévoir à l’avance, indique M. Forest.

Casse-tête organisationnel

À la veille de la rentrée, les transporteurs scolaires font également face à un véritable casse-tête organisationnel en raison de la pénurie de main-d’œuvre et de la congestion routière.

Les chantiers de construction à Lévis et à la tête des ponts, notamment, ont été pris en compte dans la planification des parcours scolaires, mentionne Robert Forest. Néanmoins, des ajustements pourraient être effectués dans les prochaines semaines en fonction des répercussions de la congestion routière.

Bien que les 400 parcours scolaires d’Autobus Auger soient couverts par des chauffeurs, le manque de main-d’œuvre cause bien des maux de tête à l’équipe de coordination, en raison des absences pour maladie ou encore des accidents qui surviennent. Des solutions créatives doivent être trouvées rapidement pour éviter des interruptions de services.

On essaie de faire notre possible avec les chauffeurs qu’on a. On échange des parcours pour essayer de plaire à tout le monde. Quand on a l’impression d’avoir fini, quelque chose d’autre arrive. […] C’est quand même stressant, mais on réussit à bien le faire, explique Sarah Massicotte, coordonnatrice au transport scolaire chez Autobus Auger.

L’an dernier, environ 30 interruptions de services sont survenues au cours des 180 jours d’école sur l’un des 400 parcours scolaires desservis deux fois par jour par Autobus Auger.

Sources: Radio Canada

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