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Le déclenchement d’un arrêt de travail sans précédent par le CN et le CPKC paralyse les trains de banlieue d’exo. Les lignes 11 (Vaudreuil/Hudon), 12 (Saint‑Jérôme) et 14 (Candiac) sont complètement à l’arrêt jeudi matin, compliquant les déplacements de milliers de travailleurs vers le centre-ville de Montréal.
« Il n’y a pas de navette ou quelque chose comme ça ? », s’étonne Nicolas Pinzon, en apprenant directement à la gare de Lachine ce matin que son train n’allait pas passer en raison du lock-out.
« Je vais être en retard, le bus va me prendre plus de temps… »
Même mauvais matin pour Majgan Hosseini. « Je vais devoir utiliser la voiture, alors, mais ça, ça ne me plaît pas, il y a des travaux partout. »
Emma Kerdela s’est elle aussi butée à l’absence de train. « Je m’en vais à ma collation des grades au centre-ville. »
Yue Wang était attendue en réunion au centre-ville. Retard en vue pour elle. « Et conduire dans la circulation, ça ne me plaît pas. »
La grande majorité des usagers étaient au courant de la possibilité de grève – par les nouvelles ou par les applications de transport – et ne se sont pas présentés à leur gare habituelle.
Aujourd’hui et demain, aucune solution de rechange n’est proposée et les usagers doivent trouver eux-mêmes un autre moyen de transport.
Les trains sur les lignes 13 (Mont‑Saint‑Hilaire) et 15 (Mascouche) continuent quant à eux de circuler.
« Une cellule tactique a été mise sur pied avec l’ensemble des directions pour élaborer un plan de contingence », assure le transporteur exo qui mettra en place un service alternatif d’autobus dès lundi le 26 août.
« Les navettes par autobus qui seront proposées ne pourront compenser l’entièreté du service sur les trois lignes de train touchées », nuance toutefois exo « et nous recommandons aux usagers de planifier des trajets alternatifs sur les services réguliers existants en utilisant le Planificateur de trajet exo, tout en décochant l’option “train” ».
Les lignes 11 (Vaudreuil/Hudson), 12 (Saint-Jérôme) et 14 (Candiac) transportent quotidiennement 21 200 voyageurs en moyenne.
Le conflit de travail n’affecte pas les liaisons de ViaRail au Québec.
Jonathan Abecassis, porte-parole de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) soutient qu’hier, avant minuit, le CN a proposé une offre aux représentants syndicaux, à laquelle il n’aurait pas eu de réponse. « Sans réponse, nous avons dû procéder au lock-out des employés. »
« Les négociations se poursuivent aujourd’hui. Ça fait 9 mois que nous cherchons une solution à ce conflit. Le syndicat n’a fait aucune offre sérieuse. »
Paul Boucher, président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada, assure, lui, que « depuis le début du processus, le CN et le CPKC n’ont pas hésité à faire passer leurs profits avant la sécurité ferroviaire. Les compagnies de chemins de fer ne se soucient pas des agriculteurs, des petites entreprises, des chaînes d’approvisionnement ou de leurs propres employés. Leur seul objectif est d’augmenter leur bénéfice net, même si cela signifie mettre en péril l’ensemble de l’économie. »
À Ottawa, le bureau du ministre du Travail, Steven MacKinnon, a affirmé qu’il multiplie les rencontres afin d’évaluer les options qui s’offrent au gouvernement Trudeau.
« Le ministre MacKinnon est en réunion toute la journée sur cette situation extrêmement importante et suit l’affaire de près », a fait savoir son bureau dans un courriel à La Presse.
Au total, 9300 travailleurs sont en lock-out depuis un peu après minuit, jeudi.
Source: la presse